Louise Elisabeth Vigée Le Brun est connue pour être « le peintre de la reine Marie-Antoinette ». Mais sa vie, son oeuvre mérite plus que cette vision réductrice. Elle aura fait un peu plus d’une vingtaine portraits de la reine alors que figurent à son catalogue près de 900 tableaux dont plus de 660 portraits.
Une très belle biographie vient de lui être consacrée : « Louise Elisabeth Vigée Le Brun : histoire d’un regard » par Geneviève Haroche-Bouzinac (1). Elle ne devrait pas laisser les Louveciennois indifférents.
Madame Vigée Lebrun, on le sait, a séjourné longuement à Louveciennes. La commune garde quelques traces de son passage. Une plaque-souvenir rappelle l’endroit où se dressait sa résidence (maintenant disparue) au domaine des Sources, une rue lui est dédiée, en contrebas de la ligne de chemin de fer, un de ses tableaux représentant Sainte Geneviève, offert à la paroisse, est maintenant accroché au Musée-promenade de Marly-le-Roi-Louveciennes, une tombe, peu mise en valeur, est présente au cimetière de la commune sous l’aqueduc, et sur laquelle on déchiffre l’épitaphe « Ici, enfin je repose ! ».
L’ouvrage de Geneviève Haroche-Bouzinac, professeur à l’Université d’Orléans, spécialiste du XVIIIème siècle, est érudit mais également très agréable à lire. Le livre a reçu le prix Chateaubriand 2011 décerné par un jury présidé par Marc Fumaroli, de l'Académie Française et offert par le Conseil général des Hauts-de-Seine.
Le livre présente de nombreuses qualités.
Il s’agit d’abord d’une « enquête bibliographique » sur une artiste attachante, à la longévité exceptionnelle. Elle s’éteindra dans sa 87ème année. On connaissait sa vie, notamment à travers ses propres Souvenirs (2). Geneviève Haroche-Bouzinac exploitant des archives, des lettres et des carnets inédits, apporte un nouvel éclairage et rend justice à une artiste parfois bêtement décriée par certains auteurs dont le jugement était basé sur des sources incomplètes et faussée par des préjugés misogynes ou en raison de ses convictions royalistes, et plus encore légitimistes. Elle a bénéficié du « furieux essor de la peinture de portraits de l’époque » et à cet égard, elle n’a jamais manqué de clients fortunés. Elle avait aussi d’autres qualités qui ont fait son succès ; comme le dit Geneviève Haroche-Bouzinac, elle était « une belle femme, d’un abord agréable, d’une conversation enjouée, elle jouait d’un instrument, était une bonne actrice, avait des talents de société qui lui ont facilité son intégration dans les milieux mondains et un grand talent de portraitiste qui possédait l’art de flatter ses modèles…… » (3).
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