Il y a maintenant plus de trois ans que Pierre Issard, alors Président de l’association Racine, dans deux articles publiés par La Tribune de Louveciennes, nous alertait, photos à l’appui, sur l’état déplorable des berges de la Seine dans la traversée de Louveciennes, côté quai Conti (1). Sur une longueur de 750 mètres, ces berges étaient accaparées à de nombreux endroits d’une manière illégale par des propriétaires de péniches ou de maisons (2). Le chemin de halage ou de marchepied n’était par conséquent pas accessible.
Depuis rien n’a changé ou si peu. Certes, le Plan local d’urbanisme (PLU) inclut dans ses objectifs la « reconquête » de ce chemin (3). Certes Voies navigables de France (VNF), l’établissement chargé de l’entretien des berges est trop sclérosé pour avancer. Certes, le SMSO, le syndicat regroupant les 54 communes riveraines, réalise des travaux de réhabilitation des berges et des circulations douces mais aucune ne concerne actuellement Louveciennes (4).
Le dossier a refait surface lors de la séance du conseil municipal du 25 septembre 2014 ; Roberte de la Taille, la nouvelle maire-adjoint chargée de l’Environnement, a présenté un projet émanant du Conseil général des Yvelines joliment intitulé «Chemin de Seine » ; le département désire valoriser les berges de Seine en réalisant notamment une liaison douce sur la rive gauche du fleuve. L’instance départementale demande au conseil municipal de valider le tracé proposé sur la section louveciennoise et de confier la maitrise d’ouvrage au conseil général. L’exposé du projet était accompagné de 4 cartes.
Pascal Leprêtre (conseiller d’opposition, PLUS/PS), dans une intervention très précise, pointe à nouveau la question de la réappropriation des berges de la Seine par le domaine public. « Vous savez qu’il est aujourd’hui impossible de longer les berges de Seine sur le territoire de notre commune, alors que cela est possible sur les communes voisines de Bougival et du Port-Marly. La deuxième carte schématique du Conseil général montre d’ailleurs clairement que l’itinéraire pédestre Chemin de Seine prévu à l’horizon 2014 sur le territoire louveciennois sera le trottoir du quai Conti ! Quelle agréable promenade pour les randonneurs !
Je souhaiterais, Monsieur le Maire, que notre commune prenne les mesures administratives nécessaires pour que les berges de la Seine redeviennent un espace public. La loi impose une servitude de marchepied ou de halage le long des cours d’eau. Il suffit de la faire respecter par les riverains qui se sont appropriés les berges de la Seine. Mais il faut un peu de courage qui a manqué à l’évidence jusqu’à présent. »
Stéphane Pihier, maire-adjoint chargé de l'environnement dans l’équipe précédente, actuellement conseiller d’opposition (Union pour Louveciennes), déclare que cette délibération le laisse perplexe ; il indique que son groupe n’est pas contre ce projet mais il regrette que la présentation de cette délibération soit aussi imprécise. « Les cartes qui nous sont présentées sont inexploitables (cartes illisibles, le tracé sur Louveciennes tient sur 3 centimètres). Il nous est impossible, loupe à l’appui, d’avoir une idée précise du tracé de la liaison sur la commune. » Il explique que son groupe s’abstiendra sur cettedélibération « qui revient à laisser le conseil général décider du tracé à la place des Louveciennois. »
Roberte de la Taille lui répond qu’ « on ne valide pas un tracé mais le principe du tracé…il s’agit d’un sujet complexe…des précautions sont à prendre ». Le maire, Pierre-François Viard, est d’accord pour qu’on retravaille en commission mais en attendant il appartient au conseil municipal de se « positionner » sur le projet soumis par le conseil général.
23 conseillers (ceux de la majorité municipale et Pascal Leprêtre) par leur vote ont décidé :
- de valider le principe du passage du « Chemin de Seine » sur le territoire de la commune ;
- de valider l’étude des tracés proposés sur la commune ;
- de choisir le Conseil général des Yvelines comme maître d’ouvrage des futurs travaux d’aménagement du tracé sur la commune ;
- d’inscrire les tracés Louveciennois, notamment la liaison verte, au « Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnées pédestres ».
Des interrogations de fond qui subsistent
On ne contestera pas l’intérêt d’un projet d’ensemble qui sur tout le parcours de la Seine dans les Yvelines vise à améliorer les déplacements doux et offrir une découverte du fleuve et de ses sites remarquables.
Il reste que le tracé doit être amendé car créer une « circulation douce » en bordure d’une voie à grande circulation (RD 113, ex N13) empruntée quotidiennement par des transporteurs nationaux et internationaux n’est pas raisonnable. C’est donc bien le chemin de « marchepied » qu’il faut privilégier. On peut espérer que la municipalité informera le Conseil général sur ce point.
