La Tribune de Louveciennes

« L’île des esclaves » de Marivaux dans une mise en scène d’Irina Brook

Dans une salle Camille Saint-Saëns de Louveciennes bondée, un public très familial a fait, ce vendredi 24 février, un accueil chaleureux à la pièce de Marivaux « L’île des esclaves » dans une mise en scène inventive et bondissante d’Irina Brook.
Hasard de la programmation, on donnait la veille la pièce à la télévision sur France 4 Tnt.

 

 

 

Que raconte la pièce

« L’île des esclaves » est une pièce de Marivaux, en prose, en un acte et onze scènes, créée en 1725.
En débarquant dans l’île des esclaves après un naufrage, les maîtres deviennent des valets et les valets des maîtres. Ainsi, Iphicrate et son valet Arlequin, Euphrosine et sa soubrette Cléanthis échangent leur condition, leurs vêtements, leur nom. Le gouverneur de l’île, un certain Trivelin, lui-même ancien esclave, est le garant de cette loi. L’apprentissage est rude pour les anciens maîtres d’autant plus que les esclaves devenus maîtres ont tendance à abuser de leur nouveau pouvoir.
A la fin, tout rentre dans l’ordre. Chacun reprend sa condition. Arlequin a tout pardonné à son maître, celui-ci deviendra meilleur, plus généreux.
« La différence des conditions n’est qu’une épreuve que les dieux font sur nous » constitue la réplique finale de Trivelin.
Si Marivaux dénonce les inégalités et les injustices de l’Ancien Régime, il ne remet pas en cause l’ordre des choses. Il faudra encore attendre des dizaines d’années avant l’apparition insolente du Figaro de Beaumarchais et de celui de Da Ponte/Mozart.

Une mise en scène tonique

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La mise en scène d’Irina Brook tire cette comédie humaniste vers la farce loufoque où s’agitent des caricatures. L’univers est coloré, drôle inspiré de la comédie musicale. Quelques libertés contemporaines : le crash d’avion remplace le naufrage, l’ambiance musicale est très jazzie, des objets qui nous paraissent bien familiers (vieille radio, portable).
Les comédiens forment une troupe très homogène et très sympathique. En résumé, une excellente soirée qu’on voudra voir se répéter.

 

En savoir plus… sur Irina Brook

 

 

 

Née à Paris, Irina Brook est la fille de Peter Brook, le célèbre metteur en scène et de Natasha Parry, danseuse et comédienne.
Après avoir étudié l’art dramatique à New York et joué dans des productions off de Broadway, elle s’installe à Londres où elle joue au théâtre, dans des films et pour la télévision. Elle retourne régulièrement à Paris où elle joue dans la Cerisaie (avec sa mère) et dans Don Juan aux Bouffes du Nord.
Sa première mise en scène date de mai 1996, une pièce du dramaturge américain Richard Kalinovski « Beast of the moon » reprise en France en 1998 sous le titre « Une bête sur la lune » qui obtiendra cinq Molières en 2001 (Meilleure pièce du répertoire, meilleure adaptation, meilleure mise en scène, meilleur acteur, meilleure actrice). A Londres également, elle mettra en scène la pièce de Shakespeare « All is well that ends well » (Tout est bien qui finit bien), pièce qu’elle mettra en scène dans sa version française au Festival d’Avignon avec la troupe du Théâtre du Soleil d’Ariane Mouchkine.
Installée à Paris en 1998, elle dirige successivement « Danser à Lugnasa » (1999) de Brian Friel,
« Résonances » (2000) au théâtre de l’Atelier avec Irène Jacob et Isabelle Carré (Molière de la meilleure pièce de création), « La ménagerie de verre » (2001), pièce de jeunesse de Tennessee Williams avec Romane Bohringer dans le rôle principal, « Juliette et Roméo » (2002), « Une odyssée » (2002), production pour la jeunesse, « La bonne âme de Se-tchouan » (2004) de Bertolt Brecht également avec Romane Bohringer, « L’île des esclaves » (janvier 2005), « Le pont de San Luis Rey » (2005) d’après Thorton Wilder.

Elle a également à son actif des mises en scène d’opéra ; sa première expérience date de 1999 elle a mis en scène avec son partenaire Dann Jemmett à Amsterdam pour le Reisopera « La Flûte enchantée » de Mozart. Depuis elle a mis en scène « Eugène Oneguine » en 2002 au festival d’Aix-en-Provence, en 2003 « La Cenerentola » au Théâtre des Champs Elysées et en novembre 2005 « La Traviata » au Teatro Communale di Bologna en Italie.

Elle habite Louveciennes avec son compagnon, le comédien et metteur en scène Dann Jemmet (information donnée par « Louveciennes Echos »).

La sécurité sur la RN 186, une prise de conscience générale et quelques progrès

A la suite du tragique accident intervenu sur la RN 186 le 15 décembre 2005, nous nous sommes fait ici largement l’écho de l’action vigoureuse menée par l’association Racine (lettre à la DDE, pétition…) pour amener à plus de sécurité. De son côté le maire André Vanhollenbeke a naturellement alerté les autorités responsables (on rappellera que la RN 186 est de la responsabilité de l’Etat à travers son administration en l’occurrence la DDE) ; pour sa part, le conseiller municipal d’opposition Pascal Leprêtre a pris la plume en envoyant au Préfet une lettre circonstanciée.

