La Tribune de Louveciennes

Une conjonction de talents

Le premier « Salon d’Artistes Louveciennois » qui s’est tenu du 5 au 13 octobre 2013 à la Maison de l’Etang a été une indiscutable réussite. Créé à l’initiative de Caroline de Bailliencourt, maire-adjoint, chargée de la culture et de la communication, le salon a réuni 42 peintres et 9 sculpteurs, résidant à Louveciennes.

La qualité d’ensemble des oeuvres présentées est à souligner, les modalités de sélection par un jury y sont pour quelque chose. De nombreux talents se sont exprimés, très majoritairement féminins. Les artistes se sont montrés très satisfaits des conditions  matérielles de l’exposition ; les salles de la Maison de l’Etang, très claires, se prêtent en effet particulièrement bien à l’accrochage très réussi des tableaux. Quant au public, il a été fort nombreux et très intéressé. Une deuxième édition est envisagée pour 2015, et comme le dit Caroline de Bailliencourt, « il faut laisser un peu de temps aux artistes pour peindre et sculpter et aussi créer une attente au niveau des visiteurs. »

L’exposition était placée sous le patronage d’André Boubounelle, peintre connu, qui réside à Louveciennes, et dont la peinture « classique » a pour motif la nature mais également le paysage urbain.

Un jury composé d’André Boubounelle, de Christine Kayser, conservateur du Musée Promenade Marly-Louveciennes, d’Isabelle Béraut, peintre graveur, de Brigitte Ballu, graveur et de Frédérique Paumier-Moch, galeriste à Paris, a attribué les prix de la ville de Louveciennes.

Dans la section peinture, Gérard Priault est le lauréat, dans la section sculpture, le prix est allé à Sandra Gamby.

Eva Klötgen a reçu le prix de la « Radlett Art Society » remis par John Walton, peintre anglais, résidant à Radlett, ville jumelée avec Louveciennes. 

Ces trois artistes n’appartiennent plus tout à fait à la catégorie des amateurs ; ils ont atteint une certaine notoriété comme l’atteste leur production visible sur leur site internet.

Gérard Priault :

http://www.gerardpriault.com/fr/accueil.html

Sandra Gamby :

http://saga-art.fr/index.php

Eva Klötgen

http://www.evakloetgen.com/

(Gérard Priault – Cérémonie de l’ordre du monde)

(Sandra Gamby – Question d'éducation)

(Eva Klötgen - Sans titre)

Le Corbusier à Chandigahr, entre l’ombre et la lumière

Chandigahr – Monument - Photo Ravjot Singh - Source Wikimedia Commons

Tel est le thème de l’exposition présentée actuellement par le Musée-Promenade de Marly-le-Roi/Louveciennes en collaboration avec la Fondation Le Corbusier.

Quelle riche idée que de s’intéresser à un artiste « moderne » mais, s’agissant d’un architecte, c’est quelque part un pari impossible. Des maquettes, même des projections en 3D ne rendront jamais compte du vécu ressenti dans un bâtiment, or c’est de cela qu’il s’agit. Il y a quelques années une exposition a été consacrée à Jean Nouvel, architecte français de dimension internationale, au cinquième étage du Centre Georges Pompidou. Celui-ci avait résolu la question en présentant ses plans d’architecte. Evidemment seuls les professionnels étaient en mesure de les apprécier.

Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier a été actif de 1905 à 1969. Il n’a pas été très productif. Il a surtout réalisé des maisons individuelles pour personnes fortunées, des logements collectifs et notamment la « Cité Radieuse » de Marseille surnommée localement « la Maison du fada », quelques édifices religieux et des bâtiments publics. En revanche, son apport sur le plan théorique est considérable même si, évidemment, une partie de son enseignement est aujourd’hui dépassée. Ainsi peut-on dire qu’il est né avec le développement du béton. Dès lors, il y eut deux écoles : ceux qui trouvaient que ce matériau gris et sale, difficile à domestiquer, devait être caché et ceux, comme Le Corbusier, qui n’hésitaient pas à le montrer, pensant sans doute que l’œil se ferait et surtout que le « sentiment d’inachevé évoque le sacré ! ». Le débat s’est clos dans les années soixante avec les progrès faits dans sa mise en œuvre et il ne viendrait à l’idée de personne de proposer de revêtir ou de peindre les piles du pont de Millau ou les tribunes du Stade de France. Il formula également en 1927 les cinq principes fondamentaux du « Mouvement moderne » celui-ci préconisant la pureté des lignes et le fonctionnalisme. Nous avons la chance de pouvoir visiter à proximité la villa Savoye à Poissy où pour la première fois il mit en pratique ses théories. Un petit dépliant gratuit vous sera remis à l’entrée, très bien fait, qui donne l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur cette construction et sur son concepteur. Puis en 1933 il initia la Charte d’Athènes qui traite de « La ville fonctionnelle ». Si donc son travail influença son époque, il n’est pas possible de dire, près d’un siècle plus tard, qu’il a aujourd’hui valeur de dogme.

