Evidemment, Andresy, ce n’est pas la porte à côté. La voix chaude de mon GPS m’indique 19,5 km à partir de Louveciennes mais, une fois arrivé, vous ne serez pas déçu. En effet, pour la seizième année consécutive, la municipalité a installé un parc temporaire de sculptures dans l’île de Nancy. Mais disons d’abord deux mots du lieu. L’île est située au milieu de la Seine. Vous y accèderez pour un petit bateau qui fait en permanence la navette avec la berge et qui est gratuite. Ici pas de construction, ni de route, ni de circulation ; mais uniquement des chemins creux qui permettent de voir les œuvres et parfois une famille d’oies bernaches avec ses poussins. Autant dire qu’ici l’enfant est roi et les familles sont nombreuses à s’y promener.
La parole a été donnée à quarante-deux artistes et à dix classes s’échelonnant de la maternelle à la troisième. Vous ne manquerez pas d’être surpris par la créativité de certaines d’entre elles. Les adultes seront séduits mais les jeunes y trouveront leur compte car les œuvres ne sont pas enfermées dans un lieu solennel consacré à la culture mais en pleine nature et ils pourront s’y dépenser sans compter. Pour que la fête soit complète, ils pourront déguster une glace ou une crêpe ou une gaufre au kiosque qui se trouve sur l’île près de l’embarcadère.
Il y a une suite à cette exposition qui se trouve dans les jardins de la Mairie mais le lieu ne présente pas le même attrait.
Jean-Claude Bertrand
Renseignements pratiques :
L’exposition d’art contemporain « Sculptures en l’Ïle » est organisée par la mairie d’Andresy ; il s’agit de la 16ème édition.
Elle se tient du 17 mai au 22 septembre 2013.
Elle se déroule sur trois sites : Parc et Maison du Moussel, Parc de l’Hôtel de ville, l’Île de Nancy.
L’entrée est libre.
Pour se rendre sur l’île de Nancy, une navette fluviale fonctionne du mercredi au dimanche de 10h à 18h.
Une plaquette de présentation de cinquante-deux pages, très bien faite, vous sera offerte.
Le parking sur le quai Noël-Marc a toujours des places libres même pendant le week-end.
Nemo de Richard Brouard (Photo
Jean-Claude Bertrand)
« A la fois poisson géant, créature des Abysses et sous-marin de légende »
Le minautore de Bruno Lemee (Photo J-C B)
« Le minautore », bois flotté et métal. Depuis mon enfance, je suis fasciné par les histoires mythologiques mettant en scène d’improbables créatures, fruits d’aussi improbables unions mais surtout de l’imaginaire inspiré de l’homme. Le minautore, mi-homme, mi-bête illustre avec force cette dualité, nous interroge sur le rapport entre l’homme et l’animal, sur notre part de bestialité et finalement sur cette frontière ténue qui nous sépare. Alors que « la bête vive » et nous procure de doux frissons d’effroi » (Bruno Lemee)
Vol de raies mantas de Richard Brouard (Photo J-C B)
Magnifique envol des créatures hybrides surgies de la Seine et rejoignant les cieux.
Fish III de Sophie du Buisson (Photo J-C B)
Sophie du Buisson trouve dans la matière, la beauté qu’elle cherche. Mais la matière ne se livre pas instantanément. Donner forme au métal nécessite, concentration, patience et endurance. L’acier demande de s’investir physiquement. Découper au plasma et souder à l’arc sont une dualité : force et douceur dans un même mouvement.
Sculpter c’est être seul au milieu de ses réalisations, c’est vivre pas tout à fait dans les normes, c’est s’investir profondément sans être toujours compris., c’est éprouver quotidiennement le face à face avec la matière et son volume à laquelle il faut incontournablement donner forme : créer.
Florilèges, florilèges de De-C (Photo J-C B)
« Ces parapluies ne vous protégerons pas de la pluie, c’est un leurre. Vous n’échapperez pas aux gouttes, vous serez tôt ou tard trempés. Ce ne sont que des berceaux qui protègent les souvenirs que l’on ne souhaite pas oublier et ce qu’il y a de beau dans nos vies. Au bord de l’eau, dans les talus suspendus dans les airs, ils réveillent souvenirs et rêves inavoués » (De-C)
Alinea de Christian Lefevre (Photo J-C B)
« Soyons moderne, soyons en symbiose »
Cascade par les enfants des écoles (Photo J-C B)
Notes :
- Les commentaires des artistes sont extraits de la plaquette de présentation
- Dans la plaquette, le «minotaure » est orthographié « minautore » ce qui est inhabituel.