Les déplacements du Louveciennois dans le Grand Paris
Sur le papier, le Louveciennois a beaucoup de chance.
Il est à quelques encablures du fameux Triangle de Rocquencourt qui distribue la circulation autoroutière vers le Périphérique parisien, et par les Autoroutes A12 et A13, vers les communes du Nord et du Sud des Yvelines, et plus largement vers la province. L’A86 qu’on peut prendre à partir de Rueil constitue une solution intéressante pour rejoindre l’A1, l’aéroport de Roissy et par le tunnel (payant) l’A6, l’aéroport d’Orly.
Louveciennes dispose d’une gare Sncf, ses habitants peuvent accéder rapidement, grâce au Transilien, à la Défense et à Saint-Lazare (quartier central de Paris avec ses grands magasins, l’opéra Garnier, la Madeleine….).
Dans les faits, le tableau est moins réjouissant. Les autoroutes et voies rapides sont souvent congestionnées et la situation ne s’améliorera pas, au contraire. la voiture n’est plus une priorité des pouvoirs publics.
Le Transilien connaît des limites et des ratés : un train toutes les 30 minutes aux heures creuses et le soir, sa ponctualité est souvent prise en défaut…
La vision des politiques
Le Schéma directeur de la Région Ile-de-France 2030 (SDRIF), récemment adopté (1), affirme que les Franciliens, pour leurs déplacements « se voient à pied, à vélo ou en tramway pour les courtes distances. Ils imaginent se déplacer sur le fleuve ou les canaux pour leurs loisirs ou pour se divertir », apparemment ils ne prennent jamais leur voiture. L’introduction du SDRIF est écrite d’une plume légère qui nous décrit une région au charme bucolique propice à la promenade et à la détente. Heureusement tous les passages du SDRIF ne sont pas de la même veine, certains sont excellemment documentés et argumentés même si les conclusions qu’on en tire sont parfois illusoires ou floues.
La priorité donnée aux transports collectifs est cependant logique ; elle découle du modèle urbain retenu : « compact et intense, solidaire, maillé et multipolaire ». (selon le SDRIF).
Le Grand Paris des Transports, avec la modernisation et le développement du RER, la réalisation de 120 km de tramways, 300 km de lignes de bus en site propre, est la traduction de cette priorité ; le Grand Paris Express (GPE), le métro automatique de 200 km et ses 72 gares, dont nous avons déjà longuement parlé dans ces colonnes, en constitue le projet majeur et emblématique. A regarder de près, il ne concerne pratiquement pas Louveciennes ; le développement de ce futur métro automatique se fera en priorité au Sud, au Nord et à l’Est de Paris, accompagnant le basculement économique en cours. On chercherait en vain une nouvelle gare dans les parages de Louveciennes.
Pour que Louveciennes et ses environs ne soient pas délaissés par les politiques qui sont à la manœuvre, il est certain que ses habitants doivent peser beaucoup plus sur les décisions qu’actuellement. Engoncés trop souvent dans leurs médiocres calculs, les politiciens ne font pas toujours preuve de clairvoyance.
1. Que faut-il attendre des pouvoirs publics en matière de routes et d’autoroutes nouvelles ?
Peu de choses. Selon le SDRIF, « En 2012, le réseau de voirie est pratiquement achevé, y compris le réseau à caractère magistral d’autoroutes et de voies rapides, articulé sur des radiales et trois niveaux de rocades quasi complets. Il dessert le territoire régional d’une manière équitable et se connecte aux infrastructures nationales et internationales. ».
S’agissant de deux axes particuliers importants dans notre environnement, sous la rubrique « Compléter ponctuellement le réseau routier », le SDRIF indique qu’ « une attention particulière sera prêtée au (…) prolongement de la Francilienne (A104) entre Cergy-Pontoise et Poissy Orgeval (…) » et à l’« aménagement de la RN 10 entre Trappes et les Essarts- le Roi ».
On est dans le flou pour ces deux projets.
S’agissant de l’aménagement de la RN10, il était question de prolonger l’autoroute A12 jusqu’à Rambouillet en contournant Trappes et Coignières ou sous forme de tunnel. Il n’en est apparemment plus question. Les premières études sur la prolongation de l’A12 date de 50 ans….
