Entretien avec Pascal Leprêtre et Jean-Marie Piduch, conseillers municipaux d’opposition/PS de Louveciennes

De gauche à droite : Jean-Marie Piduch, Pascal Leprêtre
La Tribune de Louveciennes - Quel est votre jugement sur la concertation qui a entouré le Plan local d’urbanisme ?
Jean-Marie Piduch (JMP) - Il y avait dans l’esprit une volonté de concertation, il y a eu un grand nombre de réunions mais je ne sais si cela a été vraiment très productif, pas mal de thématiques, beaucoup de polémiques. Est-ce que le résultat a été à la hauteur, on peut en douter. On a pu constater un engouement au début, ensuite les gens ont été déçus par la tournure prise par ces réunions de concertation, ils ont souvent eu le sentiment qu’il n’y avait pas vraiment d’impact.
Pascal Leprêtre (PL) - Contrairement à d’autres dossiers louveciennois, un effort a été fait pour le PLU mais n’est-ce pas simplement de la communication, c’est un peu le sentiment que cela donne. Par ailleurs, les personnes choisies pour les groupes de travail n’ont pas été nécessairement représentatives, on pouvait aussi s’interroger sur la composition de la commission extra-municipale qui relevait uniquement du choix du maire. La commission d’urbanisme quant à elle n’est pratiquement pas intervenue.
L’avenir du site de Villevert constitue l’enjeu le plus important du PLU. La municipalité souhaite que ce site soit dédié aux activités économiques, la place des logements n’étant que corollaire. A de nombreuses reprises, vous vous êtes trouvés en accord avec le maire sur ce dossier. Quels sont les arguments qui ont emporté votre décision ?
PL - Je ne suis pas d’accord pour qualifier l’avenir de Villevert comme enjeu majeur du PLU, c’est un site stratégique, mais il faut savoir qu’en la matière la municipalité n’a pas totalement la main ; le PLU intervient simplement en terme de classement réglementaire. L’enjeu principal du PLU me paraît être le logement social.
Nous croyons à la vocation économique du site, dans une certaine mesure, nous l’avons défendue lors des dernières élections municipales. Contrairement aux élus de la liste Osons et au Préfet, nous ne voulons pas sur ces terrains la construction de centaines de logements et en faire un quartier à part entière, voire un « Louveciennes bis ». Osons parle, récemment, de 400 logements, le préfet fait part de son intention d’y voir construits 900 à 1000 logements. Construire autant de logements sur ce site excentré nécessiterait la réalisation de nombreuses infrastructures notamment en matière de services publics et plus particulièrement de transports. Ces réalisations seraient bien entendu à la charge de la commune.
Dans son avis défavorable, le Préfet parle d’« une opération équilibrée, mixant habitat, activités et équipements » mais n’avance pas de chiffres. En revanche, le maire dans sa réponse se réfère à une étude d’Yvelines-Aménagement, étude qui n’a pas été publiée et que pratiquement personne n’a vue.
PL - Le maire a avancé en conseil municipal des chiffres de 900 à 1 500 logements. Il a laissé entendre que le document d’Yvelines-Aménagement ne lui appartenait pas et qu’il devait solliciter l’autorisation du préfet pour le diffuser. Il ne l’a jamais fait. Il nous a donné la substance du rapport.
JMP – Le préfet dispose d’une vue globale au niveau du département des Yvelines que nous n’avons pas. Il a certainement identifié cette zone comme à fort potentiel de logements, hypothèse qui lui paraît réalisable. A Louveciennes, tout le monde au conseil municipal (majorité/opposition) se refuse à envisager à terme 15 000 habitants pour notre commune. Il est vrai aussi que si l’on veut absolument privilégier l’habitat, il vaudrait mieux construire une petite ville avec ses commerces, ses services publics… J’ai le sentiment qu’il faut trouver pour Villevert un projet ou des projets que le PLU finira par les entériner.
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