Le maire de Louveciennes, Pierre-François Viard, (2014-2020), se représente aux élections municipales à la tête de la liste « Avec Vous pour Louveciennes ». Nous l’avons interrogé sur les dossiers brûlants de la commune et notamment sur le PLU et la loi SRU, le sort de l’opération immobilière de l’Aqueduc, le dispositif « Site patrimonial remarquable », l’avenir de Villevert, l’état des finances et les impôts locaux, les deux maisons médicales, la circulation et le stationnement, la sécurité.
En raison de la longueur de l’entretien, nous avons été conduits à présenter le résultat sous la forme de deux articles.
(Pierre-François Viard, Photo ES)
La Tribune de Louveciennes _ Vous achevez actuellement votre premier mandat de maire de Louveciennes. C’est une fonction difficile à assumer. Les administrés sont exigeants et souvent impatients, l’État impose de nouvelles réglementations, de nouvelles normes et en même temps baisse les dotations. Que retenez-vous de cette première expérience ?
Pierre-François Viard _ Ce premier mandat a été une expérience particulièrement riche.
J’ai immédiatement été confronté à la dure réalité : la situation de la commune était bien pire que celle que j’imaginais, surtout au niveau financier. L’audit des comptes que nous avons fait réaliser par un cabinet indépendant a montré clairement la fragilité de notre situation et la nécessité de prendre des actions correctives immédiates. Il fallait aussi mettre un tas de choses dans les règles pour être en conformité avec les réglementations en vigueur et anticiper les évolutions à venir.
Les Louveciennois ont constaté que notre méthode était fondamentalement différente de qui existait par le passé et résolument tournée vers la concertation. Quand j’étais conseiller municipal d’opposition, il fallait envoyer nos questions à l’avance et par écrit. On avait droit à ces questions et on n’en sortait pas.
Une de nos premières décisions a été de changer ce mode de fonctionnement d’un autre temps :
- Nous avons ouvert le conseil municipal en retransmettant les séances en direct (et en différé)
- Nous avons libéré toutes les interventions des conseillers municipaux de la majorité et de l’opposition
- Nous avons ouvert aussi l’assemblée aux questions du public en fin de séance
Chacun peut ainsi s’exprimer librement.
Nous avons créé les comités de quartiers et mis en place tous les outils d’une vraie concertation avec les habitants. Il était essentiel pour nous de donner enfin la parole aux Louveciennois.
Ce qui m’a un peu surpris et même souvent agacé, c’est le temps qui sépare nécessairement le lancement d’un projet de sa concrétisation sur le terrain : il y a d’un côté la volonté politique, de l’autre la réalité administrative.
Je vais prendre deux cas concrets. La vidéo protection est un projet sur lequel nous travaillons depuis longtemps. Les autorisations administratives sont très longues à obtenir, le travail de montage des dossiers avec la Police Nationale prend du temps, ainsi que l’obtention des subventions. Pour la Maison médicale, la phase administrative a duré presque deux ans : montage des dossiers pour l’Agence régionale de Santé (ARS), audit préalable d’un cabinet mandaté par l’ARS, conventions avec les médecins, autorisations, etc….
Je suis quelqu’un de pragmatique qui veut que les choses avancent. L’essentiel est bien entendu d’atteindre l’objectif visé mais parfois j’aimerais que cela puisse aller plus vite car je connais le besoin des habitants. Sur la Maison Médicale en particulier, il n’était plus supportable que tous les Louveciennois n’aient pas accès à un médecin traitant de proximité.
Je me représente pour un deuxième et dernier mandat : Je m’y étais engagé. 6 ans c’est court pour permettre de conduire à leurs termes les projets essentiels qui ont été initiés (comme justement la Maison Médicale et la vidéoprotection mais aussi Villevert). 12 ans, c’est bien. 18 ans, c’est trop : personne n’est jamais propriétaire d’une ville. Il faut savoir laisser la place à de nouvelles énergies.