A force de tergiverser, les projets deviennent de plus en plus coûteux et irritent de plus en plus de monde ; en ne réalisant pas ces routes sur les tracés prévus il y a des lustres, des gens s’y installent à proximité rendant les expropriations douloureuses et hors de prix.
Où l’on ne parle plus du tunnel Rueil-A12
On chercherait en vain dans le SDRIF, le tunnel qui devait relier l’A86 à Rueil à l’A12 (à Bailly) ; ce tunnel confié à un opérateur privé (Vinci) devait être construit après le Duplex dédié uniquement aux voitures particulières et qui relie depuis 2011 Rueil, Vaucresson, Versailles (Pont Colbert). Ce tunnel complémentaire, long de 7,5 kilomètres, devait être bidirectionnel et ouvert à tout véhicule y compris les Poids lourds de moins de 4,5 m de hauteur. Son coût, sa rentabilité encore aléatoire font que le projet reste pour le moment dans les cartons. Vinci n’en parle pas non plus dans son rapport annuel. (2)
Le partage de la voirie, le nouveau leitmotiv
Le SDRIF dit également que « la réduction du trafic des véhicules particuliers et des poids lourds est un enjeu central du SDRIF ». Pour ce faire, sur le réseau principal, « il s’agit de concevoir un nouveau type de voiries, au caractère multimodal clairement affirmé, et sur lesquelles la circulation des véhicules particuliers ne serait qu’une fonction parmi d’autres, sans priorité ou privilèges particuliers ». Sans attendre, de nombreuses communes – de toutes les couleurs politiques - ont fait procéder à des aménagements pour réduire la taille des chaussées, le nombre de voies, installer des obstacles, multiplier les feux rouges,…(la RD 307 pour aller de La Celle Saint-Cloud à Saint-Cloud en traversant Vaucresson et Garches constitue un bon exemple de ces aménagements).
Dans le SDRIF on promet d’ailleurs que « les anciennes routes nationales radiales convergeant vers Paris en traversant les territoires en proximité de Paris sont naturellement pressenties pour muter en boulevards urbains » sous la forme de «voirie multi-modale requalifiée ».
Des économies qui peuvent se révéler dangereuses
Une autre manière de gêner la circulation automobile est d’éteindre les lampadaires le soir et la nuit sur les RN. Annoncée pour améliorer la sécurité routière, en réalité faire faire des économies à un Etat impécunieux, cette manière de faire est parfois follement dangereuse la nuit, en cas de pluie, et avec de surcroit un marquage sur le sol de moins en moins renouvelé.
Un avenir sombre pour la voiture particulière en Région parisienne
Toutes les mesures qui viennent d’être évoquées rendent l’usage de la voiture problématique. Les temps de parcours en voiture s’allongent. Une étude récente (3) révèle que le nombre de kilomètres d’embouteillages en Ile-de-France, durant les heures de pointe, a augmenté de 26 % en 4 ans ; cette augmentation a été favorisée par de nombreux plans d’aménagements urbains et du programme de modernisation des 22 tunnels de l’Ile-de-France. Sur l’A13, le pic horaire est enregistré le matin à 8h10 dans le sens Paris, le soir en venant de Paris à 19h20. En règle générale, 32 % du parcours matinal d’un automobiliste, se rendant jusqu’au périphérique parisien, est embouteillé. Le soir, cette moyenne descend à 15 % dans le sens des retours.
Sur le périphérique parisien, les difficultés sont quasi constantes. En moyenne, plus de la moitié de l’axe périurbain est saturée. Aux pics horaires de circulation (8h00 et 18h00, deux sens de circulation confondus), l’engorgement atteint même 70 % sur la voie intérieure.
Trouver à Paris une place où garer sa voiture constitue une difficulté supplémentaire. Ainsi Paris a perdu en dix ans plus de 15 % de places de stationnement en surface (soit plus de 85 000 places).. Et comme on ne construit pratiquement plus de parking public, la situation ne s’améliorera pas. Une partie substantielle des places récupérées a permis d’ouvrir des couloirs de bus et de construire des places de stationnement pour les vélos (et Velib’), les deux roues,… (4). Les difficultés sont les mêmes dans les villes de la petite couronne, les politiques menées sont assez semblables.
