La dernière séance du conseil municipal de Louveciennes s’est tenue jeudi 19 juin 2008. Elle était consacrée pour l’essentiel à la fixation des principaux tarifs des prestations communales ainsi qu’à des demandes de subventions. Les tarifs concernés ont porté sur les droits de raccordement aux égouts, les tarifs de la bibliothèque municipale, des restaurants scolaires, des locations des salles, des spectacles, des droits de places des exposants, des concessions du cimetière etc, etc. Les demandes de subvention ont été principalement adressées au conseil général des Yvelines dont une des grandes fonctions est la redistribution (subventions pour le PLU, pour les travaux de restauration de la façade de l’Hôtel de ville,…).
Séance austère par conséquent quoique incontournable.
D’autres sujets, certains non inscrits à l’ordre du jour, ont provoqué "des mouvements divers".
Parmi les autres sujets traités, on notera :
- la mise en œuvre du droit de préemption pour l’acquisition de baux commerciaux ; sur ce point Jean-François Viard (Osons le dynamisme) pointe le risque de « porte ouverte au copinage » et souhaite que les dossiers passent en commissions, celle de d’urbanisme, celle du développement économique. Le maire se déclare d’accord pour un passage en commission hors les cas d’extrême urgence ;
- l’instauration d’une taxe de 6,66 % sur le prix de cession de terrains rendus constructibles à la suite de la modification du plan d’urbanisme ;
- l’annonce que l’appel d’offre pour le renouvellement du mobilier urbain s’est révélé infructueux (…) ce qui permettra de négocier directement avec les deux compétiteurs, Decaux et Clear Channel ;
- le projet de rénovation partielle du site internet de la commune (http://www.mairie-louveciennes.fr) afin de le rendre plus complet, encore plus convivial ; comme le projet est lié à une subvention, certains conseillers se sont gravement interrogés sur sa remise en cause éventuelle si la subvention n’ était pas accordée ; on rappellera que le montant de la dépense envisagée est de 7 164,04 E sur un budget communal de près de 14 millions E ; on a également appris à cette occasion que le site de la mairie avait reçu en 2007 en moyenne mensuelle 4 257 visiteurs ;
- les effectifs scolaires estimés pour la rentrée scolaire prochaine devrait permettre d’échapper à des réductions de postes d’enseignants mais selon Bruno Vollaire, maire adjoint, « ce sera tangent » ;
- la généralisation du service d’études surveillées pour l’ensemble des élèves des écoles primaires ; jusqu’à présent cela n’était possible qu’aux Soudanes et à Jeanne d’Arc (16h30-17h00 : goûter, 17h00-18h00 : étude assurée par un enseignant, prix 3 E avec réduction possible dans le cadre de la politique sociale).
Une différence d’approche est apparue lors de la discussion d’un avenant à passer avec la Sodexho, responsable de la restauration scolaire pour tenir compte des hausses des prix alimentaires (le contrat ne prévoyait pas de formule d’indexation des prix).Il faut se tenir strictement au contrat soutenait Agnès de Cambourg (Osons le dynamisme) rejointe sur ce point par Pascal Leprêtre (PS), Dominique Demai, maire-adjointe, pour sa part, estimait que cet avenant raisonnable permettait d’éviter une dégradation de la qualité des repas servie.
Il a été également demandé aux conseillers d’avaliser une des nombreuses bizarrerie de la comptabilité publique : ainsi un vote à la demande du trésorier pour faire passer une somme de 274 183 E des « immobilisations en cours » aux « immobilisations corporelles » ; on croit rêver mais ce n’est que la conséquence du maintien en France d’une double comptabilité, celle de l’ordonnateur (le maire) et celle du « comptable » (le trésorier), qui avait du sens du temps de la marine à voile mais qui est devenu archaïque.
Parmi les curiosités, souvent inconnues du public, l’indemnité de « conseil » versé par la commune au trésorier principal, fonctionnaire de l’Etat, d’un montant annuel de 1 596,60 E (taux maximum, c’est dire que la commune est satisfaite des conseils donnés…).
Incidents de séance
Deux incidents de séance, comme on dit à l’Assemblée nationale, sont venus distraire les conseillers et l’assistance. Alors que Daniel Dériot (maire adjoint) exposait les motifs d’une demande de subvention auprès de la Fédération française de football afin d’aménager le vestiaire dédié aux arbitre du terrain de foot pour y accueillir, le cas échéant, des arbitres de sexe féminin, Jean-Philippe Schweitzer (Osons le dynamisme) en a profité pour se lancer dans une violente diatribe contre le maire et « ses méthodes archaïques, méthodes d’un autre temps, c’est hallucinant, c’est circulez il n’y a rien à voir, c’est de l’amateurisme juridique, Louveciennes est endetté, subprimes, subprimes … ».
Le maire lui ayant demandé de réserver son intervention pour les questions diverses « J’interviens quand je veux, je dispose de 4 minutes selon la jurisprudence du Conseil d’Etat sur toutes les questions d’intérêt général ».