Ensuite comme le dit très justement Pascal Leprêtre, cela passe par la réappropriation des berges de la Seine par le domaine public. Il faudra faire démanteler les divers obstacles qui empêchent de circuler sur le chemin de « marchepied » ce qui relève du courage politique. On a trop attendu.
FK
(1) Article du 15 avril 2011 > Reconquête des berges de la Seine : Etat des lieux (1)
Article du 29 avril 2011 > Reconquête des berges : les propositions de Racine (2)
L’association Racine, depuis son changement de Président, est totalement inaudible. Et c’est bien dommage.
(2) On rappellera que la « servitude de marchepied », appartient au domaine public et qu’il s’agit d’une bande de terrain large de 3,25 mètres le long de la berge.
Concrètement, la partie louveciennoise de la berge, qui va du pont-barrage à l’entrée de Port-Marly, s’étend sur 750 m environ. La zone comprise entre la RD 913 (le quai Conti) et le fleuve ne comporte que 17 parcelles cadastrées d’une superficie de 13 034 m². VNF et la ville de Louveciennes en détiennent deux qui sont utilisées en parking.
La remise en ordre nécessaire pour récupérer les terrains abusivement occupés, et souvent clôturés, ne concerne que 15 propriétaires et une dizaine de péniches.
Parmi les occupants, il y a deux restaurants, un garage et une station de lavage de voitures dont le permis de construire est récent.
(3) Plus précisément dans le Plan d’aménagement et de développement durable (PADD).
(4) SMSO : Syndicat mixte d’aménagement, de gestion et d’entretien des berges de la Seine et de l’Oise.
""Mais il faut un peu de courage qui a manqué à l’évidence jusqu’à présent. »""
Je ne sais plus qui a dit ça plus haut mais il était temps de mettre enfin "les pieds dans le plat"
Si on résume, rien n'a été fait avant, ce qui explique là aussi pourquoi les habitants de la commune ont décidé de changer de Maire.
Rédigé par : cyberic | 19 octobre 2014 à 09:11
c'est de ""Pascal Leprêtre (conseiller d’opposition, PLUS/PS)""
Comme quoi une opposition municipale intelligente vaut mieux qu'une alliance molle..
Rédigé par : cyberic | 19 octobre 2014 à 10:20
Je viens de lire une pétition émanant de la communauté d'Emmaüs qui serait menacée d'expropriation par un projet permettant d’assurer une continuité cyclable le long de la Seine entre la commune du Port-Marly et les communes de Louveciennes et Bougival à travers le passage par l’ile de la Loge. Le projet de réappropriation des berges de Seine dont il est question ci-dessus est-il le même ? Pour plus d'info concernant la possible expropriation d'Emmaüs voir le site : https://secure.avaaz.org/fr/petition/Communaute_Emmaus_de_Bougival_Nous_voulons_continuer_a_exister_tout_simplement/?knNdAib
Rédigé par : Jacques Ramette | 28 octobre 2014 à 09:50
La Communauté d'Emmaüs s'est tellement "marchandisée" qu'elle pourrait presque se ré-installer au Louvre des Antiquaires...
Rédigé par : jules | 28 octobre 2014 à 15:59
@ Jacques Ramette
Le projet de réappropriation des berges de Seine dont il est question dans l'article est relatif à la rive gauche, côté RD113, quai Conti.
Madame le maire de Port-Marly pour sa part souhaite faire passer le chemin dédié aux circulations douces sur l'île de la Loge, une passerelle étant prévue pour relier sa commune à l'île de la Loge. Elle souhaite également mieux mettre en valeur "sa" partie de l'île de la Loge (qui est rappelons située sur trois communes, un découpage "clochemerlesque").
Le ou les tracés proposés par le conseil général ne sont pas d'une très grande clarté (tout au moins si on considère les cartes qui ont été fournies).
L'affaire ne peut pas en rester là. Des éclaircissements sont attendus.
Rédigé par : La rédaction | 28 octobre 2014 à 20:05
En consultant le PV du conseil municipal du 1er juillet 2014 de Port-Marly, on relève des attendus intéressants sur le dossier des voies de circulation douce.
"Considérant l’intérêt à développer les voies de circulations douces sur l’Ile de la Loge, depuis sa pointe jusqu’au Pont Abbé Pierre et au-delà sur la RD 113,
LE CONSEIL MUNICIPAL,
Après en avoir délibéré, à l’unanimité,
- CONFIRME son accord quant au principe de passage du Chemin de Seine sur le territoire de Port-Marly.
- PREND ACTE de la carte à l’échelle communale des projets d’itinéraires pédestres et cyclables à l’horizon et post 2014 transmis par le Conseil Général des Yvelines.
