Nous avions consacré en août 2011 une critique gastronomique très favorable au Camelia, le restaurant du quai Clémenceau à Bougival. Célèbre au temps de Jean Delaveyne, dans les années soixante, soixante-dix, il a été repris avec succès par Thierry Conte en 2001 qui deux ans plus tard a décroché une étoile au guide Michelin, étoile confirmée depuis.
En 2012/13 le restaurant a été fermé durant de longs mois pour une rénovation en profondeur (nouvelle façade, nouvelle salle, nouveau piano). Il a réouvert ses portes à l’automne 2013 sous la conduite du même chef.
Il était temps d’y revenir pour vérifier si la promesse d’une « cuisine néo-traditionnelle inventive, créée au gré du marché » était tenue.
L'adresse
Le Camélia
7 Quai Georges Clemenceau,
78380 Bougival
Téléphone : 01 39 18 36 06
E mail : [email protected]
Site internet : lecamelia.com
Le restaurant est fermé dimanche et lundi, toute la journée.
La clientèle/l'ambiance
Pour commencer, abordons la question du stationnement de plus en plus difficile voire impossible à Bougival. La maison propose heureusement le service d’un voiturier aimable et efficace (tarif : 8 €).
Nous y étions un jeudi soir, au cours de ce mois de mai, particulièrement entrecoupé de nombreux jours fériés. De ce fait, nous étions peu nombreux en salle (cette succession de ponts, grande spécialité française – jusqu’à quand ? – doit être difficile à vivre pour les restaurateurs et les commerçants ouverts en région parisienne).
A la salle aux couleurs gaies, teinte agrume a succédé un décor plus épuré, aux murs un peu sombre à notre goût, les tables de bois clair venant toutefois alléger l’ensemble. Au fond de la salle une ouverture lumineuse donne sur la cuisine, nous étions cependant un peu loin pour observer le travail de précision du chef.
Le service a gardé ses grandes qualités : souriant, discret, efficace.
Trois propositions sont offertes aux clients : un menu du cuisinier à 78 €, le menu du Camelia à 47 € et la carte dont les prix des plats s’étagent entre 45 € (le pigeonneau du Val d’Anjou) et 58 € (le saint-pierre).
J’ai opté pour le menu à 78 € qui est en fait un menu-dégustation, ma compagne a, pour sa part, choisi le menu du Camelia.
S’agissant du menu du cuisinier, il est précisé que ce choix est possible si l’ensemble des convives de la table le commande. Ce soir là, j’ai pu le commander sans problème sans que cette exigence me soit opposée. J’ai eu droit successivement, après les mignardises, à un tartare de saumon fumé, du rouget à la provençale (débarrassé de ses arêtes qui vous enlèvent souvent l‘envie de retenir ce poisson délicat), un filet d’agneau de Touraine d’une douceur confondante, de la garriguette et de la rhubarbe accompagnés d’une crème glacée à la fraise, un dessert succulent. Les cuissons étaient parfaites, l’accompagnement des légumes réussi. La question du vin s’est posée. J’ai suivi la proposition de la carte d’accompagner le repas par une sélection de 4 verres (le prix du repas se monte alors à 120 €, soit 10 € le verre ce qui constitue un beau coefficient multiplicateur…). Les vins proviennent de propriétaires-vignerons ; s’ils s’harmonisent bien avec les divers plats, ils ne nous ont cependant pas laissé un souvenir prégnant.
J’oubliais. Comme j’avais encore une petite faim après le plat principal, et comme il fallait faire honneur à un rituel bien français, qu’on a tendance à négliger, le fromage. L’assiette proposée comportait une belle variété de fromages, en petites portions certes (deux bouchées) mais assortiment et qualités étaient parfaits (14 €).
Bonne pioche également pour ma compagne de table qui s’était orientée vers le menu Camélia. Il s’agit d’un bon plan car il donne la possibilité de choisir entre deux entrées, deux plats et deux desserts. C’est ainsi qu’elle a bien apprécié le craquant de tourteau avec sa rémoulade de céleri et ses pommes vertes, le râble de lapereau aux pommes et le gratin de garriguettes avec son sorbet de mandarines.
Autre point positif à noter : les petits pains faits « maison » qui sont tellement bons qu’il faut véritablement exercer une grande maîtrise sur soi pour ne pas en abuser.
Le rapport qualité-prix
Il faut avouer que ce soir là nous nous sommes faits plaisir et que le prix final, pour deux, s’est élevé à 215 € (avec café facturé à 5 € E et cocktail à 10 €). Quand on aime on ne compte pas. N’est-il pas vrai ?
Si on s’en tient à l’excellent menu du camélia (47 €) avec vin et café on termine avec un ticket de l’ordre de 60 € par convive ce qui est tout à fait acceptable pour un repas de qualité proposé par un chef inventif … et présent.
Cotation
Nous maintenons notre cotation de **** sur un échelle de 5 (*****).
Peut-on le recommander ? Oui, indiscutablement. Une des meilleures tables dans notre environnement.
Colange
NB Il va sans dire que l’article est libre de toute publicité ; la personne qui signe ces chroniques sous le nom de Colange visite les établissements de manière anonyme en acquittant régulièrement sa note.
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