Stéphane Pihier est maire-adjoint de Louveciennes, chargé de l’environnement et des associations
1. La gestion des déchets constitue dans nos sociétés modernes un défi pour l’environnement. Comment se présente la situation à Louveciennes ?
D’abord quelques chiffres pour bien monter l’importance du problème. En 2005, chacun des habitants de Louveciennes a produit en moyenne :
337 kg d’ordures ménagères,
45 kg de verre,
45 kg de végétaux,
48 kg d’emballages et journaux (déchets secs).
A cela s’ajoutent les encombrants et les déchets apportés en déchetterie.
Qui assure la collecte ?
Elle est assurée par la société Veolia Environnement dans le cadre d’un contrat passé par la commune. Nous avons à l’heure actuelle, si on le compare à celui des communes voisines, un service « haut de gamme » (avec notamment un ramassage des déchets ménagers hors sélectif et verre 3 fois par semaine ainsi des tournées 3 fois par semaine).
La compétence en matière de collecte vient d’être transférée à la Communauté de communes que nous formons avec Bougival et La Celle Saint-Cloud de telle sorte qu’à l’échéance des contrats actuels, c’est-à-dire en 2008 pour les premiers d’entre eux, un appel d’offre commun sera lancé avec, nous l’espérons, de nouvelles améliorations à la fois qualitatives et financières.
Qui assure le traitement des ordures ?
Le traitement des ordures est confié à un syndicat intercommunal, le
Sitru (1) qui regroupe douze communes représentant 290 000 habitants.
Font partie du syndicat Carrières-sur-Seine, Chatou, Croissy-sur-Seine,
Houilles, Le Pecq, Le Vésinet, Montesson, Rueil Malmaison, Sartrouville
et nos partenaires de la Communauté des communes des Coteaux de Seine à
savoir Bougival et la Celle Saint-Cloud. Louveciennes est la plus
petite des communes adhérentes. Il convient également de noter que la
compétence dans ce domaine vient d’être transférée à la Communauté des
communes.
Le Sitru possède une usine de traitement située à Carrière- sur-Seine et qui a une capacité de près de 120 000 tonnes (dont 3 400 tonnes proviennent de Louveciennes).
La première vocation du Sitru est l'incinération avec récupération
d'énergie. Cette activité s’est progressivement élargie pour aboutir à
un traitement global qui comprend : le tri des déchets ménagers, le
compostage des déchets végétaux, le recyclage des différentes produits
issus du tri (acier, aluminium, verre, papier-carton).
La chaleur dégagée par la combustion des résidus permet d'alimenter un
réseau fournissant chauffage et eau chaude à l'équivalent de 3 400
logements dans les villes voisines et des équipements sportifs.
Le Sitru a lancé un important programme de rénovation de ses
installations (45 millions d’euros) avec notamment la construction d’un
nouveau four et la finalisation du projet architectural destiné à mieux
intégrer l’usine dans le paysage. Les élus de toutes les communes
adhérentes ont véritablement la volonté de réaliser une usine pilote en
matière de respect de l’environnement.
Fonctionne également sur place, à Carrière sur Seine, une déchetterie
gratuite et réservée aux particuliers des villes adhérentes au Sitru.
La collecte sélective donne-t-elle des résultats satisfaisants ?
La collecte sélective porte sur les déchets secs, le verre, les déchets
verts, éléments qui ne sont pas destinés à être incinérés (2) On
constate toutefois un taux de refus de 19 % de déchets ne répondant
pas aux caractéristiques exigées (moyenne partagée par l’ensemble des
communes adhérentes au Sitru)…Dans ces conditions, il vaut mieux trier
moins que plus, mais de le faire correctement car les déchets rejetés
repartent à l’incinération d’où de nouvelles manipulations coûteuses.
Des améliorations sont possibles et souhaitables mais pas toujours faciles à mettre en œuvre. Ainsi pour les papiers recyclables (à déposer dans le bac jaune des déchets secs) figurent parmi ceux qui sont acceptés, les journaux, les magazines, les revues, les prospectus publicitaires (sans emballage plastique), les annuaires mais non les papiers d'emballage, les enveloppes, les papiers peints, les photos, les papiers souillés…. Il faut reconnaître que le tri n’est pas toujours facile à faire et vraisemblablement le principal effort viendra en amont des producteurs ; pour prendre un exemple, France Telecom a modifié la fabrication de ses fameuses pages jaunes (papiers) pour les rendre recyclables…
Combien ça coûte ?
