Nous sommes relativement nombreux à Louveciennes à avoir fait confiance au câble pour recevoir les programmes télé. Nous sommes un certain nombre à nous plaindre de la qualité d’un service qui s’est dégradé au fil des mois, service qui n’a d’ailleurs jamais été très performant. De ce fait, des abonnés ont quitté le câble, d’autres s’interrogent.
L’opérateur qui assure ce service est actuellement Noos-Numericâble. Au cours des dernières semaines, la presse s’est faite l’écho du mécontentement croissant des abonnés de cet opérateur se plaignant de problèmes techniques, de surfacturation, d’assistance téléphonique médiocre ; cela s’est traduit par des milliers de plaintes, des manifestations devant les boutiques de Noos et pour finir l’intervention de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui a décidé de placer Noos-Numéricable "sous surveillance" . La nouvelle direction de l’opérateur a reconnu la réalité des dysfonctionnements et a promis d’y remédier à court-terme.
Cela suffira-t-il ?
Il existe en effet des offres alternatives (la réception de la télévision par satellite, par Adsl sans oublier la Tnt) qui semblent plus attractives en terme de qualité, de prix et d’offres de programmes.
S’agissant justement des programmes de Noos, un exemple montre qu’on peut légitimement s’interroger s’il existe bien un « pilote » qui les sélectionne. On propose en effet aux abonnés une dizaine de chaînes de télévisions arabes moyen-orientales alors qu’il n’y a aucune chaîne suisse ou belge et seulement une chaîne italienne, une chaîne espagnole… (1). Cela se passe de commentaires.
Un peu d’histoire
A l’origine, il y avait « le plan câble » lancé en France dans les années quatre-vingt, les années Mitterrand, avec comme maître d’œuvre la direction des télécommunications et comme opérateurs, différents « concessionnaires » :
- la Lyonnaise des eaux qui fusionnera par la suite avec Suez (réseau Noos),
- la Compagnie générale des eaux qui deviendra Vivendi (réseau NC Numéricâble),
- la SAUR (Bouygues),
- la Caisse des dépôts,
et diverses régies liées à des collectivités locales.
Ce marché a été partagé entre ces grands acteurs sur le modèle de celui en vigueur dans la distribution de l’eau.
La commune de Louveciennes a ainsi été câblée en 1987 dans le cadre du réseau de Saint-Germain-en-Laye (2), réseau qui a été attribué à la Lyonnaise des eaux.
Parallèlement, les communes concernées, par l’intermédiaire d’une société d’économie mixte, la Sidecom (3), ont lancé « Yvelines Première », une station d’information locale qui a commencé à émettre en 1989 (4). Cette station qui fonctionne toujours fait l’objet d’un financement par les communes adhérentes (pour Louveciennes, c’est de l’ordre de 10 000 euros annuels).
L’arrivée de la concurrence
Le câble n’a pas eu sur le plan national le développement attendu et ceci pour plusieurs raisons :
- l’attribution des réseaux s’est faite sans véritable appel d’offre, les groupes se sont partagés le territoire sans grande cohérence,
- la technologie utilisée a été au départ peu performante ou dépassée (ainsi on a choisi le procédé Secam de préférence au Pal européen qui était supérieur en terme de qualité d’image et de son……),
- des prix peu compétitifs.
A la fin des années 1980 le développement du câble va être freiné par l’apparition d’une concurrence de plus en plus forte incarnée par la télévision diffusée par satellite que le public pouvait recevoir en installant une parabole individuelle ou collective. Le satellite Astra était le premier à offrir des centaines de programmes pour la plupart gratuits ; par la suite une véritable offre commerciale et attractive était offerte en France par l’intermédiaire de Canalsatellite (1992) qui deviendra numérique (avril 1996) mais également par AB sat (novembre 1996) et TPS (décembre 1996).
La compétition entre le câble et le satellite tournera en faveur du satellite qui va rapidement offrir une couverture de 100% du territoire français, une centaine de chaînes, une qualité numérique, des abonnements compétitifs, un coût de l'installation financé par les opérateurs. Au cours de la même période, le câble va péniblement se numériser, condition pourtant nécessaire pour élargir le nombre de ses programmes.
A partir de 2000, on assiste à la montée en puissance des fournisseurs d’accès à internet (FAI) par l’intermédiaire de l’Adsl mais également à la fusion de CanalPlus et de TPS et enfin, sur l’initiative des pouvoirs publics, à l'avènement de la télévision numérique terrestre (TNT) avec pour cette dernière un argument séduisant : la gratuité (à l’exception de l’achat d’un décodeur).
Cette modification du paysage audio-visuel va conduire les câblo-opérateurs « historiques » (Suez, Vivendi, Bouygues...) à se désengager et en 2006, il ne restera plus, au terme d’un processus de fusion et d’acquisition, que Noos-Numericâble, détenu par des fonds d’investissement luxemburgo-britannique (Cinven-Altice).
Le dérapage de Noos
Les nouveaux dirigeants de Noos-Numericâble, des financiers, sans prendre conscience de la fragilité de leur réseau recomposé, font alors une erreur monumentale : ils commencent par licencier la moitié de leur personnel en externalisant de nombreuses fonctions.