Ma passion pour cette ville est intacte. En 6 ans, elle s’est même renforcée. En plus, j’ai gagné en expérience, ce qui permet d’envisager les choses avec plus de perspective. Les Louveciennois sont très courtois, il est très agréable d’échanger avec eux, ce sont des gens qui réfléchissent, parfois un brin critique mais c’est ce qui nous fait avancer.
L’équipe que je conduis pour les prochaines élections a été renouvelée aux 2/3 : toutes les personnes partagent la même méthode centrée sur l’écoute, le dialogue et l’action de terrain. Si nous l’emportons, chacun aura sa mission, son projet à faire aboutir.
TL _ Lors de votre discours prononcé lors des vœux en 2019 vous aviez dit que « les lois d’urbanisme et en particulier la règle des 25 % de logements sociaux qui nous est imposée est inadaptée aux spécificités d’un territoire comme le nôtre.» Pourtant vous avez fait adopter un Plan local d’urbanisme (PLU) en décembre 2017 qui augmente considérablement le nombre de logements qui conduira à une densification accrue générant de nombreux problèmes. Comment gérer les contradictions ? Le PLU révisé voté en 2017 prévoit 1.070 logements supplémentaires dont 565 logements sociaux d’ici 2025, 620 logements sociaux d’ici 2030.
PFV_ La loi SRU modifiée Duflot s’impose à nous, les conséquences de ne pas l’appliquer pourraient avoir un effet catastrophique. On ne peut se mettre hors la loi même si on trouve cette loi brutale pour une petite commune comme la nôtre avec ses rues étroites. Même si son application est difficile compte tenu de nos faibles ressources foncières, on ne peut s’en affranchir. Je rappelle que Louveciennes a été en carence en 2013, situation qui nous avait rendus particulièrement vulnérables. Les risques sont de deux ordres :
- Devoir payer une énorme amende de 500.000/600.000 €, pour Louveciennes.
- Perdre nos droits d’urbanisme : l’Etat (en l’occurrence le Préfet) prend la main sur l’urbanisme.
Dans notre PLU, nous avons défini des possibilités de constructions et des emplacements conformes aux réserves foncières, qui ne dénaturent pas notre ville. Dans le cas de carence, on pourrait très bien voir l’Etat préempter au milieu d’un tissu pavillonnaire, pour y construire un ensemble massif.
Nous préférons rester en conformité avec la loi et adapter ses exigences aux spécificités louveciennoises pour conserver la maitrise. Je vais prendre un exemple. Dans le PLU 2013, le terrain de l’Aqueduc est classé UC et on peut y construire jusqu’à 256 logements. Nous avons fait le choix de limiter la construction à 64 logements sociaux (et 22 logements en accession).
Notre nouveau PLU de 2017 est une réponse à la menace de densification excessive que la loi ALUR fait peser sur nos villages. Avec la suppression du COS (coefficient d’occupation des sols) et de la taille minimale des parcelles, elle aurait permis que des constructions poussent de tous les côtés. Notre PLU nous a permis d’imposer des marges de recul en visibilité directe, en visibilité indirecte pour éviter des constructions excessives. Il est notre bouclier légal contre la pression à la construction impulsée par l’Etat.
Si la commune n’avait pas de réserves foncières, elle serait obligée de maintenir une veille foncière sur l’ensemble de la ville ce qui impliquerait éventuellement des préemptions dans des endroits pas nécessairement souhaitables. Avoir des réserves foncières, c’est à la fois un avantage car cela permet de nous organiser mais c’est également un piège car on nous dit « voyez, vous pouvez construire … ».
L’obligation de construire des logements sociaux n’est pas neutre financièrement pour la commune :
- La vente de ses réserves foncières se fait à un prix inférieur au prix du marché ;
- une surcharge foncière est à acquitter en raison du prix élevé du foncier ;
- les bailleurs sociaux ne paient pas de taxe foncière pour les nouveaux logements pendant 25 ans.
C’est un peu la triple peine. L’Etat fait du social sur le dos des communes.
