Depuis la création de notre blog, nous avons consacré à la RN 186 qui traverse Louveciennes une série d’articles. Ce grand axe qui reçoit un trafic journalier de l’ordre de 50 000 véhicules/jour engendre son lot de difficultés de circulation, de nuisances (bruit, pollution) et d’insécurité. Selon les experts de l’équipement, malgré certains changements de comportement possibles, le trafic sur les grands axes devrait, suivant les sections, augmenter de 20 à 45 % d’ici 2020. C’est dire qu’il est important de considérer la question de la RN 186 dans son environnement général.
Deux projets ont fait au cours du premier semestre 2006 l’objet de débats publics particulièrement vifs :
- la prolongation de l’A12 actuellement assurée par la RN 10 « historique » qui est proche de la congestion ; nous connaissons tous pour l’avoir emprunté ce que signifie la traversée de Trappes, Coignères…aux heures de pointe ;
- le bouclage de la Francilienne entre Méry-sur-Oise et Orgeval.
La carte ci-après (bien qu’un peu floue pour des raisons techniques) donne une idée de l’insertion de ces projets dans l’ensemble routier qui irrigue la région parisienne.
Ces deux projets ont une caractéristique commune : ils sont très anciens, les politiques n’ayant pas osé avancer alors que le développement démographique et économique des zones concernées s’est accéléré au cours des dernières années.
Le prolongement de l’A12 plus précisément entre Montigny-le-Bretonneux et Les Essarts-le-Roi (et au-delà le raccordement futur avec Rambouillet et l’A10)
Quatre familles de tracés (et quelques variantes) ont été discutées :
- la transformation de la RN 10,
- le jumelage d’un nouvel axe avec la voie ferrée
- un axe médian,
- un axe qui serait à l’écart des populations urbaines mais traverserait le vallon du Pommeret qui fait partie du site classé de la vallée de Chevreuse.
Chacun des tracés présente des qualités et des défauts en matière de circulation, d’environnement qui sont décrits dans les documents disponibles. Pour plus de détails on pourra se reporter au site internet de la Commission du débat public sur le prolongements de l’A12 : www.debatpublic-a12.org
Le prolongement de la Francilienne de Cergy-Pontoise ou plus précisément de Méry-sur-Oise à Orgeval-Poissy (à l’échangeur des autoroutes A13-A14) sur environ 26 km.
Rappelons que la Francilienne a été conçue comme un super-périphérique de 240 km à 25 km du centre de Paris. L’objectif du prolongement est notamment de permettre de relier les pôles régionaux d’activité de Roissy, de Cergy-Pontoise et Saint-Quentin-en-Yvelines par une voie aux caractéristiques autoroutières.
Les deux principaux tracés en lice sont les suivants (cf la carte) :
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- le tracé rouge, tracé « historique » retenu par décision ministérielle en 1997, passe en rive droite de la Seine par la boucle de Chanteloup ;
- le tracé noir consiste à réaménager la RN 184 selon son tracé actuel avec franchissement de la Seine à Conflans, la traversée de la forêt de Saint-Germain (en tranchées) puis on bifurquerait sur Orgeval à environ 2 km du point de raccordement.
Sont en faveur du tracé rouge le Conseil général du Val d’Oise, la communauté de Cergy, la ville de Saint-Germain, les chefs d’entreprise qui décrivent les handicaps qui résultent pour l’activité économique de la situation actuelle, les riverains de la RN184 qui subissent bruit, pollution et insécurité.
Sont en faveur du tracé noir, ceux qui rejettent le tracé rouge, comme les populations et les élus d’Andresy, de Pierrelaye…
Les clivages qui sont apparus au cours du débat ne relèvent pas de l’étiquette politique mais tout simplement chacun se situe en fonction du tracé, s’il les touche, on rejette soit dans l’absolu, soit vers la commune voisine qui « clame son refus et son indignation. » Parfois on botte en touche en considérant que le prolongement devrait passer en dehors des zones urbanisées le plus loin possible (le tracé est alors de 56 km au lieu de 26 km pour le plus court).
Ces débats ont été à la fois instructifs mais également décevant s’il faut en croire le bilan qu’en tire le président de la commission: « Le débat public sur le projet de prolongement de la Francilienne (A104) de Cergy-Pontoise à Orgeval-Poissy s’est terminé comme il a commencé : dans le vacarme ; s’est ainsi vérifié une nouvelle fois que plus l’histoire d’un projet est longue, plus les positions des uns et des autres ont eu le temps de se figer, plus elles s’expriment avec passion. » Quoiqu’il en soit le déroulement du projet devrait maintenant être le suivant : à partir de l'automne le gouvernement devra choisir un itinéraire, puis lancer une « étude d'avant-projet », à partir de 2007, portant sur l'environnement, l'impact socio-économique et les caractéristiques techniques de ce prolongement ; en 2009, une enquête publique sera lancée auprès des riverains. Elle a un caractère consultatif, ses conclusions ne peuvent donc pas bloquer le projet. Viendra ensuite la phase d'acquisition des terrains et du choix des partenaires jusqu'en 2011. Année à laquelle les travaux pourraient commencer, pour une mise en service en 2015.
Si on arrive à finaliser ce projet, il restera ensuite et ce sera une autre affaire à faire le bouclage de la Francilienne entre Orgeval et Saint-Quentin/Saclay par une voie nouvelle qui passerait à l’ouest de l’A13.
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