Sauf à s’y rendre très tôt le matin et rentrer tard le soir, l’usage de la voiture pour se rendre à son travail ne peut que se réduire. On peut également s’interroger sur l’utilisation d’une voiture lorsqu’on désire se rendre à Paris pour un spectacle, une rencontre avec des amis, un dîner en ville….
Les expériences de co-voiturage ou d’auto-partage peuvent connaître un développement intéressant, mais cela prendra nécessairement du temps
2. Peut-on apaiser la circulation sur la RN 186 et la RD 113 ?
Deux axes importants traversent Louveciennes : la RN186 qui relie Saint Germain-en Laye au Triangle de Rocquencourt et à Versailles, et la RD 113 (ex RN 13), sur une courte portion (900 mètres), le long de la Seine.
Le trafic sur ces deux routes est intense : entre 20 000/25 000 véhicules/jour sur le tronçon traversant Louveciennes, 63 000 véhicules/jour au débouché de l’A13 en venant de la province.
(Les trafics sur les réseaux routiers national et départemental 2009 – Yvelines Conseil Général)
La part des poids lourds (souvent internationaux) est de l’ordre de 8 à 10 %. Faire de la RN 186 et de la RD 113 des « boulevards urbains » comme le souhaite notre municipalité supposerait que soient activés le tunnel Rueil-A12 et la Francilienne permettant le détour des gros poids lourds. Ce n’est malheureusement pas pour demain comme nous l’avons vu.
La réduction du nombre de Poids Lourds (PL)
La réduction du nombre de PL sur ces deux axes apporterait plus de tranquillité, certes, mais comment concilier cet objectif avec l’activité économique. Le SDRIF fournit sur les transports de marchandises des chiffres significatifs qu’il n’est pas possible d’occulter : « l’Île-de-France génère environ 260 millions de tonnes de marchandises (chiffres 2008) dont 52 % de flux internes, 40 % de flux échangés avec les autres régions de France et 8 % de flux internationaux. Les marchandises en transit par l’Île-de-France sont estimées à 80 millions de tonnes. »
Près de 90% des tonnages transportés sont effectués par le mode routier, 6,5 % par la voie fluviale, 4,5 % par la voie ferrée. Cela entraîne nécessairement des problèmes de congestion et de nuisances (pollution, bruit). Le SDRIF estime que « le mode routier demeurera toujours incontournable » et qu’il est nécessaire de disposer d’ « un réseau routier approprié et adapté à l’intensité des circulations de poids lourds ». On relèvera que cette analyse entre en contradiction avec le mode bucolique qui a inspiré la plupart des pages du document. Il faudra bien satisfaire d’une manière ou d’une autre les besoins de consommation d’une population de 10 millions d’habitants.
Le SDRIF croit beaucoup à deux modes alternatifs : la voie des eaux et le fret ferroviaire. Il est à craindre cependant qu’on se fasse des illusions. La voie des eaux suppose une utilisation intensive de la Seine (ce qui est largement incompatible avec les projets touristiques et de loisirs en cours) et la réalisation du canal Seine-Nord Europe (qui suppose des investissements considérables). Quant au fret ferroviaire, dont on annonce régulièrement la renaissance, elle bute sur des problèmes, quasi-insolubles d’organisation et de personnels à la Sncf.
3. Le Transilien répond-il aux attentes des Louveciennois ?
Les habitants de Louveciennes ont la grande chance de bénéficier d’un accès facile et rapide pour se rendre à ou revenir de Paris, ils peuvent utiliser le Transilien, à condition de ne pas habiter trop loin de la gare car les parkings de la gare et les voies avoisinantes sont maintenant proches de la saturation.
Au fur et à mesure des restrictions apportées à la circulation automobile, le Transilien déjà fort utile actuellement, deviendra incontournable dans un futur proche.
La Tribune de Louveciennes a consacré de nombreux articles au Transilien auxquels on voudra bien se reporter.