TL_ Vous avez rejeté catégoriquement l’idée d’étudier la fusion de Louveciennes avec une commune comme Le Port Marly certes moins riche mais qui satisfait aux obligations de la loi SRU et même au-delà. Cela aurait pourtant du sens.
PFV_Notre Communauté d’agglomération a choisi de conserver les PLU communaux. Je fais partie de ceux qui se sont mobilisés dans ce sens. Une fois de plus, il est essentiel de garder la maitrise de notre urbanisme.
Il faut savoir que nous sommes en dessous de 25 % pour l’ensemble de la « Communauté d’agglomération Saint Germain Boucles de Seine » (CASGBS).
Certaines communes ont expérimenté la fusion avec des communes plus importantes en se disant « celles-ci ont des réserves foncières : on pourra y faire des logements sociaux, dont nous ne voulons pas. » Et, au final, c’est l’inverse qui se produit. Se dire qu’on va faire une fusion pour satisfaire aux obligations de la loi SRU implique que la commune avec laquelle on fusionne accepte en quelque sorte le rôle de « parent pauvre ».
Pour en avoir discuté avec la maire du Port-Marly, Madame Marcelle Gorgues, dont je suis d’ailleurs très proche, je ne pense pas que celle-ci ait la volonté de construire plus de social, elle est actuellement à 33,5 %. Elle souhaite au contraire équilibrer l’habitat en construisant de l’accession à la propriété. On ne peut pas demander à d’autres de faire du social chez eux, parce qu’on n’en veut pas chez nous.
Je ne suis pas en faveur des fusions de communes. En revanche, je suis un fervent défenseur des mutualisations de moyens. Nous en partageons déjà beaucoup avec Le Port Marly, mais aussi Marly et Bougival. On peut aller encore plus loin.
Je reste cependant persuadé que Louveciennes a son identité, son histoire, auxquelles nous sommes tous très attachés et moi le premier. Si un jour, une fusion devait se faire, sur injonction de l’Etat, la condition sine qua non est pour moi la consultation de la population par référendum.
TL _ L’opération immobilière de l’Aqueduc a été stoppée par la Justice qui a annulé le permis de construire 64 logements sociaux ; par ailleurs le permis de construire 22 logements en accession devant être réalisé par la SCVV Les Jardins de l’Aqueduc a été retiré par un arrêté signé par votre maire-adjoint à l’urbanisme. Comptez-vous une fois réélu reprendre l’opération et si oui selon quelles modalités ?
PFV_On m’a beaucoup attaqué sur le projet de constructions mais avec l’entrepôt SRBG c’était une véritable friche qui dévalorisait tout le site. Le terrain de l’opération Aqueduc était en réserve foncière et en zone constructible.
Même si ces constructions devaient se situer à 100 mètres de l’Aqueduc sans altérer du tout la vue sur le monument et qu’elles avaient reçu l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France, le projet a soulevé des craintes que l’on peut comprendre.
Le premier permis de construire relatif aux logements sociaux a été annulé par le tribunal administratif de Versailles, plutôt pour des éléments de forme. Le permis de construire concernant l’accession n’était pas conforme, c’est nous qui avons choisi de le retirer. Je souhaite que cette zone à proximité de l’Aqueduc de Mansart, de la Tour du Levant soit valorisée par un projet global d’aménagement :
- Un projet qui prend en compte la nécessité de préservation du patrimoine et les possibilités de mise en valeur de cette zone. Nous sommes très proches de l’ABF et nous travaillons ensemble sur le sujet.
- Un projet qui sera porté directement par la commune
- Un projet travaillé avec l’ensemble des habitants et du Comité de quartier : je ne passerai pas en force sur un projet qui génère autant de doutes.