- PROPOSE comme tracé alternatif, compte tenu des difficultés techniques à se réapproprier le chemin de halage à hauteur de Louveciennes le long de la Route Départementale 113, de privilégier l’exploitation de l’Ile de la Loge, notamment depuis la future passerelle piétons/cyclistes qui se tiendra chemin des Lions à Port- Marly jusqu’aux écluses de Bougival.
- CONFIRME son projet de réaménagement de son chemin de halage depuis le Pecq jusqu’à Louveciennes.
- ENVISAGE, le cas échéant et si nécessaire à la faisabilité juridique des tracés, la passation de conventions de passage, pour les voies et chemins privés non communaux, avec les propriétaires concernés.
- SOLLICITE un soutien financier du Conseil Général des Yvelines au titre des dispositifs d’aides pour les projets locaux de circulations douces pour le réaménagement du chemin de halage de Port-Marly sur toute sa longueur.
- DIT que les recettes éventuelles seront inscrites aux budgets 2014 et suivants."
QUESTION TROUBLANTE : quelles sont ces difficultés techniques qui empêchent de procéder à la réappropriation du chemin de halage à hauteur de Louveciennes le long de la Route Départementale 113 ?
Apparemment, Madame le Maire de Port-Marly dispose de plus d'informations que les conseillers municipaux de Louveciennes.
Rédigé par : La rédaction | 28 octobre 2014 à 20:20
C'est quand même un privilège d'avoir un morceau de berges de la Seine: pourquoi ne pas en faire mieux profiter les Louveciennois?
La plupart n'ont d'ailleurs même pas conscience "que c'est chez eux"!
Rédigé par : jules | 04 décembre 2014 à 19:26
Une habitante de Bougival nous avait adressé un message qui était resté bloqué par SFR (novembre 2015) avant de réapparaître. Ses remarques intéressantes sur les berges de Seine gardent toute leur actualité :
« Dimanche matin avec son beau soleil m'a donné envie d'aller faire des photos de péniche sur la Seine entre Louveciennes et Port-Marly. J'avais oublié qu'il n'y avait « rien à voir ». Je suis tout de même passé derrière la station de lavage (j'avais d'ailleurs "manifesté" ma désapprobation en son temps), là le petit passage existe, mais on butte tout de suite sur les arrières de la Villa Romaine et son bric à brac... Ensuite on remonte sur la RD113 et la Seine et les péniches sont cachées par des palissades en bois. C'est triste ! Plus loin il est vrai que Port-Marly a conçu un joli aménagement paysager avec des jeux pour les enfants... mais un peu plus loin et sans doute lorsque l'on se retrouve sur Le Pecq, puisqu'on est tout prêt des pyramides, ça laisse à nouveau à désirer. Certaines propriétaires de péniches ont bien aménagé l'espace devant leur bateau, mais bien évidemment il y a de l'occupation du domaine public et souvent un laisser-aller qui fait penser davantage à une décharge qu'à un bord de Seine tant aimé des Impressionnistes. Il en est de même des péniches...
Je souhaiterais vraiment que quelque chose soit fait globalement, je ne sais pas quels sont les moyens à mettre en oeuvre, ni quelles sont les actions qui relèvent des maires ou de VNF.
Je marche beaucoup le long des berges de la Seine, et il faut reconnaître que pour le moment, c'est Rueil-Malmaison qui a le plus bel aménagement paysager accessible. Il est vrai qu'il n'y a pas si longtemps tout cet espace entre Nanterre et Bougival était classé en Zone Inondable et qu'il y avait peu de construction. Depuis 25 ans ils se sont bien rattrapés et si on fait l'impasse sur Rueil 2000, c'est plutôt réussi.
J'espère qu'un jour cela sera possible à Louveciennes. »
Annick Bourdon - Bougival.
Rédigé par : Annick Bourdon | 14 juin 2017 à 14:59
""Roberte de la Taille lui répond qu’ « on ne valide pas un tracé mais le principe du tracé…il s’agit d’un sujet complexe…des précautions sont à prendre ». Le maire, Pierre-François Viard, est d’accord pour qu’on retravaille en commission mais en attendant il appartient au conseil municipal de se « positionner » sur le projet soumis par le conseil général.""
Et depuis..??
Rédigé par : cyberic | 16 juin 2017 à 08:47
Bonsoir.
Avez-vous vu la passerelle entre le Port-Marly et Bougival (à mi-chemin entre le club d'aviron et l'écluse de Bougival) ?
C'est un très bel ouvrage mais qui a coûté 2,4 millions d'€ !
Les monte-charges de chaque côté ne fonctionnent pas.
https://www.youtube.com/watch?v=6ks_-N2okxs
http://www.yvelines1.com/les-plus-societe/reportage-inauguration-de-passerelle-reliant-parc-de-lile-de-loge-port-marly/
Rédigé par : Vincent | 16 juin 2017 à 21:09