La Tribune de Louveciennes

Vers une augmentation des impôts

 

Le débat d’orientation budgétaire, préalable au vote du budget 2016, était très attendu. En lançant leur questionnaire aux Louveciennois, le maire, Pierre-François Viard (photo de gauche) et l’adjoint aux Finances, Pascal Hervier, n’avaient pas caché que la situation financière de la commune était très difficile. Pour boucler le budget de fonctionnement, il fallait trouver 1 million d’euros, pas une mince affaire.

La séance du 24 avril 2016 du conseil municipal n’a cependant pas livré tous les secrets de fabrication du budget, des réglages restent encore à faire. Selon toute vraisemblance, les Louveciennois n’échapperont pas à une hausse des impôts, de l’ordre de 10 %.

 

Le maire dans ce qu’on peut appeler une déclaration de « politique générale » professe que Louveciennes doit relever « un triple défi » :

1. « Un environnement totalement inédit puisque nous subissons une rigueur sans précédent imposée par l’Etat et un désengagement de nos partenaires ; ainsi le département qui lui même subi la baisse drastique des dotations de l’Etat nous a retiré des subventions pour les crèches (112.000 €), pour la culture (20.000 €) » ; « des contraintes administratives et fiscales de plus en plus fortes, une complexité due à l’intercommunalité et des nouveaux modes de calcul. »
2. « L’héritage que nous devons assumer, héritage objectivé par l’audit de début de mandat» ; notre situation n’est pas complètement assainie, les frais de personnel et de structure sont trop lourds, les outils sont mal adaptés bref un paquebot qui ne braque pas comme un canoë ou un hors-bord.».
3. « La préparation de l’avenir sous des maîtres-mots qui doivent guider notre action. »

    « Réalisme et pragmatisme » : « Le premier devoir d’un élu est l’honnêteté et la sincérité. (…)

    « Rigueur et efforts partagés » : « L’austérité que nous avons initiée commence à porter ses fruits, nous la poursuivrons                                 mais les efforts doivent être partagés par tous mais également par les Louveciennois. »

    « Anticipation et ambition » : « L’anticipation a toujours été un de mes couplets favoris, lorsque j’étais dans l’opposition. Je prendrai un exemple dans l’aéronautique. Quand un orage se pointe à l’horizon, le bon pilote fait tout ce qu’il faut pour éviter le crash. Pour la gestion d’une collectivité locale, c’est la même chose. »

« De l’ambition, nous en avons à Villevert, avec la révision du PLU, avec le développement économique à l’échelle intercommunale. Le budget est notre unique chance de garder la main et d’assurer l’avenir. (…) Les arbitrages sont nécessaires dans la transparence et la démocratie avec une concertation avec tous les Louveciennois.

    « Courage des décisions prises et persévérance dans l’action »

Je m’adresse à mon équipe d’élus et au personnel communal. Les habitants nous ont fait confiance pour gérer au mieux leurs intérêts, nous devons faire preuve de courage et de ténacité. »

 

Pascal Hervier en commentant le document « d’orientation budgétaire » a tenu à mettre en évidence une série d’éléments exogènes et endogènes.

Parmi les éléments exogènes, il cite la place prise par la Communauté « Saint-Germain Boucles de Seine » dont nous faisons dorénavant partie et qui va reprendre progressivement certaines des attributions de la commune. C’est ainsi que le traitement des ordures ménagères (assuré par l’entreprise Nicollin) et la taxe d’enlèvement des ordures ménagères correspondante ne figureront plus dans les comptes de la commune. Cette Communauté capte les impôts des entreprises installées sur notre territoire et reverse pour le moment, à travers une « attribution de compensation », la plus grosse part aux communes dans la mesure où sa montée en charge est lente. Il est également prévu qu’une part de la taxe d’habitation soit transférée à la Communauté (6,15 %) ce qui paraît d’autant plus saugrenu que cette dernière n’a pas pour le moment l’utilité de cette ressource (1). Pascal Hervier insiste sur le fait que dans notre Communauté qui regroupe 20 communes et 350.000 habitants, le poids de Louveciennes (avec ses 7.500 habitants) sera nécessairement faible.

Réduire les dépenses : une question de méthode

Louveciennes, comme pratiquement toutes les communes françaises, est engagée dans une grande opération de réduction des dépenses de fonctionnement. Le maire, Pierre-François Viard, et son adjoint aux finances, Pascal Hervier, ont adressé un questionnaire aux habitants afin que ceux-ci marquent leurs préférences en matière de services offerts. On attendra avec intérêt le résultat de ce sondage - non statistique – dont le maire espère qu’il donnera des « tendances » lisibles (cf article du 13 février 2016http://louveciennestribune.typepad.com/media/2016/02/lélaboration-du-budget-2016-en-mode-participatif.html).

Avant cela, nous nous proposons de faire dans cet article quelques commentaires sur deux méthodes qui sont actuellement prisées par les exécutifs locaux, à savoir la méthode dite du « rabot » et celle pratiquée par de nombreuses communes des Yvelines parties à la chasse aux économies potentielles

1.  