Dans les prochaines semaines, nous allons diligenter avec l’ABF sur cette zone une étude patrimoniale qui nous permettra de revoir le projet dans le sens d’un aménagement d’espaces dédiés à la culture (le théâtre des Arches sera véritablement mis en valeur, la vigne,…), aux sports et aux loisirs (le stade, les terrains de football à 5, un terrain de basket,…). Une réflexion sera également menée sur le sort à réserver aux ateliers municipaux.
TL_Les logements sociaux de l ‘Aqueduc faisaient partie du décompte figurant dans les plans triennaux. Leur annulation suite à la décision de justice ne font-ils pas courir à la commune un risque de carence ?
PFV_Notre triennale 2017-2019 a été garantie par le Préfet, malgré le retard sur l’Aqueduc.
TL_Vous avez fait voter par le conseil municipal le 10 juillet 2019 le principe d’un SPR (Site Patrimonial Remarquable), dispositif qui peut compléter utilement le PLU. Deux ans auparavant, votre adjointe à l’urbanisme n’y était pas favorable estimant que la protection était déjà largement assurée à Louveciennes et que ce dispositif allait engendrer des coûts supplémentaires. Pourquoi ce revirement ? N’a-t-on pas perdu deux ans alors que le temps presse pour sauvegarder le patrimoine et les paysages de Louveciennes ?
PVF _ J’ai toujours été favorable au dispositif SPR qu’on appelait avant l’AVAP. Le timing a fait que dans un premier temps le PLU devait être mis en place. C’était une urgence pour nous protéger des nouvelles lois d’urbanisme que nous évoquions au début de l’entretien.
Nous sommes maintenant dans une deuxième étape qui est celle de la mise en œuvre du SPR. Ce n’est que la suite normale de ma démarche de préservation du patrimoine de Louveciennes auquel j’ai toujours été particulièrement attentif. Tout le monde, en particulier l’association Racine, devrait être content qu’on avance dans cette démarche. Je suis comme la fourmi opiniâtre qui avance, encore et toujours, sans jamais rien lâcher quand l’intérêt de la commune est en jeu. Actuellement, nous sommes dans la période de sélection d’un cabinet pour nous accompagner dans la mise en œuvre du SPR.
TL_L’urbanisation de Villevert semble à l’arrêt. Le PLU voté en décembre 2017, malgré les avis défavorables de l’Etat et du Département pour Villevert, ont clairement indiqué vos choix (avec notamment les 350 logements prévus dont 60 % de sociaux). Pourquoi tous ces retards ?
PVF_ Villevert n’est pas à l’arrêt. Le PLU a été adopté en décembre 2017 avec les dispositions relatives à Villevert qui le rendent désormais constructible (il était gelé dans le PLU de 2013).
A la Communauté d’agglomération où je suis en charge du développement économique, j’observe qu’il y a beaucoup d’appétence pour s’y installer : entreprise de cosmétique, lycée ou écoles internationales, la pépinière d’entreprises y aurait toute sa place…
Pourquoi cela a pris du retard ? C’est la question de l’accès au site. Unibail a demandé un avis d’opportunité à l’Etat. La Direction des routes de l’Ile-de-France (DiRIF) ne veut pas d’accès par l’autoroute, ce qui à mon avis serait une bonne chose, elle privilégie l’entrée en face du Pacha Club. L’Architecte des Bâtiments de France (ABF) soucieux de préserver l’axe royal s’est opposé aux premières solutions qui étaient proposées. Ce désaccord entre deux services de l’Etat depuis fin 2018 a fait prendre du retard au projet mais les choses avancent et nous sommes sur le point d’aboutir à une solution satisfaisante pour toutes les parties.
Pendant ce temps, nous continuons à avancer avec Unibail et les entreprises. Soyons clair. Je maintiens l’orientation économique de Villevert. Grâce à Villevert la ville disposera de nouvelles marges de manœuvres financières. Il nous faut de nouvelles ressources sinon on sera obligé de réduire considérablement nos services et il n’est pas question que le citoyen paie par l’augmentation des impôts fonciers. Générer des ressources, cela passe par le retour de 50 % de la fiscalité économique de Villevert que j’ai réussi à obtenir de la « Communauté d’agglomération Saint-Germain Boucles de Seine » dans le cadre du pacte financier.