>>>> Prendre le Transilien : nécessité ou plaisir ? (article du 4 janvier 2007)
http://louveciennestribune.typepad.com/media/2007/01/prendre_le_tran.html
>>>> Quand la gare Saint-Lazare déraille (article du 24 juillet 2010)
http://louveciennestribune.typepad.com/media/2010/07/quand-la-gare-saint-lazare-déraille.html
>>>> Une Sncf ouverte à la communication (article du 22 juin 2012)
http://louveciennestribune.typepad.com/media/2012/06/une-sncf-ouverte-à-la-communication.html
Quelques rappels
Le Transilien qui dessert Louveciennes fait partie de la ligne L (dans sa branche L2 et plus particulièrement Saint-Lazare-Saint-Nom la Bretèche).
(Ligne L – Source Sncf)
L’accès à Paris Saint-Lazare (les grands magasins, l’Opéra Garnier, la Madeleine….) se fait en 30/34 minutes suivant les moments de la journée. L’accès au quartier de la Défense se fait en 20 minutes.
A la station de la Défense deux lignes de métros sont à disposition, la ligne de métro n° 1 et le RER A. La ligne n° 1 du métro offre une traversée en ligne droite de Paris, d’ouest en est (Porte Maillot, Les Champs Elysées, la Concorde, Le Louvre, Châtelet, l’Hôtel de Ville, la Bastille, Nation…..) avec toutes les connexions souhaitables. Le RER A se révèle intéressant (en temps de parcours et d’accès) si on désire se rendre au Châtelet et se révèle idéal pour aller à la Gare de Lyon.
Il est également possible de prendre à La Défense le tramway vers la Porte de Versailles ou, depuis peu, vers le Pont de Bezons dans l’autre sens.
Des fréquences horaires satisfaisantes aux heures de bureau
En semaine, 47 trains sont programmés en direction de Paris, 53 au retour. La durée du parcours entre Louveciennes et Saint-Lazare est, suivant les trains et leurs arrêts, compris entre 30 et 34 minutes. Le premier train pour Paris est programmé à 5h06, le dernier à 22h29. Au retour le premier train démarre de Saint-Lazare à 5h42, le dernier à 0h43.
Avant 7h00, la cadence est d’un train toutes les demi-heures, entre 7h00 et 8h32, un tous les ¼ heures, après on repasse à la cadence d’un train toutes les demi-heures. Le soir en partant de Saint-Lazare à 16h00, on bénéficie d’un train tous les ¼ d’heures jusqu’à 20h02, puis on passe à la cadence d’un train toutes les demi-heures. Le nombre des trains est réduit en soirée à un par demi-heure ; le rater de quelques minutes se transforme alors en « galère ».
Une ponctualité qui se dégrade
La ponctualité (5) a fortement chutée au cours de ces derniers mois, souvent à moins de 90 % comme le montre le graphique ci-après.
(Ponctualité – Résultats cumulés 2011/2012/2013 Source Sncf)
La Sncf est tellement convaincue de ces défaillances qu’elle vient d’accorder une réduction de 30 % sur les abonnements mensuels de janvier.
Les causes de cette dégradation
Notre ligne, notamment dans son tronçon Saint-Cloud-Paris Saint Lazare, est saturée. La moindre perturbation entraîne des retards en cascade. Le matériel de signalisation, les aiguillages et jusqu'aux rails sont à bout de souffle.La gare Saint-Lazare accueille chaque jour 1 500 trains et 450 000 voyageurs, ce qui en fait la deuxième gare d'Europe derrière la gare du Nord. L'affluence s'est accrue de 40 % en dix ans.
Si l’organisation des transports (28%), l’infrastructure (26 %), le matériel (17 %) constituent les causes principales, les actes de malveillance (comme par l’usage intempestif des alarmes) ou les « accidents de personnes » (suicides) sont également à noter.
A côté des incidents, il faut souligner les nombreux travaux d’entretien et de modernisation qui infligent aux usagers tardifs un allongement de leur temps de parcours puisqu’il faut prendre des bus de substitution. Il est même envisagé de fermer totalement certaines sections pour 24/48 h voire plusieurs jours, pour effectuer des travaux de grande ampleur sur les installations ferroviaires.
A propos des grèves
La Sncf, chacun le sait, est une entreprise publique où les grèves sont génétiques et fréquentes. Les usagers en subissent les effets.