Ce qui est acquis à ce jour :

- le passage piéton situé à la sortie de la rue du Maréchal Joffre a été supprimé le 12 janvier 2006 (enlèvement du panneau le signalant, effacement des marquages sur le sol) car il faisait double emploi avec celui de la grille des Deux Portes (celui où a eu lieu l’accident) ;
- les bandes blanches marquant sur la chaussée le passage piéton de la grille des Deux Portes ont été refaites.

Ce qui est envisagé :

-    la DDE a indiqué au maire de Louveciennes qu’elle serait finalement d’accord pour ramener la vitesse limite à 70 km/heures sur toute la section Rocquencourt-Grille Royale ; un arrêté du préfet est attendu à très court-terme concrétisant cette demande ; on peut d’ailleurs se demander pourquoi il faut attendre aussi longtemps pour prendre cette décision ; l’automobiliste venant de Versailles peut constater de visu en quittant cette ville que la vitesse sur la section de la RN 186  jusqu’à Rocquencourt est limitée à 70 km/heures, limitation qui perdure pendant une centaine de mètres après le triangle pour passer ensuite bizarrement à 90 km/heures jusqu’à l’apparition d’un panneau 50 km/heures avant le sens giratoire de la Grille Royale ;

-    la sécurisation du passage piéton de la grille des Deux Portes selon des modalités à voir (feu orange, feu rouge actionné à la demande des piétons, passage souterrain, déplacement de l’arrêt d’autobus et donc du passage piéton vers la Grille Royale). 
 
Ce qui reste dans « le vague » :

-    l’absence d’éclairage sur toute la section Rocquencourt-Grille Royale  depuis de longs mois n’a pas reçue de solution ; il est à craindre que les compétences partagées entre les différentes structures territoriales engendrent l’irresponsabilité.

Ce qui ne va malheureusement pas changer :

-    c’est l’importance du trafic sur la RN 186 ; selon les dernières statistiques publiques disponibles (année 2004) ce sont 50 363 véhicules qui circulent par jour entre Rocquencourt et la Grille Royale, 31 131 véhicules qui traversent ensuite Louveciennes, les autres se dirigeant vers Marly-le-Roi. Dans ce lot, chacun d’entre nous peut observer le nombre impressionnant de camions en transit.

Enfin pour terminer une précision de la Direction de la communication de Cofiroute à propos de notre interrogation relative aux dates de réalisation du tunnel A 86 Ouest, celui qui sera accessible aux camions (cf notre article du 10 janvier 2006). Cofiroute ne peut avancer aucune date pour le moment car la société estime qu’il appartient d’abord à l’Etat de fixer les nouvelles règles de sécurité dans les tunnels à la suite de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc. Ce qui n’est pas dit : derrière ces atermoiements se cachent des questions financières, la Cofiroute (et son actionnaire Vinci) en échange de nouveaux efforts sur la sécurité (entraînant des coûts supplémentaires) veut obtenir quelques compensations par une révision du contrat de concession.

FK

(*) Deux panneaux 90 km/h matérialisent l’autorisation d’accélérer…

Après les inquiétudes, des espoirs : les orientations budgétaires 2006 pour Louveciennes

Après une année budgétaire difficile en 2005 caractérisée notamment par une stagnation des investissements et un équilibre difficile de la section de fonctionnement, l’année 2006 se présente sous de meilleurs auspices. Florence de Lalande, maire-adjoint aux finances, dans le cadre du débat d’orientations budgétaires a présenté son rapport lors de la séance du conseil municipal du 2 février ; celui-ci met en évidence :

• le tassement des recettes de fonctionnement (avec un faible relèvement des taxes),
•  la relance des investissements qui passent de 1,6 millions d’euros à 2,450 millions d’euros et cela sans recours à l’emprunt.

 

• Répondant aux critiques d’immobilisme de Pascal Leprêtre, conseiller municipal d’opposition, le maire, André Vanhollebeke, a estimé que lancer des travaux pour 2,450 millions d’euros (dont 1 million d’euros pour la voirie) n’est pas négligeable. Le maire a insisté également sur les nouvelles perspectives offertes par le démarrage des travaux sur le site de Villevert (ex terrains Bull), qui s’inscrivent dans le cadre du plan initial conçu pour Canal+. On en est au stade des excavations et si le rythme actuel se poursuit normalement…. les premières « taxes professionnelles » payées par les entreprises qui s’installeront sur le site sont espérées dans trois ans. Le débat s’est terminé sans vote comme le prévoient les textes. Prochaine étape : l’approbation du budget primitif lors de la prochaine réunion du conseil municipal. Nous aurons l’occasion de revenir d’une manière plus approfondie sur la situation financière de la commune et sur les priorités qui seront affichées dans le budget.

FK