Nous apprécions de pouvoir utiliser en tous lieux notre téléphone mobile mais nous nous élevons contre les antennes-relais proches de notre domicile, nous souhaitons nous déplacer facilement et disposer de voies de communications rapides mais nous applaudissons à toutes les mesures qui sont prises pour restreindre la circulation automobile devant notre porte, nous pensons que l’existence de ghettos urbains est dangereuse pour la cohésion nationale mais nous ne souhaitons pas que leur desserrement se fasse chez nous, nous ne sommes pas contre la multiplication des aires de stationnement pour les « gens du voyage » mais à condition qu’elles ne soient pas créées à proximité, … et on pourrait multiplier les exemples.
Les Américains ont forgé un concept, le « Not in My Back Yard » (« pas dans mon arrière-cour »), pour caractériser cette attitude (1). L’action en justice de l’habitant du parc du Château qui bloque depuis de longs mois la construction du centre multi-acceuil de la petite enfance et du programme immobilier associé (terrains de tennis de la rue de Voisins) est une illustration de ces comportements.
Et soyons honnête, la défense de notre environnement immédiat, de notre confort, de nos intérêts est une attitude bien partagée.
Nous allons vraisemblablement assister dans les prochains mois à Louveciennes à une cristallisation des mécontentements lorsque des décisions seront prises en matière de constructions sociales et de densification des quartiers déjà urbanisés, ceci dans le cadre du futur Plan local d’urbanisme (PLU).
Dans le cadre des réflexions d’un groupe de travail du PLU (2) un premier recensement des réserves foncières de Louveciennes pouvant servir à implanter des logements sociaux a été effectué ; ont été retenus le terrain des Plains Champs (terrain de football), le Parc des Clos, le Parc de la Pelouse et le parc de la Haute Barre, A ce stade il ne s’agit que de réflexions.
Cependant, rapidement des oppositions se sont faites jour.
Ainsi le Comité de défense du Quartier Joffre qui oeuvre depuis quelques mois pour les intérêts de ce quartier s’élève contre d’éventuelles constructions sur le parc de la Pelouse, la parcelle haute de Joffre, le terrains de la Haute Barre.
Construire dans ces lieux reviendrait selon ce Comité à :
« - supprimer des espaces verts qui contribuent à la qualité de la vie dans notre quartier
- ajouter encore à l'augmentation du trafic automobile rue du Maréchal Joffre- et, pour la Haute Barre, il faudrait pour y construire probablement sacrifier le chemin du même nom, l'un des derniers de ce genre à Louveciennes dont il fait partie du patrimoine. » (3)Nul doute que d’autres oppositions vont apparaître et se développer.
Pour surmonter les intérêts particuliers (qui peuvent être légitimes) il y a bien la notion d’intérêt général mais si celle-ci a une traduction en droit administratif et dans la jurisprudence du Conseil d’Etat, elle est en réalité très relative. Les choix relèvent donc du politique et c’est à cette aune qu’on jugera le développement futur de Louveciennes.
Photo Parc des Clos (vue partielle)
Références
(1) L’acronyme de Not In My Back Yard est NIMBY. Une mobilisation de ce type s'organise souvent dès qu'une administration étatique ou locale ou encore une entreprise annonce la construction d'une autoroute, d’un aéroport, d'un centre d'enfouissement de déchets radio-actifs, de lignes TGV, de lignes à haute tension, d'une antenne radioélectrique, d'un incinérateur de déchets, d'une ligne à haute tension, d’une prison, des parcs d’éoliennes etc. On parle du syndrome NIMBY l'attitude des personnes qui veulent tirer profit des avantages d'une technologie moderne, mais qui refusent de subir dans leur environnement les nuisances liées aux infrastructures nécessaires à son installation.
(2) Groupe de Travail PLU «Répondre aux besoins en matière de logement » Compte-rendu du 10/06/2009
On rappellera que l’ensemble des rapports des groupes de travail PLU sont disponibles sur le site de la Mairie.
http://www.mairie-louveciennes.fr/
(3) Adresse du site du Comité de défense du Quartier Joffre
"La volonté d‘André Vanhollebeke, notre maire, de faire passer Louveciennes de 7 400 habitants à 9 000 habitants ne sera pas facile à réaliser."
Je pense que cela résume bien le problème :
- C'est la volonté du maire, pas nécessairement celle de ces administrés.
- Passer 7400 à 9000 ne sera pas facile, effectivement, la population de l'ile de France augmentant au maximum d'1 % par an, soit 750 en 10 ans et non 1500 habitant.
- 20 % de population en plus, ça revient à construire un logement de plus pour 5 existants. On met 3 batiments de plus au milieu du parc du chateau ? ou sur la plaine de Villeret ?
Rédigé par : Raphaël | 04 novembre 2009 à 22:23
1- 9000 habitants : Il ne s'agit pas d'un objectif, mais "d'une estimation raisonnable" (cf. éditorial d'André Vanhollebeke dans le dernier Louveciennes Echos)
2- le PLU est à l'horizon de 20 ans (2030).
Une population qui croit de 1% par an pendant 20 ans augmente de 1500 habitants. (CQFD)
Rédigé par : Michel | 05 novembre 2009 à 08:59
Ce glissement sémantique, c'est typique de la façon de gérer les dossiers "difficiles" depuis quelques années.
On sort un truc de sous la chapeau "tout beau, tout propre", puis dés que l'opposition s'organise et commence à dire les choses autrement, ça dérive... Les 9000 habitants s'était "obligé" par le SRU, maintenant c'est "une estimation raisonnable", et de 10 ans, on passe à 20 ans (on ne sait pas trop d'ailleurs si c'est l'un ou l'autre), et bientôt se sera de la faute à pas de chance. Tout cela me parait très approximatif...
Pour être plus précis sur la population la variation moyenne annuelle a été de -0,5 % de 1990 à 1999 et de +0,2 % de 1999 à 2006 à Louveciennes. Il y avait plus d'habitant en 1975 (7 488) que en 2006 (7 234). Source INSEE http://www.recensement.insee.fr/searchResults.action?zoneSearchField=&codeZone=78350-COM .
Donc "9 000 habitants ne sera pas facile à réaliser." même en 20 ans !
Je vous conseille de jeter un oeil sur ces statistiques, c'est très instructif !
Rédigé par : Raphaël | 05 novembre 2009 à 15:20
L'opposition s'informe a posteriori, elle ne s'organise pas ! Elle a finit par admettre que la problématique de l'évolution de la population ne se situe plus au niveau de la question plus ou moins 9000 habitants mais a celle de 9000 ou 11000 habitants. (cf intervention de M. Viard au dernier Conseil municipal)
Rédigé par : Isabelle | 05 novembre 2009 à 20:00
9 000, 11 000, ..., Il faudrait peut être déjà se demander ou sont passé les 11% de 15-44 ans qui ont disparues entre 1999 et 2007.
Rédigé par : Raphaël | 02 décembre 2009 à 14:25