Les transports publics au cœur du projetLes analyses sur le Grand Paris du futur sont convergentes. « C'est sur le transport que va se jouer la partie la plus décisive » a déclaré Nicolas Sarkozy ; les travaux des dix équipes d'architectes et d’urbanistes ont démontré la nécessité d'améliorer les déplacements pour faire de Paris une métropole de rang mondial ; le Schéma directeur de la région parisienne (SDRIF) affirme qu’« une ville plus compacte nécessite des transports plus efficaces et une circulation automobile maîtrisée ».Le chef de l'Etat a pour sa part privilégié la « vision » de Christian Blanc, le secrétaire d'Etat chargé de la région-capitale. Celui-ci l’a convaincu de réaliser un métro automatique qui relierait, selon « une double-boucle » » les principaux pôles de développement économiques de la région (Roissy-Le Bourget, Orly, la Défense, Saclay, Massy, Clichy-Montfermeil, Noisy, le quartier Pleyel de Saint-Denis...).
Long de 130 km environ, ce réseau de transport automatique, en surface ou souterrain, devrait fonctionner à une vitesse comprise entre 60 et 80 km/h. L'objectif affirmé est de « parvenir à des temps de parcours dans l'agglomération de l'ordre de trente minutes, quel que soit le lieu d'où on part », la Défense serait ainsi à 25 minutes de l'aéroport Charles de Gaulle.On remarquera que dans cette version le métro automatique passera à l’est de Louveciennes, les deux gares qui figurent sont Versailles et La Défense. A ce stade notre point d’accès à la « double-boucle » sera La Défense. (Dans le rapport Carrez sur le financement paru en octobre figure un tracé avec une gare située à Rueil entre Versailles et La Défense).
Dans une version qui avait circulé au mois de février dernier, le métro passait entre Versailles et La Défense à l’ouest de Louveciennes avec une gare à Marly-Le-Roi (ce qui aurait évidemment été intéressant pour les Louveciennois).Rien n’est arrêté cependant puisqu’une concertation est en cours pour arrêter un tracé définitif. Une quarantaine de gares sont prévues sur le parcours complet.TurbulencesLe projet-phare de Christian Blanc est loin cependant de recueillir une adhésion complète. Dès qu’on est entré dans le vif du sujet (qui est responsable ? qui paye ?…) des oppositions nombreuses sont apparues. Il y a d’abord celle de Jean-Paul Huchon, Président socialiste de la Région Ile-de-France qui a son propre projet (« Arc Express ») et qui dirige le Syndicat des transports de la Région parisienne (STIF). Jean-Paul Huchon, juge le projet de Christian Blanc « inacceptable » et d’inspiration jacobine. Il y a également l’opposition des maires des communes sur lesquelles seront implantées les futures gares et qui craignent de se voir déposséder de leurs pouvoirs en matière d’urbanisme (autour des gares le droit de préemption passerait à l’Etat), A cela s’ajoute le tempérament de Christian Blanc souvent critiqué pour son goût du travail solitaire ; François Fillon a été amené à intervenir pour apaiser les esprits et souligner que « l'adhésion des élus au projet est la seule chance de pouvoir le mettre en oeuvre. » Enfin, on n’oubliera pas, en toile de fond, les élections régionales de mars prochain dont les perspectives sont propres à exacerber les passions.Sans nous intéresser ici (exagérément) aux querelles partisanes, nous nous attacherons essentiellement aux aspects techniques et financiers du projet de métro automatique, à la présentation des solutions complémentaires ou alternatives et enfin aux bénéfices que pourront en tirer les habitants de Louveciennes et de ses environs.
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