Le résultat ne se fait pas attendre. Les pannes se multiplient, des facturations deviennent incohérentes, les clients n’arrivent plus à joindre les conseillers des « hot lines »...
La révolte gronde, les médias s’en font l’écho, la Direction de la concurrence admoneste les dirigeants de Noos-Numéricâble qui finissent par présenter à leurs clients des excuses pour les désagréments causés. Ils reconnaissent leur responsabilité : « Nous ne sommes pas là pour minimiser les problèmes. Nous avons connu des dysfonctionnements partout : dans la gestion commerciale y compris la facturation, dans l'accueil à la fois dans les boutiques et les centres d'appels sans compter les incidents techniques sur le réseau ». Début mars 2007, ils présentent un « plan d'action global » censé résoudre les multiples problèmes rencontrés par leurs abonnés.
Quelle position adopter ?
Devant ces « évènements », la position des abonnés n’est évidemment pas la même selon que l’on a subi ou non directement des désagréments. Les problèmes techniques ont touché les abonnés louveciennois d’une manière aléatoire (difficile de les relier à une zone particulière).
La plupart des abonnés sont dans l’expectative, un petit nombre a migré ou à l’intention de le faire.
Pour les louveciennois, existe-t-il des alternatives au câble en terme de qualité, de prix et de programmes ?
Quelles sont les technologies les plus prometteuses dans le futur ?
Nous essaierons de répondre à ces questions dans un prochain article.
(1) Pour être un peu plus précis, sur la trentaine de chaînes étrangères offertes par Noos, un tiers relève de TV du moyen-orient (Dubaï TV, Jordan, Kuwait, Al Arabya, Al Marsriyah, Oman TV, Quatar TV, Saudi Channel Sharjah, Al Djazeera) alors que les TV de l’EU sont moins nombreuses (2 anglaises : BBC Prime, BBC Wordl, 2 allemandes : ZDF, DW, 1 italienne : RAI Uno, 1 espagnole : TVEI, 1 portugaise : RTPI et 1 polonaise : TV Polonia). Comprenne qui pourra !
(2) Les communes câblées du réseau de Saint-Germain-en-Laye sont à ce jour au nombre de 28 (Achères, Aigremont, Andrésy, Aubergenville, Bouafle, Bougival, Chambourcy, Chatou, Croissy-sur-Seine, l'Etang-la-ville, Fourqueux, Louveciennes, Maisons-Laffitte, Mareil-Marly, Marly-le-Roi, Medan, le Mesnil-le-Roi, Meulan, Morainvilliers, Orgeval, le Pecq, Poissy, le Port-Marly, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Nom-la-Bretêche, Triel-sur-Seine, le Vésinet, Villennes-sur-Seine).
(3) SIDECOM (Syndicat intercommunal pour le développement de la communication) dont le siège est à la mairie de Saint-Germain-en-Laye a pour objet :
- la création d’un réseau câblé pour les villes adhérentes ;
- la participation à la gestion de la télévision « Yvelines première ».
(4) Yvelines Première 3 rue des Joueries - 78100 Saint-Germain-en-Laye est diffusée sur le réseau NOOS. Sur le canal 14 en
numérique et le canal 22, fréquence 192 Mhz, en analogique.
Je suis d'accord, cela ne peut plus continuer avec Noos.
J'ai commandé la freebox, que j'aurai si tout va bien dans trois semaines. Je vous ferai part de mon expérience
Rédigé par : Eric P | 03 mai 2007 à 17:40
Le câble est encore le meilleur média en terme de débit mais son gros défaut est qu'il est partagé : un mauvais coup de pelleteuse et c'est tout Louveciennes qui est dans le noir ! Dans les années 80, la France, contrairement au Japon n'a pas fait le choix du câble pour tous ; manque de volonté politique car il est vrai à l'époque, il n'y avait pas de contenu à diffuser... et ce laisser-faire a profité aux compagnies privées, CANAL + en tête.
Rédigé par : David KENTZEL | 20 mai 2007 à 22:47
Louveciennois, je tiens à vous faire part de mon expérience personnelle, qui est d’ailleurs partagée par un voisin qui habite à 30 mètres plus haut dans ma rue.
Après déjà deux mois de difficultés de réception, ne pouvant plus recevoir 23 chaînes (dont Planète, Histoire, BBC Prime etc) mon voisin et moi, chacun de notre côté, nous sommes intervenus auprès du service clients de Noos.
Oublions l’interminable temps d’attente (à 34 cents/minute) car par deux fois je suis tombé sur une correspondante aimable.
Donc, en ce qui me concerne (les faits sont pratiquement identiques pour mon voisin), j’appelle le 3 mai et obtiens une visite, 6 jours plus tard d’un soi-disant technicien. Après essais ayant essentiellement consisté en branchement/débranchement du câble Noos côté modem, du côté boitier mural, débranchement/rebranchement de l’alimentation électrique à l’arrivée au modem, idem côté prise secteur, dépose et repose de la carte Noos du modem, le verdict du technicien est le suivant : cela ne vient pas de votre installation (évidemment puisque toutes les autres chaînes étaient reçues correctement). Commentaire sur le bulletin remis au client : problème de signal.