Le maire finit par lâcher « Alors prenez vos quatre minutes…»
« J’ai été interrompu. Ce temps doit naturellement être décompté ».
« Qui fait l’arbitre ? » demande un conseiller.
Jean-Philippe Schweitzer, superbe « L’arbitre est le tribunal administratif ! »
Un peu plus tard, à propos d’un tarif discuté en commission et qui a été arbitré différemment, Jean-Philippe Schweitzer s’emporte « on est limite foutage de gueule » et de quitter la séance. Il est 22 h 05. Le conseil avait débuté à 21 h 00.
Pour l’observateur, ces épisodes expriment une grande frustration de la part du conseiller d’opposition.
Regards sur les dossiers chauds
Dans le cadre des questions diverses, Christine Roumilhac (Osons) a demandé au maire de faire le point sur trois dossiers : les terrains de Villevert, la reconfiguration du centre du village, le sort des terrains de tennis des Voisins.
Sur Villevert, le maire a répété que la ville n’a pas pour le moment les cartes en main. Le permis de construire, qui avait été accordé à l’origine à Canal Plus pour faire des bureaux et très accessoirement des commerces (sur 2000 m2), reste valable même s’il a changé de main.
Pour ce qui est du cœur du village, le maire veut être à l’écoute des propositions : le problème de stationnement qu’il conviendra de régler, la sécurisation du centre du village en donnant la priorité aux piétons, le maintien d’une activité commerciale vivante.
Enfin, s’agissant du terrain des tennis des Voisins, il n’est pas possible de donner un échéancier, « je ne maîtrise pas les recours ». La commune a fait appel du jugement du tribunal administratif de Versailles (janvier 2008) annulant le permis de construire qui avait été délivré pour le centre multi-accueil de la petite enfance couplé avec deux immeubles d’habitation ; un document avait été jugé manquant (les « prescriptions afférentes aux nuisances sonores »). La commune n’a donc pas donné suite, pour le moment, à la solution qui consiste à déposer un permis de construire modificatif.
Christine Roumilhac s’est montrée peu satisfaite par ces réponses car elle aurait souhaité que le maire donne sur ces dossiers sa vision personnelle.
Le "Conseiller frustré " l'a notamment été car près de deux heures avaient été consacrées au choix d'un tarif de 112 ou 115 E... Le Maire ayant tranché pour 115 , il est baroque que tout revienne à 120 !!!
Les commissions ne servent à rien et ne constituent certainement pas un lieu d'écoute de discussion et de proposition.
Je le déplore pour ma part
Rédigé par : schweitzer | 30 juin 2008 à 10:09
Pourquoi mentionnez-vous le parti politique de rattachement de Monsieur Leprêtre, en l'occurence le PS alors que vous ne le faites pas pour les conseillers UMP de la liste Osons le Dynamisme ? Ceci donne l'impression que certains élus du conseil municipal seraient apolitiques, ce qui est loin d'être le cas.
Rédigé par : Pierre | 30 juin 2008 à 11:59
A l'attention de Pierre
Nous avons utilisé l’étiquette « PS » bien entendu sans intention discriminatoire.
Le PS est un grand parti qui a des valeurs et des conceptions au niveau local très bien défendues par Pascal Leprêtre.
Il est vrai que lors des dernières élections municipales, la liste conduite par Pascal Leprêtre s’appelait « Louveciennes Ensemble » et n’émanait pas du seul parti socialiste mais était également soutenue par les Verts. « Louveciennes-Ensemble » sert par ailleurs de titre au blog de Pascal Leprêtre et de son équipe. D’une manière générale, « Ensemble » est un terme générique utilisé par la gauche dans notre région lors des élections locales.
Il est vrai aussi que « Osons le dynamisme pour Louveciennes », autre groupe d’opposition municipale, avait reçu le soutien de l’UMP et du député de la circonscription, Pierre Lequiller.
Nous partageons la remarque de Pierre ; il n’y a pas d’élus apolitiques.
Rédigé par : La rédaction | 30 août 2008 à 17:01
Bonjour,
Je découvre avec intérêt cet échange. La mention de mon étiquette dans les articles de la Tribune ne me dérange en rien, bien au contraire ! Mais, comme le souligne votre lecteur, il est vrai que les autres groupes du conseil municipal sont uniquement désignés dans vos articles sous le nom de leurs listes. Il serait sans doute plus juste pour les lecteurs non avertis de clarifier les positions de chacun et d'écrire explicitement que les élus de la liste "osons le dynamisme" sont UMP et que le maire est "Nouveau Centre", à moins qu'ils aient du mal à assumer leurs couleurs...
Pascal Leprêtre
Conseiller municipal PS
Groupe "Louveciennes Ensemble"
Rédigé par : Pascal Leprêtre | 30 octobre 2008 à 12:25