Villevert est un projet de développement économique mais c’est également un écoquartier de 350 logements dont 60 % de sociaux (il peut y avoir des ajustements dans le nombre et le pourcentage des logements sociaux).
On ne peut pas raisonner sur Villevert d’une façon séparée de Louveciennes. Villevert fait partie de Louveciennes, il faut qu’on en tire un maximum de bénéfices. Il faut de l’ambition. Villevert doit être un quartier éco-responsable, bien intégré et innovateur, il ne faut pas en faire un ghetto.
Fin de la première partie
(Entretien réalisé par François Kremper le 11 février 2020)
Du boniment, j'en vends...
Qui peut encore croire à ce tissu de mensonges et de contre vérités?
Lunaire...
Il suffit de relire les promesses de M. Viard en 2014 et de constater les faits d'aujourd'hui...
Rédigé par : Antoine | 27 février 2020 à 17:24
Antoine, je ne vous comprends pas.
Les réponses de M. Viard me paraissent claires et précises.
Vous dites que c'est des boniments mais vous ne démontrez absolument rien.
Votre attaque est dérisoire.
Rédigé par : Alain | 27 février 2020 à 23:58
A Alain
Villevert : toujours au point mort
Impôts : hausse historique en 2016 et non justifiée
Projet Aqueduc : retoqué par la Justice
Tennis Voisins : 3 monstrueux immeubles de logements sociaux
Plains Champs haut et bas : des immeubles face à 20 000 voitures jours, loin du centre ville et de la gare. Un flux supplémentaire de voiture route de la Princesse
PLU: risque d'urbanisation des vergers Rougemont
Bas de Prunay : monstrueux immeuble de logements sociaux
Maison Poisson rue de Voisins : déboisement d'un jardin pour urbanisation
6 démissions dont des proches collaborateurs
Pavillon rue Renoir : déboisement d'un jardin soi disant protégé par le PLU
Etang sec : construction d'un parc à skate pour 170 000 euros e, pleine forêt
Je continue?
Rédigé par : Antoine | 28 février 2020 à 12:38
A la rédaction,
Bonjour,
Une fois n'est pas coutume, je me permets de réagir à votre question posée à Pierre-François Viard en tant que maire-adjointe à l'urbanisme de 2008 à 2019.
Je cite : "Vous avez fait voter par le conseil municipal le 10 juillet 2019 le principe d’un SPR (Site Patrimonial Remarquable), dispositif qui peut compléter utilement le PLU. Deux ans auparavant, votre adjointe à l’urbanisme n’y était pas favorable estimant que la protection était déjà largement assurée à Louveciennes et que ce dispositif allait engendrer des coûts supplémentaires. Pourquoi ce revirement ? N’a-t-on pas perdu deux ans alors que le temps presse pour sauvegarder le patrimoine et les paysages de Louveciennes ? "
Je rectifie cette information parfaitement fausse et la remets dans le contexte:
Non, nous n'avons pas perdu 2 ans et je n'étais pas défavorable à un SPR.
L'urbanisme s'inscrit dans une échelle de temps qui se doit d'être mûrie et prendre en compte de nombreux et complexes paramètres, tant cela peut impacter le quotidien de chacun,ce, avec des conséquences irréversibles et sur le long terme.
L'équipe municipale s'était engagée en 2014 à procéder à la révision assez lourde de notre PLU pour notamment:
- faire face à la densification rendue possible par la loi ALUR (suppression des COS et des tailles minimales des parcelles pour pouvoir construire),
- rendre compatible notre PLU à la loi Grenelle 2,
- enfin rendre constructible le site de Villevert "gelé" sur demande de l'Etat dans le PLU de 2013.
Cette lourde révision du PLU, dossier que j'ai porté, était la priorité de l'époque compte tenu de ces enjeux. Elle a été menée de 2015 à 2017.