Pour Louveciennes, l’ensemble du service (collecte/traitement) coûte environ 750 000 euros dont 320 000 euros pour le ramassage, 350 000 euros au titre du traitement de nos déchets, le solde représentant d’autres coûts comme par exemple la location des containeurs auprès de la société Plastic Omnium.
Autre chiffre significatif : une tonne incinérée coûte environ 70/75 euros.
Qui paye et de quelle manière ?
Le service d’enlèvement des ordures ménagères est payé par les usagers par l’intermédiaire de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ; celle-ci figure sur l’avertissement de la taxe foncière. En 2006, le taux de la TEOM à Louveciennes s’élève à 4,69 %, taux qui s’applique à une base constituée par la moitié de la valeur locative de la propriété (appartement ou maison). Pour les locataires, la TEOM est comprise dans les charges récupérables par le propriétaire. D’une année sur l’autre, la TEOM a augmenté de 2,38 % ce qui reste raisonnable en considérant l’évolution générale des prix et le renforcement nécessaire des obligations environnementales.
2. Louveciennes a une réputation justifiée d’être un des villages les plus fleuris de France. Cette politique n’est-elle pas trop coûteuse en ces temps de restrictions financières ?
Nous estimons qu’il s’agit là d’un atout pour Louveciennes qui bénéficie d’ailleurs du label « Trois Fleurs » attribué dans le cadre du concours annuel "Villes et Villages Fleuris". La politique d’embellissement de la ville est largement approuvée par la population et reconnue par les villes des alentours.
Le coût reste de surcroît raisonnable notamment lorsque l’on prend en compte le fait que plus de 50 % de la superficie de Louveciennes est boisée et que cela se traduit par un gros travail d’élagage, de nettoyage des sous-bois, d’entretien des pelouses des nombreux parcs communaux (Trois grilles, Granges du Barry, Plateau des Soudanes….).
Ce service est assuré par une équipe d’une petite dizaine de jardiniers placée sous la responsabilité de Monsieur P. Bouniol. Il y a aussi le fleurissement (bacs, jardinières, massifs fleuris) de Louveciennes qui est l’aspect le plus visible de nos efforts mais qui ne représente qu’une petite partie de la charge de travail. Une des spécificités propre à Louveciennes réside dans l’existence de serres municipales qui assurent à plus de 90 % le fleurissement (près de 100 000 plants par an).
3. Vous êtes en charge des relations avec les associations. Pouvez-vous nous préciser quelles sont les « règles du jeu » en matière financières (subventions directes, prestations en nature de la commune) ?
Une soixantaine d’associations oeuvrent sur la ville de Louveciennes. Certaines d’entre-elles bénéficient de la part de la ville d’un concours financier et/ou d’un concours en nature. Les maires-adjoints, suivant leur domaine de compétence (culturel, social,…), assurent le suivi des différentes associations.
Contrairement à d’autres villes qui recourent à la création d’offices municipaux pour prendre en charge directement l’encadrement des activités sportives et culturelles, Louveciennes a choisi de s’appuyer sur la richesse du tissu associatif. Celui-ci donne de la souplesse et engendre plus de créativité.
Les demandes de subvention font l’objet d’une instruction approfondie. 33 subventions ont été inscrites au budget 2006 pour un total de 608 703 euros, les montants vont de 53 euros pour le « Souvenir français » à
146 000 euros pour la MJC. A ces versements financiers peuvent s’ajouter ou se substituer des mises à disposition gratuite des installations (salles de réunion ou de spectacles, gymnase, ateliers….).
La commune apporte son concours aux associations soit pour l’équilibre de leur budget, soit pour financer des projets précis. Nous ne souhaitons pas entrer dans un mécanisme de reconduction automatique des subventions qui pourrait conduire à la constitution de réserves sans objets.
Nous avons également rationalisé nos relations avec les associations en systématisant les conventions. Nous leur demandons d’être rigoureuses dans leur gestion et sommes particulièrement attentifs au bon respect des procédures légales dès lors qu ‘elles font appel à du personnel contractuel.
Pour en savoir plus
(1) SITRU (Syndicat intercommunal pour
le traitement des résidus urbains de la boucle de Seine)
2, rue de l'union 78 420 Carrières-sur-Seine
(2) Le calendrier de la collecte sélective et des encombrants est distribué chaque trimestre dans les boîtes aux lettres. Pour tous renseignements on peut téléphoner en mairie au 01.30.82.13.17 ou 13.41.
On trouvera également des renseignements utiles sur le site internet de la commune : http://mairie-louveciennes.fr/ (adresse qui figure d’ailleurs en lien permanent sur notre blog).
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