Faisant visiter le domaine de Versailles à ma petite-fille de 12 ans au cours de ce brûlant mois de juillet et après avoir parcouru les salles du château lors d’une matinée éblouissante, une pause s’imposait avant de se rendre dans le Parc, les Trianons et le Hameau de la Reine.
L’idée d’aller tester le nouveau restaurant d’Alain Ducasse, chef multi-étoilé, star mondiale de la gastronomie, s’imposait comme une évidence. Baptisé « Ore » (bouche, en latin), le restaurant est situé dans le pavillon Dufour avec des fenêtres donnant sur la cour royale et les toits de la grande chapelle (actuellement en restauration). Le restaurant Ore se définit comme « un café contemporain à la française » qui selon son promoteur veut « faire découvrir et redécouvrir à tous de grands classiques de la gastronomie à des prix accessibles dans un cadre magnifique ». Il convient de préciser que ce côté prix accessibles ne se retrouve pas le soir où sont organisés des diners privatifs de prestige.
Adresse
« Ore, Alain Ducasse au château de Versailles »
Pavillon Dufour
Place d’Armes
1er étage
78000 Versailles
Téléphone >>> 01 30 84 12 96
Mail >>> [email protected]
Site internet >>> ducasse-chateauversailles.com
Horaires en journée
de novembre à mars de 9h00 à 17h30
d’avril à octobre de 9h00 à 18h30
Le soir est réservé aux groupes et aux diners d’exception.
Le restaurant est accessible par la cour d’Honneur, indépendamment d’une visite du château de Versailles.
Nombre de couverts : 120
Le chef du restaurant est Stéphane Duchiron, le chef pâtissier Arnaud Dutertre et le directeur Maxime Maze.
Le cadre, l’ambiance
Le restaurant est annoncé dès la Cour d’honneur, nous sommes entrés par une porte latérale où l’hôtesse d’accueil, nous a dirigé vers la salle à l’étage. Pour y accéder aisément, on emprunte un ascenseur dont on nous a précisé qu’il est commun avec la consigne du château de laquelle peuvent remonter prioritairement des personnes âgées, des poussettes et des fauteuils roulants. Arrivés au premier étage, on passe par la cuisine et un couloir qui dessert trois salles en enfilade.
Le décor contemporain évoque un passé élégamment réinterprété. Des miroirs, des tableaux, des tapis d’Aubusson, des tables en laiton… La couleur dorée est omniprésente dans la décoration.
Le service est impeccable mais distant, on regrette un manque d’empathie avec le client.
Le repas
La carte qui nous a été présentée était fort alléchante. Des classiques de la cuisine française, des desserts et des pâtisseries gourmandes.
Parmi les grands classiques on trouve pâté en croûte, foie gras de canard, suprême de volaille. En dessert, un assortiment là aussi des grands classiques de la pâtisserie française : millefeuille, religieuse, tartelette framboise, Paris-Brest rebaptisé Paris-Versailles.
J’ai choisi un «tartare de bœuf de race charolaise» qui est arrivé préparé. La viande était fondante, l’assaisonnement bien relevé. Pour moi c’était parfait. Le tartare était accompagné de quelques frites et d’une minuscule coupelle de salade.
Ma petite-fille s’est régalée avec son plat de «Ravioli ricotta di bufala et épinards de la maison Passerini, beurre de sauge». Elle y a pris grand plaisir vidant totalement son assiette.
En dessert j’ai opté pour un soufflé à la framboise, très aéré, ma petite-fille pour une glace vanille-chocolat.
Le rapport qualité/prix
L’addition s’est élevée 82 € pour nos deux couverts et se décomposait comme suit : tartare (24 €), raviole (20 €), soufflé framboise (12 €), glaces (6 €), bouteille d’évian (8 €), verre de vin (7 €), expresso (5 €).
Certains trouveront la note salée et effectivement l’eau, le verre de vin (chichement rempli) et le minuscule expresso font déraper quelque peu la note.
On relèvera que la cuisine d’Ore offre une variété de prix. Quelques exemples qui montrent que le montant de l’addition peut être très volatil : les coquillettes au jambon et à la truffe noire (20 €), le suprême de volaille jaune, petit pois à la française (28 €), le filet de boeuf et le foie de canard poêlé pommes Anna (36 €). Il faut éviter de s’enflammer si on veut rester dans de sages limites.
Cotation
Nous accorderons **** sur un échelle de 5 (*****).
Peut-on le recommander ? Oui, sans doute.
Certes, il est évidemment présomptueux de porter un jugement d’ensemble sur la base de la dégustation de deux plats et de deux desserts. Il s’agit d’une première impression mais qui nous donne une furieuse envie de revenir.
Sur les autres propositions d’Ore
Ore est ouvert toute la journée et se fréquente à d’autres moments de la journée qu’à l’heure du déjeuner : au petit-déjeuner (formule à 20 €), à l’heure du thé (le Thé de la Reine, formule séduisante à 35 €), pour assouvir une petite faim (entre 16 et 26 € comme le croque-monsieur au jambon de Paris et au comté à 18 €). En soirée, les salles peuvent être privatisées. Des dîners exceptionnels sont organisées pour les individuels plusieurs fois par an mais les prix sont alors ceux, stratosphériques, d’un trois étoiles (350 €/personne sans les boissons + 150 €/personne si l’on ajoute l’option accords mets et vins).
Colange
NB La visite du restaurant a eu lieu début juillet 2018.
Il va sans dire que notre article est libre de toute publicité ; la personne qui signe ces chroniques sous le nom de Colange visite les établissements de manière anonyme en acquittant régulièrement sa note.
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