Les grèves les plus gênantes car non prévisibles restent celles consécutives à une agression. Au nom du « droit de retrait », le trafic peut être totalement interrompu sur la ligne.Ce type de grève est difficilement compréhensible par les usagers car non responsables de l’agression, ils sont punis collectivement. Les syndicats devraient réfléchir à un autre mode d’action qui pourrait d’ailleurs recevoir l’expression de la solidarité de l’ensemble des voyageurs.
>>>> Sur l’utilisation abusive (ou non) du droit de retrait à la Sncf (article du 6 avril 2013)
http://louveciennestribune.typepad.com/media/2013/04/sur-lutilisation-abusive-ou-non-du-droit-de-retrait-à-la-sncf.html
La Sncf fait des efforts sensibles et remarqués pour améliorer l’information des usagers notamment en cas de perturbations (annonces sonores, présence d’agents, écran info gares, site internet Le Transilien, alerte pour IPhone et autres smartphones, blog relatif à la aligne L ,…).
La rénovation des gares
La gare Saint-Lazare, après sa rénovation, et avec ses galeries commerciales, est devenue plus confortable. Aux heures de pointe, cependant, pour accéder aux quais, on s’y « écrase » comme avant, et en cas d’incidents sur la ligne, la situation devient rapidement infernale.
La gare souterraine de La Défense, malgré certains efforts, n’est pas agréable, et à certaines heures, a tendance à devenir glauque. Avec les frimas de l’hiver, on se gèle.
De nombreuses gares du parcours ont fait l’objet d’améliorations substantielles.
A Louveciennes, il est prévu de déployer en 2014 le système de video-surveillance et en 2019/2020 de réaliser des travaux d’accessibilité.
4. Quelles sont les améliorations à attendre du Transilien ?
De nouvelles rames
Les trains actuels, les Z 6400, ont été mis en service en 1976. Il est prévu de les remplacer par de nouvelles rames (baptisées « le Francilien ») plus confortable et d’une grande capacité (805 places dont 503 assises, en unité simple), mais pas avant quelques années, 2016 voire 2018. Les trains actuels, qui ont fait l’objet de rénovations intérieures, nous paraissent encore acceptables. Bien sûr il y a le vandalisme avec ses vitres rayées, ses banquettes parfois tagguées mais la Sncf n’y est pas pour grand chose. Comme on dit, c’est la faute à la société…
Une revendication : plus de trains en journée et le soir
Si l’on nous contraint progressivement à abandonner la voiture particulière pour nous rendre à Paris et en banlieue, on devrait pouvoir disposer à l’avenir sur notre ligne L des trains plus fréquents, en journée et le soir, c’est-à-dire un tous les quart d’heure.
Cette revendication est raisonnable car aux heures concernées on ne se trouverait pas devant une saturation des voies. Il faut absolument qu’elle soit portée par nos élus et appuyés fortement par les usagers.
5. Qu'apporte aux Louveciennois le Grand Paris des Transports ?
Nous avons longuement présenté dans nos colonnes le Grand Paris des transports et plus particulièrement le Grand Paris Express, le métro automatique.
>>>> Le Grand Paris et nous (6) : Jean-Marc Ayrault dévoile sa vision des transports publics (Article du 8 avril 2013)
On ne retiendra ici que la manière dont le Louveciennois aura accès au GPE. On constate que les points de jonction avec le GPE, en partant de Louveciennes par le Transilien seront la gare Saint-Lazare (à 30/35 minutes), la Défense (à 20/23 minutes), et après l’année 2025, si tout va bien, la station Saint-Cloud Transilien (à 13 minutes). Arrivé à ces gares de connexions, le Louveciennois bénéficiera alors d’un réseau dense irriguant la région parisienne avec ses métros, ses RER, ses tramways, ses bus. Si toutes les promesses sont tenues d’ici 2030.
Une observation : en termes de rapidité, il n’est pas certains qu’on gagnera en temps. Le GPE dans la version Ayrault s’est traduit par une multiplication du nombre de gares qui s’ils permettront à de nombreux Franciliens d’être desservis à proximité de leurs domiciles ou de leurs lieux de travail ne permettra pas d’aller plus rapidement (un exemple parmi d’autres, le trajet de Louveciennes/Roissy ne sera pas plus rapide qu’actuellement).
