Le budget 2006 de la commune a été approuvé jeudi le 30 mars 2006 par le Conseil municipal et nous en avons largement rendu compte (cf notre article du 31 mars). Nous nous proposons maintenant de donner la parole aux élus ; pour votre part, en tant que lecteurs, vous avez bien entendu la possibilité de commenter, comme vous l’entendez, les différentes interventions.
La parole à ….. Pascal Leprêtre,
conseiller municipal de Louveciennes,
membre du groupe « Louveciennes, Ensemble autrement »
La Tribune de Louveciennes - Vous avez voté contre le projet de budget 2006 de la commune. Compte tenu des ressources financières limitées de Louveciennes où voyez-vous des marges de manœuvre et dans quels domaines mèneriez-vous une politique différente ?
L’erreur est tout d’abord de penser que la relative faiblesse des ressources financières serait simplement due à la conjoncture et non à la gestion municipale de l’équipe en place. Comment le maire et son équipe ne seraient-ils pas responsables de la situation financière actuelle ?
S’agissant des marges de manoeuvre, je pense que plutôt que de continuer à augmenter les impôts locaux, le niveau de certaines dépenses actuelles pourrait être reconsidéré au regard d’autres obligations qui relèvent davantage de la solidarité. A titre d’exemple, la création coûteuse d’un poste de directeur de la communication à la mairie ne me paraît pas vraiment constituer une priorité pour les Louveciennois !
Surtout, je pense que face à ce contexte financier difficile, l’intercommunalité pourrait permettre de mutualiser les moyens avec nos voisins et de mener ensemble une politique plus structurelle au service de l’ensemble des habitants. Au lieu de cela, les maires de Louveciennes, de Bougival et de La Celle Saint-Cloud ont choisi le « chacun pour soi » en créant une communauté de communes par obligation préfectorale et donc sans aucune volonté de développer un quelconque projet commun.
Par ailleurs, ce budget ne répond pas ou très insuffisamment à de multiples besoins pourtant prioritaires comme en matière de logement, d’amélioration des transports, de développement économique et commercial... Tout ceci ne peut s’obtenir que par un budget fort différent de celui voté et s’inscrivant dans une démarche intercommunale cohérente.
La Tribune de Louveciennes - La « Communauté des communes des Coteaux de Seine » (qui regroupe Bougival, La Celle Saint-Cloud et Louveciennes) est entrée en fonctionnement le 1er janvier 2006. Vous avez critiqué la non-représentation de l’opposition au sein de l’instance et dénoncé son manque d’ambition. Quels sont pour vous les projets qui devraient être prioritaires ?
Plus que son manque d’ambition, c’est le côté factice de cette intercommunalité que je dénonce puisque cette communauté de communes ne s’est pas dotée de réelles compétences, elle se contente de « faire semblant ». Le budget de la communauté voté le 28 mars est là pour en témoigner puisque la moitié de ses crédits est destinée à alimenter des syndicats intercommunaux antérieurs à la communauté de communes. La seule nouveauté consiste à passer désormais par son intermédiaire pour financer ces structures ! Quant à l’autre moitié des crédits elle constitue une provision pour des investissements pas même esquissés... Pour résumer, la communauté de communes, dans son mode de fonctionnement actuel, n’apporte strictement rien aux Louveciennois.
Parmi les projets intercommunaux prioritaires, je pense tout d’abord aux transports. L’unité du tissu urbain de nos territoires, les interactions entre nos villes nécessitent de penser la question des déplacements autrement que dans un cadre strictement communal.
De même nos villes ne peuvent être attractives économiquement que par le biais d’une politique volontariste et concertée, par exemple en instaurant le système de la taxe professionnelle unique.
Enfin, le logement ou les équipements culturels et sportifs constituent aussi des domaines d’intervention importants si l’on veut rendre nos villes plus attractives et plus solidaires.
Bien entendu tout ceci ne peut être décidé que dans le cadre d’une intercommunalité forte, dont l’assise territoriale pourrait être élargie à d’autres communes (comme Marly-le-Roi, le Port-Marly ou encore Le Chesnay) et qui serait enfin plus respectueuse du suffrage universel. Sur ce dernier point, je rappelle en effet que les majorités en place ont refusé d’ouvrir la communauté de communes aux élus minoritaires excluant ainsi 40% des suffrages exprimés lors des dernières élections municipales.
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