Après les élections régionales
Jean-Paul Huchon (PS) à la tête d’une liste Parti socialiste/Europe Ecologie/Front de gauche a largement remporté les élections régionales de mars 2010. Sa liste a recueilli 56,69 % des voix contre 43,31 % obtenues par celle conduite par Valérie Pécresse. Dans le prochain conseil, la gauche détiendra 142 sièges contre 67 sièges à la liste UMP.
En annexe figurent les résultats sur Louveciennes.
Dans les premières déclarations de Jean-Paul Huchon on retiendra celle faite à l’AFP « Je veux le dire solennellement. Notre victoire, c'est aussi le rejet du Grand Paris du président de la République ». La seule nuance qu’on pourrait apporter à cette interprétation est le fait qu’on a en réalité peu parlé du Grand Paris et de ses enjeux (la proposition d’un passe Navigo à tarif unique ou à deux zones, par exemple, peut constituer certes une mesure utile et coûteuse mais ponctuelle).
Nous avons déjà consacré ici-même trois articles au Grand Paris (*). On n’est qu’au début d’un long processus.
Pour résumer, nous avons actuellement sur la table, du côté de l’Etat, le discours « fondateur » de Nicolas Sarkozy du 29 avril 2009, interprétation libre des travaux de 10 grands cabinets d’architectes, le projet emblématique d’un métro automatique qui devrait relier selon « une double-boucle » » les principaux pôles de développement économiques de la région, la loi en cours d’approbation créant les conditions juridiques (et une amorce de financement) de ce métro avec la création de la société du Grand Paris.
Du côté des exécutifs socialistes, nous avons le Schéma directeur de la région parisienne (SDRIF) qui doit encore fait l’objet d’un décret en Conseil d’Etat, un ambitieux plan de transport visant à la rénovation et au développement du réseau existant et avec l’association « Paris Métropole » une préfiguration institutionnelle du Grand Paris.
Nous avons déjà dit ici que si certaines oppositions sont artificielles ou politiciennes, d’autres relèvent en revanche d’une vision différente.
Lorsque le gouvernement avance le projet de métro automatique, il met l’accent sur le développement économique (relier des « pôles d’excellences » avec l’espoir de « booster » la croissance) alors que les élus socialistes souhaitent pour leur part améliorer le quotidien des habitants des zones denses de la région en améliorant et développant le réseau existant.
A cet égard, il est intéressant de noter l’évolution du rôle de la Région. A côté des principales compétences obligatoires (transports, lycées, formation professionnelle) qui absorbe 2/3 d’un budget de plus de 4,6 milliards d’euros, la Région Ile-de-France intervient de plus en plus fréquemment sur d’autres terrains comme la culture, le sport, le tourisme, la santé, la politique de la ville, fréquemment sous forme de subventions ou d’aides (et ceci au nom de « la clause de compétence générale »). Cet activisme tend à la faire agir comme un « arrosoir » à subventions (elle imite en cela le département).
Pour prendre l’exemple des interventions de la Région dans notre sphère géographique, s’il faut saluer la rénovation réussie du Lycée Corneille de La Celle Saint-Cloud (28,8 ME) on s’interrogera en revanche sur la signification d’une subvention de quelques milliers d’euros accordés à la commune de Louveciennes pour bâtir le club-house des tennis du Barry (que de temps passés pour préparer et instruire ce dossier).
Nous ne critiquons pas ici la municipalité de Louveciennes qui fait « flèche de tous bois » pour solliciter les pourvoyeurs de subventions ; elle agit dans le cadre des règles de jeu actuelles qui sont définies ailleurs. Mais ces règles du jeu entraînent gaspillages et inefficacités. Il conviendrait de redéfinir les compétences des collectivités locales avec bien entendu des moyens financiers adaptés. Vaste problème, il est vrai.
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(1) Le Grand Paris et nous
Périmètre et gouvernance (1)
Visions d’architectes et objectifs de Nicolas Sarkozy (2)
Les transports publics au cœur du projet (3)
(2) Le budget 2010 de la Région Ile-de-France
Annexe
Résultat des élections régionales de mars 2010 à Louveciennes
L'abstention a été moins forte à Louveciennes qu'en Ile-de-France ou dans le reste du pays. Sur 5 583 inscrits, 2 737 ont voté au premier tour (50,10 %), 2 964 au second tour (53,09 %) soit une abstention de 46,99 %. Par rapport aux élections européennes, l’abstention est restée stable (5 601 inscrits, 2981 votants soit 53,22 % et par conséquent une abstention de 46,78 %).
Au premier tour, 12 listes étaient en présence ; la liste de Valérie Pécresse – UMP avec 48,64 % devance largement celle de Cécile Duflot – Europe Ecologie (15,78 %) et celle de Jean-Paul Huchon – PS, arrivée troisième (13,49 %).
Par rapport aux européennes (où il y avait une floraison de 28 listes), la liste de Valérie Pécresse subit une légère déperdition (liste Barnier 49,63 %), celle de Cécile Duflot obtient un score inférieur à Daniel Cohn-Bendit (18,13 %) et Jean-Paul Huchon avec 13,49 % retrouve l’étiage habituel du PS à Louveciennes (perdu lors des européennes par la liste Harlem Désir qui recueillait alors un pauvre 6,89 %). On relèvera également que le Modem (liste de Alain Dolium) n’obtient plus que les suffrages de 4,97 % de votants alors que celle de Marielle de Sarnez s’établissait à 9 %. A Louveciennes comme ailleurs, le parti de François Bayrou s’effondre.
Au second tour, la liste de droite conduite par Valérie Pécresse a obtenu 68,76 % contre 31,24% pour la liste de gauche conduite par Jean-Paul Huchon.
Tous les détails des résultats de Louveciennes, bureau par bureau sont disponibles sur le site internet de la Mairie de Louveciennes.