Le 7 juin dernier, Jacques Chirac lançait officiellement « Geoportail », le site qui devait pour les Français concurrencer Google Earth, site particulièrement séduisant (cf. notre article du 4 mai 2006) notamment pour la vision aérienne qu’il offrait de la région parisienne.
Géoportail offre de son côté aux internautes disposant du haut débit la possibilité de survoler gratuitement la totalité du territoire français (y compris l’outre-mer) grâce à un maillage fait de 400 000 photos réalisées pour l’Institut national géographique (IGN) et de zoomer sur votre commune, votre maison, votre rue… avec une précision permettant de distinguer des détails de 50 cm. La possibilité de basculer de la photo aérienne à une carte routière est également offerte. Et pour le futur, bien des choses excitantes sont promises.
Attardons nous sur le présent. La première difficulté de Geoportail se situe au niveau de l’accès. Pour notre part nous avons mis de longues semaines avant de pouvoir nous connecter. Inévitablement, nous tombions sur le message suivant : « Vous êtes incroyablement nombreux à vous connecter à géoportail, portail des territoires et des citoyens depuis sa mise en ligne. Nous avons enregistré plusieurs millions de connexions en quelques heures. En raison de cette affluence, le site est actuellement saturé. Nos équipes mettent tout en œuvre pour vous permettre d’y accéder à nouveau dans des conditions de navigation satisfaisantes et vous remercient de l’intérêt que vous portez à ce site interministériel novateur. » (c’est nous qui soulignons).
Après bien des efforts, en cliquant sur la France dans la page d’accueil, le site s’est enfin ouvert à nous. On nous invitait ensuite à taper le nom de la commune ce que nous avons fait mais au nom de Louveciennes rien ne s’est passé…. (d’ailleurs pas non plus avec d’autres communes …). Après quelques tentatives, et en partant de la vision aérienne de la région parisienne bien reconnaissable avec les boucles de la Seine, nous sommes enfin arrivés en zoomant, par clics successifs, à notre charmant village. Quelle déception ! par comparaison avec Google Eearth : des images en 2D, une précision loin des 50 cm annoncés, des images aux couleurs bien fades, un zooming extrêmement lent. Certes on pouvait basculer sur un plan qui donnait le nom des rues mais c’était là à peu près tout.
C’est ce qu’on peut appeler un ratage après le lancement tonitruant que nous avons connu. Il est le résultat, selon les informations données par la presse, de la guéguerre à laquelle se sont livrés les cabinets ministériels, les administrations publiques, les établissements publics au premier rang desquels se trouvait l’IGN. Les travaux se sont déroulés dans une ambiance délétère et ce n’est qu’in extremis que les divers organismes ont fini par signer une charte (cf. Le Monde, 24 juin 2006, « Internet bouscule la géographie française »).
Pour conclure, nous resterons pour le moment fidèle à Google Earth et jugerons sur pièces les progrès annoncés (la 3 D pour la mi-2007, l’inclusion du fonds cartographique de l’IGN, les 550 000 planches du cadastre….) de ce site « interministériel novateur », « portail des territoires et des citoyens » (sic).
Je partage votre deception. On a en France en matière de grands projets informtiques ou internet un train ou plusieurs trains de retard.
Jeannenay, patron de la Bibliothèque Nationale veut au nom de l'indépendance française numériser tous les ouvrages et documents français mais pourquoi si tard. Tout le fric dépensé à construire les murs de l'affreuse bibliothèque Mitterand aurait pu servir à ce projet indispensable.
On dit également qu'avec les allemands on va crééer un moteur de recherches pour concurrencer Google...ça m'étonnerait que les allemands se lancent avec nous sur un projet flou !!!!
Tous ces technocrates et intellectuels en chambre me font rire. Ils oubleient que la microinformatique est née dans des garages californiens et non pas dans un bureau ministériel parisien
Rédigé par : Carole | 29 août 2006 à 14:55
Le Figaro dans son édition du 13 septembre 2006 s’interroge sur ce que vaut Géoportail, le nouveau service de cartographie mis en ligne par l’IGN face à son concurrent américain, Google Earth. Pour mieux évaluer les différences entre les deux solutions, le Figaro s’est livré à un test sur six lieux : zone urbaines, villages et territoires d’outre-mer. Conclusion : Géoportail ne tient pas ses promesses. « Les images sont très inégales, certaines manquant de saturation, d’autres étant carrément absentes ou censurées (La Hague). Mais c’est surtout au niveau du plaisir d’utilisation que la différence est la plus marquante. Le Géoportail reste très austère : pas moyen d’afficher les images en plein écran, zoom par paliers et déplacements à la souris laborieux. En comparaison, Google Earth se manipule comme un jeu. On peut faire tourner le globe terrestre à la souris, zoomer en temps réel et créer un effet de perspective en actionnant un curseur, et se déplacer d’un point à un autre en survolant la planète. » Sans oublier pour Google Earth une série de petites astuces comme la possibilité de marquer des sites à l’aide de « punaises », de télécharger et d’associer aux lieux des informations complémentaires, et quelques images en 3D. Bref il faudra encore attendre quelques mois si oui ou non Géoportail est en mesure de concurrencer Google Earth.
Rédigé par : La rédaction de la tribune de Louveciennes | 17 septembre 2006 à 18:28