En parallèle et toujours en concertation avec l'Architecte des Bâtiments de France (ABF), nous avons estimé qu'il fallait tout d'abord aller au bout de cette procédure de révision de PLU avant d'entamer celle d'un SPR qui n'avait pas d'urgence.
Louveciennes bénéficiant effectivement d'une protection déjà forte ainsi que de l’œil vigilant de notre ABF sur toutes les demandes d'autorisation d'urbanisme.
Il n'y avait donc pas de péril...
Par ailleurs, les services de la ville, de leurs propres dires, n'avaient pas la capacité ni les compétences pour absorber une telle surcharge de travail (mener en parallèle une révision de PLU et une procédure de SPR).
Personnellement, j'ai toujours considéré que Louveciennes "méritait" un SPR (Site de Patrimoine Remarquable) et y suis toujours favorable.
Il faut simplement que cela s'inscrive dans une véritable vision, que des moyens humains et des compétences spécifiques y soit affectés, au risque sinon de sur-réglementer inutilement une réglementation d'urbanisme déjà extrêmement lourde.
Conditions qui n'étaient pas réunies, et ne sont toujours pas réunies à ce jour à ma connaissance.
Enfin, que la réflexion ne soit pas opportuniste (contexte électoral) ou ne soit pas à destination de seuls intérêts particuliers (recherche d'optimisation fiscale:crédit d'impôt que permettent les travaux effectués dans certains bâtiments inscrits en secteur de SPR). Cette réflexion autour d'un SPR doit servir véritablement l’intérêt général et la protection de Louveciennes.
Comme me le rappelait fréquemment l'ABF, un SPR n'a JAMAIS rendu inconstructible un terrain quel qu'il soit, comme le laisse pourtant entendre opportunément certains...
Cette réglementation va notamment plutôt permettre de préciser et d'imposer dans le cas de Louveciennes, des exigences de matériaux à utiliser (ravalement de façades, de toitures, de clôture, de traitement des espaces libres de constructions), des mises en oeuvre techniques précises de ces matériaux, des exigences en termes de végétalisation.
Ce SPR ne devra pas pénaliser les Louveciennois, car, OUI, cela renchérit les coûts des travaux envisagés par un particulier qui va vouloir refaire son ravalement, changer sa toiture ou faire améliorer l'isolation de sa maison, par exemple.
Là était ma préoccupation : ne pas être préjudiciable au plus grand nombre des Louveciennois.
Je pensais nécessaire de faire cette mise au point qui j'espère servira l'information et la réflexion future.
Un SPR, OUI, mais mûrement réfléchi, ce qui ne peut se faire dans une urgence inadéquate.
AL POZZO-DESCHANEL
Note de lacération Le commentaire vient d'être mis en gras pour en faciliter la lecture. Le message initial date de 15h44.
Rédigé par : AL POZZO DESCHANEL | 29 février 2020 à 16:32
Bonsoir, nouvellement arrivés sur Louveciennes, nous nous faisons avant les élections ma femme et moi-même une idée de la politique passée actuelle et future à Louveciennes.
Madame POZZO DESCHANEL était elle en désaccord avec Monsieur le Maire sur ce sujet et pourquoi a t'elle quitté ses fonctions ?
Bonne soirée
Rédigé par : Francis et Mireille Darcois | 01 mars 2020 à 19:10
@ Francis et Mireille Darcois
Anne-Laure Pozzo-Deschanel, maire-adjoint à l’Urbanisme durant 11 ans, a donné sa démission en 2019. Dans une lettre du 31 août 2019, rendue publique, elle donne ses raisons : « absence de concertation», « dysfonctionnement de l’action municipale ». Il n’est pas fait mention du dispositif SPR.