Mais son grand œuvre reste la construction de la ville nouvelle de Chandigarh. Celle-ci fut décidée dans les circonstances suivantes : la guerre entre les Indes et le Pakistan avait coupé l’état du Pendjab en deux privant le coté indien de sa capitale Lahore. Le Pandit Nehru décida alors de faire construire une ville nouvelle. Ce sera Chandigarh mot qui signifie « la forteresse de Chandi ». Il donna pratiquement les pleins pouvoirs à Le Corbusier lequel reçut mission de concevoir l’urbanisme de l’ensemble de la ville et de réaliser, en qualité d’architecte, les principaux bâtiments publics situés autour d’une place dite « Place du Capitole » à savoir :

Pour le pouvoir judiciaire : la Haute-Cour de justice ainsi que huit salles d’audience. 

Le Corbusier – Chandigarh – Haute Cour de Chandigarh – 1951 - Photo Sanyam Bahga

Un absentéisme élevé et onéreux chez les personnels techniques des lycées

Dans une récente interview donnée au Journal du Dimanche, Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional de l’Ile-de-France dit travailler 15 heures par jour, parfois plus (1). Nous ne mettons absolument pas en doute cette affirmation.

Mais pendant que Président de notre Région se tue au travail, les agents techniques des lycées, sur lesquels il a autorité, sont les champions de l’absentéisme. Un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France vient de mettre en lumière et mesurer des pratiques abusives. (2).

Le Lycée Corneille de La Celle Saint-Cloud qui a bénéficié d’une belle rénovation financée par la Région Ile-de-France. Important : les agents TOS de ce lycée ne sont pas mentionnés par le rapport de la CRC.

Absentéisme massif des employés de restauration et de maintenance

Le rapport de la CRC, consacré à l’analyse de la gestion des ressources humaines du conseil régional depuis 2004, souligne l'absentéisme élevé et onéreux des personnels techniques des lycées d'Ile-de-France. Pour la plupart employés aux tâches de restauration d'accueil et de maintenance, les 8 145 agents rémunérés par la région sont absents, en moyenne, plus d'un mois par an.

Dans certains lycées, « la moyenne des absences dépasse quarante-cinq jours par an soit près du quart du temps effectif de travail des agents.»

Il s'agit pour l'essentiel de personnels techniciens ouvriers de service (TOS) qui relevaient du ministère de l'éducation nationale et dont la tutelle a été transférée aux régions en vertu de la loi de décentralisation de 2004. En Ile-de-France, ce transfert a concerné 469 établissements scolaires. 

On a parlé de petits oiseaux et d’espaces ludiques au conseil municipal

La séance de rentrée du conseil municipal de ce jeudi 10 octobre 2013 comportait de nombreuses décisions de caractère administratif. Pas de longues interventions des conseillers de l’opposition (Osons, PS/Louveciennes Ensemble), pas d’éclats de voix, des votes sans opposition, un calme et au final une certaine lassitude.

On a quand même connu un moment de fraicheur lorsque Yves de Tonguedec, chargé du secteur de la jeunesse, a commenté avec enthousiasme la convention à passer avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO), présidée par le très médiatique Alain Bougrain Dubourg. L’initiative est venue des enfants du conseil municipal des jeunes qui ont participé au début de l’année à une animation pédagogique assurée par LPO. Dans la continuité, la commune a été incitée à valoriser son patrimoine et permettre aux jeunes conseillers de créer des refuges ; ceux-ci seront installés sur différents sites : le Parc des Trois Grilles, le Parc des Soudanes, le Parc de la Haute Barre, le Parc de la Pelouse.