6. Quelle est l’utilité de la Tangentielle Ouest ?
La Tangentielle Ouest existe. Elle relie depuis 2004, Noisy-le Roi à Saint-Germain-en-Laye (Grande Ceinture).
La jonction avec la ligne L du Transilien se fait à Saint-Nom-la-Bretèche (il est dommage que le transbordement se fasse difficilement mais c’était techniquement difficile).
La Tangentielle Ouest est peu fréquentée actuellement.
Son prolongement est à l’étude. La phase 1 consistera à prolonger la ligne vers le Nord jusqu’au RER A de Saint-Germain-en-Laye (on sera alors en centre-ville) et au Sud vers Saint-Cyr (RER C). La mise en service est prévue pour la fin 2018 (le financement est assuré).
On peut regretter que La Tangentielle Ouest ignore Versailleset le pôle emploi/universitaire de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Dans une phase ultérieure, on poussera vers le Nord, Achères (phase 2) et Cergy (phase 3).
On peut noter que La Tangentielle Ouest réutilise en grandepartie les emprises existantes du réseau ferré de la Grande Ceinture et qu’il sera en mode tramway, pour la partie Saint-Germain GC, Camp des Loges et le RER A.
(Extension de la Tangentielle Ouest – 1ère phase – Source Sncf)
Post-Scriptum
Cet article de la série « Enjeux des municipales 2014 » peut laisser perplexe le lecteur dans la mesure où le sujet dépasse les compétences des élus du futur conseil municipal. Mais si nous voulons éviter que dans l’avenir les habitants de Louveciennes soient handicapés dans leur capacité à se déplacer, il faut agir et peser. Le nouveau Président de la Communauté « Saint-Germain, Seine et forêts », Jean-Yves Perrot, a décidé d’inscrire les transports comme sujet d’étude prioritaire, on ne peut que s’en féliciter mais on attendra les résultats.
FK
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(1) Le Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) a été adopté par le conseil régional le 18 octobre 2013, le Conseil d’Etat a émis un avis favorable le 17 décembre 2013, l’Etat l’approuvé par décret du 27 décembre 2013.
«Ce schéma détermine notamment la destination générale des différentes parties du territoire, les moyens de protection et de mise en valeur de l’environnement, la localisation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements. Il détermine également la localisation préférentielle des extensions urbaines, ainsi que des activités industrielles, artisanales, agricoles, forestières et touristiques. » Ce document peut être téléchargé à partir du site internet de la Région IDF.
(2) Le concessionnaire vient de nous donner quelques précisions sur l’état actuel des études. Ce tunnel devait être construit pour accueillir véhicules légers, poids lourds et deux roues mais à la suite de l’accident du Tunnel du Mont Blanc et à la nouvelle réglementation en vigueur, ce type d’ouvrage n’est plus autorisé en France. Cofiroute, le concessionnaire pressenti pour ce tunnel a réalisé de nouvelles études et propositions qui ont été remises auprès des services de l’Etat. Le dossier est en cours d’instruction.
(3) V-Traffic, L’état du trafic en Ile-de-France, janvier 2014
(4) Il s’agit d’une politique qui a été clairement assumée par le maire de Paris, Bertrand Delanoë : «Depuis 2001, le nombre de places de stationnement pour voiture a été réduit d'un tiers, passant de 235 000 en 2001 à 149 385 en 2011 (…) L'espace dégagé a permis de créer 20 000 places de stationnement pour vélo auxquelles s'ajoutent 25 000 places de stationnement pour les deux-roues motorisés et 15 700 places mixtes vélos/deux-roues», sans oublier les stations Vélib' et Autolib' ainsi qu'un triplement des aires réservées aux personnes à mobilité réduite.
(5) La Sncf utilise maintenant la notion de « ponctualité voyageurs » de préférence à la régularité. Pour synthétiser, la régularité se focalisait sur les trains et leurs respects des horaires alors que maintenant, c’est les voyageurs, leurs temps de trajet et l’arrivée à leurs destinations qui sont mesurés. Sont pris en compte, tous les voyageurs, 24h/24, 7j/7. La ponctualité voyageurs est analysée par un logiciel. Des données y ont été enregistrées sur le nombre de voyageurs par origine / destination, par train et tranche horaire.