Rédigé par : La rédaction | 03 mars 2020 à 08:20
Lors de la réunion publique, dite de concertation, tenue en mairie de Louveciennes le 18 avril 2017 dont un compte-tenu a été publié sur le site de notre association, Madame Pozzo-Deschanel a dit à l'audience que les AVAP n'existaient plus. Un membre du conseil de RACINE présent lui avait alors répondu que les AVAP continuaient d’exister dans un cadre plus global appelé SPR. Les propos de Mme Pozzo Deschanel avaient obtenu ce 18 avril l'assentiment bruyant de M. Viard, jamais à court d'une affirmation gratuite ou de quelques étranges contorsions autour de la vérité, et sont en complète contradiction avec les propos que cette élue, qui a depuis démissionné, tient dans son intervention au journal numérique la « Tribune de Louveciennes ». Elle avait à cette époque affirmé publiquement son mépris pour une action en faveur d’une AVAP/SPR pour Louveciennes, ce que nous avons fidèlement rapporté dans ce compte rendu qui n’a jamais été depuis lors contesté.
L'argument du manque de personnel de la Mairie est risible car, une fois le principe du SPR voté, le document de travail concernant les limites précises et argumentées du SPR sont préparés par l' ABF et un cabinet d'architecture. Dans tous les cas, tout comme pour le PLU, le travail est fait par des cabinets d'architecture professionnels. Il en existe d'excellents nous savons des SPR menés de bout en bout en 18 mois, ARRAS, par exemple. Le contre exemple du Pecq tient à un manque de volonté et à des rivalités politiques municipales. Le coût n'en est pas prohibitif puisque ce sont plus de 600 SPR qui existent aujourd’hui. Même le coût de l'étude est pris en charge à 50% par le Ministère de la Culture. M. Trouilloud (ABF) alors interrogé en 2015, avait indiqué à ce même représentant de RACINE un coût de l'ordre de 30.000 euros pour une bonne étude.
La commune ne peut pas à la fois avoir des libéralités supérieures quelques centaines de milliers d’ euros pour rémunérer M.Jobbé-Duval de la mise en relation de la commune avec Maîtrise d’Oeuvre Associé (MOA), autrement dit avec lui-même, et proclamer que la commune n'a pas les moyens de lancer un SPR pour Louveciennes. Cela signifie par contre que la commune -qui voit ressortir Mme Pozzo de son exil municipal pour l'occasion-, n'a pas vraiment l'intention de lancer le SPR. Et donc en ne lançant pas le SPR, M. Viard va pouvoir continuer à abuser nos concitoyens en indiquant qu'il n'a pas d'autre choix que de construire à tout va. Il a les moyens de ralentir le rythme et surtout d'arrêter la dénaturation de Louveciennes mais ceci montre qu'il veut continuer à dire que c'est contre son grè !
Mme Pozzo ne mentionne en aucun cas le fait qu'un SPR est une servitude d'utilité publique et donc le seul moyen d'aider les préfets à respecter la nature patrimoniale particulière d'une commune. Le seul moyen aussi de permettre à un Maire de résister aux exigences parfois déraisonnables de construction nouvelles exigées par l' Etat.
Dire que le SPR va être source de contrainte et de surcoûts d'une part et dire que la mise en place du SPR serait générateur d'avantages fiscaux pour certains privilégiés est un non sens et une affirmation essentiellement démagogique. Les dispositions fiscales offertes par la Fondation du Patrimoine aux habitants des centre villes dans le cadre d'un SPR sont rarement les habitants les plus favorisés. Faire des travaux de restauration respectueux de la nature des bâtiments anciens coûte souvent plus cher que des travaux de fortune.