(Photo Jean-Claude Lejay)

Autre lucarne dans la grisaille administrative : la création dans les écoles primaires de la commune d’«espaces ludiques » équipés grâce à des kits de jeux achetés auprès d’un des fournisseurs agréés par le Ministère de l’Education nationale (prix : 4 500 €). Ces espaces ludiques seront ouverts aux élèves hors temps scolaires (temps de midi et lors des récréations). Le Ministère, sur la base d’une expérimentation, ne peut cacher son enthousiasme : ces espaces ludiques « contribuent à la réussite scolaire, modifient la représentation que les élèves en difficulté se font de l’école et leur permettent de reprendre confiance en eux tout en développant des attitudes de coopération. A ces divers titres, ils concourent aux objectifs des programmes concernant la citoyenneté et l’amélioration de la réussite de tous les élèves. » Que c’est beau. Les esprits chagrins, s’il en existe, se demanderont si cet initiative améliorera les performances de l’école française tombées bien bas si l’on en croit les classements internationaux. Pour sa part, Bruno Vollaire, maire-adjoint chargé des affaires scolaires, ajoute que ces espaces peuvent réduire les comportements violents.

Nous avons glané au cours de cette séance du conseil municipal quelques informations complémentaires :

• une décision modifiant le budget 2013 qui porte sur 65 750 € en fonctionnement et 20 650 € en investissement ; des ajustements mineurs pour un budget global de l’ordre de 15 millions € (sans les éléments exceptionnels) ; une curiosité à relever : les parcelles situées au bord de la gare (à gauche en situant devant l'entrée) et qui supportent la gare routière, l'emplacement des taxis et quelques places de parking appartiennent à Réseau Ferré de France (RFF) et sont louées à la commune pour 10 300 € TTC/an ;

Introduction aux voyages extraordinaires de Jules Verne

Louveciennes a placé cette année sa traditionnelle Fête des fleurs sous le patronage de Jules Verne et de « ses voyages extraordinaires ».

Pour les anciens, Jules Verne est lié à des souvenirs d’enfance,  une époque où lors des distributions de prix (encore une tradition qui s’est perdue), les heureux lauréats se voyaient offrir ses ouvrages dans la collection des éditions vertes. Certes Jules Verne n’est pas sur un plan littéraire un grand écrivain. Ses descriptions interminables étaient souvent pour le jeune lecteur un calvaire. Il n’y avait pas dans ses livres la verve d’un Alexandre Dumas. Mais à une époque qui ne connaissait pas la télévision, Jules Verne présentait aux jeunes lecteurs  des héros positifs comme le capitaine Nemo, Michel Strogoff ou encore Philéas Fogg, et leur offrait des aventures exaltantes propres à la rêverie  « L’Île mystérieuse », « Voyage au centre de la Terre », « Vingt mille lieues sous les mers », «  De la Terre à la Lune », « Les Enfants du capitaine Grant », « Le Tour du Monde en quatre-vingt jours »… On ne peut tous les citer, on dénombre 62 voyages extraordinaires.

Les jeunes générations lisent-elles encore Jules Verne ? On peut en douter. Jules Verne restera cependant un auteur offrant aux producteurs et metteurs de cinéma, de séries télévision,  de bandes dessinées des scénarios passionnants.  

La Fête de Louveciennes aura-t-elle rendu hommage à Jules Verne ? On a l’a retrouvé par moment, à l’écoute de la bande son du feu d’artifice, dans les costumes de nos édiles locaux, dans la décoration des chars D’autres apparitions, quoique sympathiques, étaient manifestement hors sujet : les majorettes, la banda basque…..Autre regret, mais récurrent, l’enthousiasme mesuré des Louveciennois et des visiteurs au passage des chars à l’exception des enfants toujours émerveillés par les spectacles de rue. L’enthousiasme était cependant présent chez ces nombreux bénévoles qui n’ont pas ménagé leur peine pour fleurir les chars.

  (Char de la Paroisse Saint-Martin – Photo ER)

 (La Reine des fleurs, Adèle Charron, et ses dauphines de nos villes jumelles : Marie Langemann de Meersburg, Olivia Salmon de Radlett et Irena Culesca de Vama – Photo Guy Thirion) 

(La Reine des fleurs 2013, Adèle Charron – Photo ER)