Nous avons le plaisir d’accueillir dans « nos colonnes » Frédérique Mouchenotte-Ghysel qui nous fait partager, d’une plume alerte, son avis sur trois spectacles auxquels elle vient d’assister : Furioso, la comédie musicale donnée à Louveciennes par la « Framboise frivole », « Le songe d’une nuit d’été » et « René l’Enervé », pièces de la rentrée théâtrale parisienne.
« Furioso » par la Framboise Frivole
De Peter Hens
Avec Peter Hens (chant et violoncelle) et Yves Gourmeur (piano)
Mise en scène de Peter Hens
C’était… le mardi 18 octobre à 21h00
Salle Camille Saint-Saëns – Mairie de Louveciennes
Après la folie douce, la folie furieuse
J’y suis allée avec un a priori favorable car j’avais déjà vu leur précédent spectacle, Pomposo, et je l’avais beaucoup apprécié. Je dois avouer que je fus un peu déçue : en effet, Peter Hens a ajouté cette fois trop de jeux de mots qui ne sont pas – toujours – drôles et des allusions – lourdes à digérer - à la cuisine et à des mets en particulier qui dans le contexte, n’avaient rien d’alléchant… C’est le seul bémol que je mettrais.
Sinon, j’ai été reconquise par leur immense talent de musiciens classiques, habillés en pingouins – euh, pardon en queue de pie -, déconcertants de naturel car capables de passer d’un opéra-bouffe à la variété française, pop ou rock et ce, avec un humour belge arrosé de crème anglaise. Oui je sais, je critique et je les imite ensuite : mais ne copie-t-on pas ceux qu’on apprécie le plus ?
Les spectateurs ont été véritablement séduits par l’ensemble du spectacle, les prouesses vocales de Peter Hens et son violoncelle ainsi que la complicité qui règne entre lui et son pianiste, Yves Gourmeux.
Que vivent les spectacles musicaux qui mêlent classique, moderne et font se mélanger des arts, des artistes et des spectateurs d’ordinaire … « cloisonnés » !
FMG
avec Lorant Deutsch et Mélanie Doutey
dans une mise en scène de Nicolas Briançon
Théâtre de la Porte Saint-Martin
18, bd Saint-Martin (Xe)
Téléphone : 01 42 08 00 32
Durée : 2h10 - Jusqu’au 31 décembre 20
Si vous êtes un passionné des drames shakespeariens classiques, avec costumes d’époque, passez votre chemin !
En revanche, si comme moi, vous êtes bon public, si vous aimez les grands spectacles revisités et remis au goût du jour par des producteurs plus habitués à des shows musicaux ou des comédies de boulevard, précipitez-vous !
Le décor est somptueux et métallique, il rappelle le style du couturier Paco Rabanne et les costumes nous renvoient aux années Courrèges, Cardin, agrémentées par le look de la série télévisée, Chapeau melon et bottes de cuir !
Les artistes, comédiens, danseurs virevoltent et nous sommes immédiatement séduits dès le début du spectacle …
Si Lorant Deutsch et Mélanie Doutey sont mis en avant pour la promotion du spectacle, il faut souligner la présence de 20 comédiens-danseurs remarquables dans cette farce fabuleuse même si elle se déroule ici dans les années 70 : Hermia – Elsa Mollien – et Helena – Marie-Julie Baup sont irrésistibles sans oublier le théâtre des artisans, avec notamment les désopilants Dominique Daguier et Yves Pignot ! Spectacle grand public à ne pas manquer !
J’ajouterai que j’ai eu le privilège de voir il y a un an environ, une version du Songe, interprétée par des comédiens amateurs des Pause Café, mis en scène par Anne Vassallo – dans le cadre de l’Académie Gabriel Fauré à Louveciennes - et j’ai encore en mémoire leur prestation par certains aspects, bien plus féérique et magique !
FMG
René L’Enervé
compositeur : Reinhardt Wagner
Théâtre du Rond-Point (Paris VIIIème)
Téléphone : 01 44 95 98 21
Jusqu’au 29 octobre 2011
Durée du spectacle : 3 heures (y compris l’entracte)
René l’Enervé m’a déçue
J’adore Jean-Michel Ribes, j’adore le Théâtre du Rond-Point et sa programmation. J’adore me laisser surprendre et un opéra-bouffe écrit par un des auteurs de Palace, le créateur de Musée Haut-Musée Bas – entre autres ! - avait tout pour laisser augurer une soirée divertissante et originale.
Dès les premières minutes, je suis amusée, admirative et … parfois décontenancée, devant les prouesses vocales des chanteurs-comédiens-danseurs, les situations sont absurdes à souhait mais ma déconvenue survient véritablement en deuxième partie car je finis par m’agacer de certains gags répétitifs – on a bien compris que René ne tenait pas en place et courait tout le temps ! Dommage que le fond soit resté superficiel et banal.
N’est pas Offenbach qui veut et en dépit d’un décor très sobre, contrastant avec une mise en scène très élaborée et une très jolie chorégraphie, des costumes hauts en couleurs, nous sortons, mes amies et moi, déconfites : rechercher dans ce pastiche politique « qui est qui » nous a diverties mais, pour tout vous avouer, René ne nous ni séduites ni énervées, mais plus simplement … lassées.
FMG
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