La situation des propriétaires privés n’est guère reluisante, comme l’écrit Stephan Bern dans son livre Sauvons notre Patrimoine publié chez Plon en août 2019 « Ces propriétaires contrairement aux idées reçues ne sont ni de fortunés aristocrates ni d’effrontés spéculateurs. Ce sont le plus souvent de simples passionnés d’histoire et d’architecture qui sont tombés amoureux d’un monument et qui s’efforcent avec leur deniers personnels, de l’entretenir du mieux qu’ils le peuvent dans l’espoir de le présenter au plus grand nombre. Pour ce faire, ils n’ont pas d’autres choix que celui de se débrouiller seuls, en bénéficiant d’un crédit d’impôt et s’ils sont chanceux, d’une menue subvention versée par la Drac (Directions régionales des affaires culturelles). Soyons clair, ils ne bénéficient de crédit d’impôts que sur les de restauration qu’ils effectuent sur leur monument protégé.. à condition qu’ils aient le premier euro nécessaire pour engager ces travaux ! Cela coûte moins cher à l’Etat de consenti des crédits d’impôts que de reprendre à sa charge l’ensemble de ces propriétés privées à entretenir… »
Prenons un exemple chiffré afin de donner un ordre de grandeur: remplacer des fenêtres fatiguées va coûter de l'ordre de 600 à 700 euros par fenêtre pose comprise si l'on utilise le PVC. Refaire des fenêtres en bois respectant l'esprit du bâtiment et de son époque de construction coûtera plutôt de l'ordre de 1000 euros par fenêtre pose en sus. Le label Fondation du Patrimoine permet aux personnes qui payent plus de 1300 euros d'impôt de déduire 50% des travaux de leurs revenus. Ceux qui ne paient pas d'impôts bénéficient d'un label, qui nécessite la certification de conformité de l' ABF assorti d'une subvention payée par la Fondation du Patrimoine. Ce n'est pas un dispositif pour spéculateurs financiers contrairement à ce que cherche à faire accroire Mme Pozzo. En clair pour 4 fenêtres, il faut compter 2800 euros en PVC et 4500 euros en bois. L'avantage fiscal sert à compenser la différence entre 4500 et 2800 soit 1700 euros. Est-ce qu'un dispositif de soutien par l'Etat à l'amélioration énergétique est un dispositif pour spéculateurs financiers ? Non, bien évidemment. Il s'agit ici, de la même façon, d'un soutien à l'identité particulière de certains lieux, dispositif grandement apprécié puisqu'il introduit aussi une dose de démocratie dans l'évolution urbaine en rendant aux habitants une voix dans l'évolution de leur ville et une protection contre l'urbanisation sauvage dont sont coutumiers de nombreux maires affairistes.
Comme le dit fort justement Stephan Bern dans le même ouvrage cité plus haut, page 63 « La France se divise entre les villages dont les maires ont su protéger le charme de leur bourg et ceux qui ont cédé à la pression des lotissements et des implantations de grandes surfaces périphériques… »
Plusieurs sondages d'habitants de SPR montrent que l'appréciation de l'action de la Mairie s'améliore fortement avec la mise en place d'un SPR. M.Baroin , Maire de la ville de Troyes est en train de lancer une nouvelle extension du SPR de sa ville! La quatrième nous croyons. Le renouveau du centre ville de Bordeaux correspond à la mise en place du SPR.
Quand Mme Pozzo affirmait lors de la réunion municipale précédemment évoquée que l'AVAP n'existait plus, il y avait en France une centaine d'AVAP seulement, près de cinq fois plus aujourd'hui. Ce dispositif est la solution pour la réconciliation des élus avec la population et le seul moyen de ralentir le délire bâtisseur d'élus en mal de contrôle et de pouvoir.
Plus près de nous, à Marly, le Maire Jean-Yves Perrot, en réponse à l'irritation de ses administrés face à des projets de construction autour de l'abreuvoir a décidé de faire de la mise en place d'un SPR, le fer de lance de sa campagne municipale.
Un SPR n'est pas un dispositif pour spéculateurs financiers contrairement à ce que cherche à faire accroire Mme Pozzo qui prend vraiment les gens pour des demeurés. Et ses affirmations doivent être démenties. La ville de Louveciennes risque fort de perdre son âme avant de voir disparaître sous le béton tout ce qui la rendait si attractive, par l’effet de décisions qui la dépouilleront de sa substance et de son identité.
Rédigé par : François Arlabosse, Président de RACINE à Louveciennes | 03 mars 2020 à 15:37