A son tour, Pierre-François Viard, tête de la liste Louveciennes Demain, s’est prêté à un entretien qui a porté sur l’évolution des principaux dossiers conditionnant l’avenir de Louveciennes, à savoir l’impasse financière pronostiquée par l’audit, le sort du site de Villevert, la place de la commune dans la récente Communauté d’agglomération « Saint-Germain Seine et forêts » (1) qui à peine née est sous le coup d’une fusion-absorption, l’opération remodelée des Plains Champs, le respect difficile de la loi SRU, le programme immobilier des tennis de la rue de Voisins suspendu à une décision de justice, …
Pierre-François Viard
La Tribune de Louveciennes - L’audit financier dans sa partie prévisionnelle n’a fait que confirmer le fait que la commune allait se trouver devant une situation très difficile dans les années à venir conduisant à sabrer dans les dépenses et /ou à augmenter les impôts. Etes-vous d’accord avec cette analyse. Vous ne vous êtes pas exprimé lors de la présentation des conclusions de l’audit en conseil municipal.
Pierre-François Viard – Il me semble qu’il n’y avait rien à ajouter. L’audit a en effet montré que si l’on continue sur la pente de gestion suivie pendant ces dernières années, nous serons en déficit de fonctionnement d’ici 2017. En effet,nous sommes soumis à l’effet de ciseaux dont vous aimez bien parler : diminution de nos ressources (avec la baisse des dotations de l’Etat) et augmentation de nos charges.
Il y a quelques années, au moment de la vente des Gauthiers, un de nos « bijoux de famille », je demandais à M. Vanhollebeke d’anticiper et d’utiliser les recettes pour rembourser nos dettes. L’audit a validé ma position, en soulignant qu’il s’agissait bien d’une opportunité manquée.
On a préféré continuer à dépenser, alors qu’on savait que l’Etat se désengageait. On a joué la cigale, alors qu’on aurait dû faire la fourmi. Dès lors, il aurait fallu privilégier l’entretien du patrimoine communal plutôt que de faire de nouveaux investissements qui pouvaient attendre (pelouse synthétique du stade, place de l’église,…). Pendant ce temps là, les investissements d’entretien absolument essentiels n’ont pas été faits : l’école des Soudanes a aujourd’hui de gros problèmes, les crèches n’ont pas été mises aux normes.
Aujourd’hui, il faut impérativement trouver des solutions pour diminuer les dépenses. Pour réduire la charge de la dette, nous allons affecter de manière prioritaire le produit de la vente des Plains Champs (8,4 M€) au désendettement de la commune. De plus, nous allons économiser 60 000 € par an de charges de fonctionnement, grâce à la suppression du parking public souterrain qui était initialement prévu.
Comme nous ne souhaitons pas augmenter les impôts, il faudra faire un arbitrage dans les dépenses.
Il est nécessaire de rechercher des économies dans tous les services. C’est possible et nous avons commencé à le faire en systématisant la chasse au gaspi : 40 % d’économie dans les travaux de voirie en faisant jouer la concurrence, 20 % de réduction des frais de réception. Nous avons aussi préféré faire réparer les réfrigérateurs de la salle Saint-Saëns plutôt que de les changer, comme cela avait été prévu par l’ancienne municipalité (gain de 15 000 €).
Enfin, j’aime bien savoir où l’on en est dans l’exécution budgétaire et je me suis aperçu qu’on ne disposait pas d’une véritable situation au jour le jour.
Il faut se doter d’un outil d’analyse des différents postes du budget (nous étions en train de le finaliser) et réorganiser certains services municipaux. Je me suis ainsi aperçu que notre service des Finances était un peu bancal : les recettes ne rentraient pas, les régies ne fonctionnaient pas correctement. C’est ainsi que le CCAS fonctionnait en faisant appel à une ligne de trésorerie (bancaire) permanente qui était reconduite chaque année, alors que cela aurait dû être exceptionnel. En vérité, il n’y avait pas de vision prospective.
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