Rien ne s’étant passé, je rappelle le lendemain. Résultat : nouvelle visite programmée le 19 mai d’un nouveau technicien, même constatation : côté client rien à signaler, commentaire : Tout est OK réinjection de droits, le technicien ajoutant « Je fais le nécessaire, cela sera réparé demain ».
Rien encore, le 21 mai je rappelle, après 11 minutes d’attente (le délai nécessaire, à n’en pas douter pour trouver un interlocuteur à l’autre bout de la planète) une voix répond à mon appel : elle ne me comprend pas, je la comprends à peine, toujours est-il que de ce dialogue de sourds je crois comprendre qu’un technicien viendra chez moi.
Le 24 mai, visite d’un 3ème technicien, celui-là enfin équipé d’un appareil de mesure (garçon désagréable, le prestige du monsieur équipé d’un contrôleur de tension, peut-être) qui contrôle les branchements extérieurs. Conclusion : C’est une panne de réseau, je fais le nécessaire.
Comme je ne constate pas d’amélioration, le 29 mai à 18 heures j’appelle une énième fois le service concerné. Je me sens rassuré : la personne au bout du fil a les trois rapports de visite entre les mains, l’ordre de réparation aurait été donné le jour même de mon précédent appel : on va procéder à la réparation. A plus de 20h30 le service me téléphone : la réparation sera faite demain après-midi.
Mercredi 30 mai, appel en début d’après-midi on procède à la réparation, voulez-vous contrôler sur votre téléviseur Effectivement, en quelques minutes, les choses étaient rentrées dans l’ordre. Cela aura demandé un mois moins trois jours ! Je ne comptabilise pas les minutes au téléphone.
Liautey disait : les grandes réussites sont dues à la persévérance, ne l’oubliez surtout pas, amateurs de programmes câblés.
Rédigé par : JL | 29 juin 2007 à 13:49
Les abonnés de Noos viennent de recevoir une lettre par laquelle leur fournisseur a le plaisir de leur apprendre en avant-première (sic) que dès la rentrée, Noos et Numericable s'unissent et deviennent Numericable.
Un simple pschitt et Noos disparaît comme par magie et avec....les problèmes. Dans quelque temps on s'interrogera pour savoir si véritablement Noos avait causé de graves désagréments à ses abonnés. N'étais-ce pas un mirage ?
Rédigé par : La rédaction | 01 août 2007 à 16:13
Moi qui ne possède plus de connection ADSL depuis le 18 juin 2007 car mon FAI et l'opérateur historique se renvoit la balle; la solution pour retrouver une offre triplay serait le Câble !
Cependant NumériCâble appartient à un fond d'investissement, quel est le rapport avec la technologie du coaxial ?
Les nouveaux dirigeants sont-ils vraiment motivés à apporter un meilleur service technique, à améliorer l'offre de services Téléphone, Télévision & Internet et à enfin baisser leurs tarifs ?
A suivre sur les différents blogs & forums qui prennent à coeur les problèmes toujours d'actualité des décu(e)s du Câble comme pour les habitants de la Ville de Montreuil dept du 93...
Rédigé par : Christian | 12 août 2007 à 17:18
Christian, vous avez raison de vous inquiéter de voir NumériCâble aux mains d'un fonds d'investissement. La presse (les Echos, Le Figaro) nous apprend que Cinven, le fonds d'investissement, a mis NumériCâble en vente.... Il ne reste plus qu'à espérer qu'un véritable opérateur industriel acquiert le premier réseau câblé de France pour le rénover et enfin apporter des satisfactions aux abonnés qui n'en peuvent plus d'attendre...
Rédigé par : La rédaction | 15 août 2007 à 11:43
Bonjour, Habitant Louveciennes, j'ai la télé par câble avec NOOS. Pas de problèmes pour la télé. Une fois je reçois une publicité pour Internet par le câble NOOS. Je prends rendez-vous, la personne n'est pas venue. Je téléphone à la HOT LINE impossible à joindre ce service. Par contre si vous voulez vous abonner il y a un autre numéro et ça fonctionne.... Curieux quand même. J'écris un lettre recommandée au PDG de NOOS pour me plaindre, même pas une réponse....
Bon il ne veulent pas de moi comme client. Je prends la FREE BOX en dégroupage total, ça marche, sauf que certains Samedi ou Dimanche ma ligne a été complètement coupée... heureusement il me restait mon portable....... Le débit de FREE varie considérablement, il n'est pas très stable ce qui est désagréable. Je peux le constater avec mon pare-feu FILSECLAB; un graphique m'indique les variations de débit de ma connexion. FILSCLAB peut se télécharger gratuitement sur www.telecharger.com Si vous avez le même problème de débit et de coupure de connexion le week-end merci de m'envoyer un mail à bretonlobster@yahoo.fr Vivement l'avènement de la fibre optique....
Rédigé par : bretonlobster@yahoo.fr | 06 novembre 2007 à 00:41