 

1. La méthode dite du « rabot » consiste à opérer des coupes non ciblées, qui touchent tous les services, tous les programmes. On décide ainsi de réduire, par exemple, toutes les dépenses de 10 %. L’annonce agit comme un coup de semonce pour bien faire comprendre à tous que si rien n’est fait, on va dans le mur, il faut arrêter à tous prix la dérive des dépenses. Son caractère aveugle n’est cependant pas sans inconvénients.

L’application de la méthode sera plus ou moins difficile, diminuer les subventions aux associations de 10 % est relativement plus aisé que de s’attaquer à la masse salariale, pourtant principal poste de dépenses, mais qui a un degré d’inertie important : le statut de la fonction publique protège l’emploi des agents et quant à leurs salaires, ils sont largement décidés par le gouvernement.

Toutefois comme l’a dit Didier Migaud, Premier Président de la Cour des comptes, lors de la présentation du rapport annuel :  « La masse salariale constitue un gisement potentiel d’économies. Sa progression découle pour partie de décisions qui échappent aux collectivités. Mais les exécutifs locaux disposent d’importants leviers pour ralentir sa progression, dont ils sont pour partie responsables. En particulier, des surcoûts importants continuent de résulter de pratiques contestables, auxquelles les gestionnaires publics peuvent mettre fin : durées effectives de travail inférieures à la durée légale, lutte insuffisante contre l’absentéisme, recours excessif aux heures supplémentaires, évolution non maîtrisée des effectifs. »

A Louveciennes, un observateur extérieur ne dispose d’aucun élément pour affirmer ou infirmer qu’on se trouve dans la situation décrite par la Cour des comptes.

Les charges de personnel (5,3 M€ dans le budget) ne figurent dans le budget présenté aux élus et plus largement aux citoyens/contribuables que d’une manière globale.

Alors que les investissements sont très finement détaillés, on ne sait pas comment se ventilent les charges de personnel. Même un simple reclassement des effectifs par services n’a jamais fait l’objet d’une présentation en conseil municipal. Cette frilosité, qui ne date pas d’hier, n’a plus de raison d’être. Il est quand même curieux de constater, en consultant les documents budgétaires 2 015, qu’on sait tout sur le prix envisagé pour « l’équipement en toilette sèche des jardins familiaux » (5.000 €), « la brouette électrique pour le cimetière » (4.000 €), ou encore « le téléviseur musculation du gymnase » (800 €) et rien sur le coût du personnel affecté aux service espaces verts, à la police municipale ou encore à la bibliothèque….

2. La seconde méthode consiste à faire la chasse aux économies possibles, d’une manière concrète au-delà des déclarations vagues sur le thème « il faut arrêter les gaspillages ».

Quelles sont les pistes ? Les journaux locaux, Les Dernières Nouvelles, Le Courrier des Yvelines, et leur site internet, 78 Actu, ont interrogé récemment les maires (et leurs adjoints) d’un certain nombres de villes des Yvelines sur les mesures d’économie qu’ils ont prises ou envisagent de prendre. Ce florilège est très instructif même si cela donne parfois l’impression d’être au concours Lépine.

(Plus de détails à la fin du présent article)

 

Top et flop dans notre environnement (4) : l’amour immodéré pour les lampadaires à l’ancienne

Cette rubrique se propose de mettre en valeur les belles initiatives prises par des Louveciennois ou par la commune pour embellir notre environnement paysager, architectural,…. Nous signalerons également les situations qui nous semblent malencontreuses.

Bien entendu l’exercice relève de la subjectivité pleinement assumée du rédacteur ou du photographe responsable de l’article. Vous ne serez pas nécessairement d’accord. Alors n’hésitez pas à le faire savoir par vos commentaires, qui peuvent être énergiques.Vous pouvez également participer à cette rubrique en nous faisant parvenir photos et commentaires que nous publierons bien volontiers. (1)

L’ancienne municipalité avait décidé de « moderniser » l’éclairage du quartier des Clos. Datant souvent de plus 40 ans, certains lampadaires se sont trouvés hors d’usage.
Un plan sur 10 ans a été concocté puis mis en oeuvre progressivement.
La question pendante qui a retardé un certain temps les travaux était le choix du type de lampadaire.
Les lampadaires existants dataient des années soixante, dans le style de l’époque et adaptés aux couleurs des immeubles. Fallait-il les remplacer à l‘identique ou choisir un modèle plus traditionnel très en vogue dans les villes qui se veulent « village ».

Dans un grand élan  démocratique, il a été procédé à une enquête auprès des habitants des Clos leur demandant d’exprimer leur préférence. Une belle majorité, les 2/3, s’est prononcée en faveur des lampadaires à l’ancienne (lampadaire dit « parisien »). Que leur couleur s’harmonise peu aux couleurs dominantes des immeubles des Clos (blanc et ardoise), qu’importe ! Généraliser ce type de lampadaire sur l’ensemble du territoire de la commune, c’est faire fi des caractéristiques architecturales propres à chaque quartier. Qu’importe !

 Nouvel éclairage des Clos de Louveciennes

Il est vrai que dans un certain environnement (centres anciens ou pastiches d’ancien) ces réverbères dégagent un charme certain. Woody Allen dans Midnight in Paris illustre parfaitement le plaisir que procure la vision d’une promenade d’un couple d’amoureux sur le pavé parisien éclairé par les mythiques lampadaires, ça c’est Paris !