Murielle Charles-Beretti se présente à la tête de la liste «Louveciennes avec vous». Comme pour les autres candidats, nous l’avons interrogée sur les dossiers brûlants de la commune et notamment sur le PLU et la loi SRU, le sort de l’opération immobilière de l’Aqueduc, le dispositif « Site patrimonial remarquable », l’avenir de Villevert, l’état des finances et les impôts locaux, les deux maisons médicales, la circulation et le stationnement, la sécurité.
En raison de la longueur de l’entretien, nous avons été conduits à présenter le résultat sous la forme de deux articles.
La Tribune de Louveciennes_Louveciennoise de longue date, vous avez cependant été absente du champ politique et même de l’activité des associations locales. Qu’est-ce qui vous a motivé pour vous présenter ? Connaissez-vous bien les dossiers louveciennois ?
Murielle Charles-Beretti_Je suis effectivement Louveciennoise de longue date puisque je suis arrivée dans la commune à l’âge de deux ans, en 1964. A l’âge de 19 ans, j’ai figuré sur une liste aux élections municipales, j’étais déjà intéressée par ma commune. Au niveau associatif à Louveciennes, j’ai été Présidente de l’association APEL de l’école libre Ste Jeanne d’Arc quand mes deux enfants, mes ainés, y étaient scolarisés en primaire.
Il y a deux raisons principales à ma candidature : la première, mon engagement dans le mouvement de La République En Marche (LaREM) en 2017, la seconde, début septembre 2019, quand ma dernière enfant est partie faire ses études à Saint-Etienne, je n’avais plus d’enfant à la maison et j’avais envie de m’investir localement. J’ai rencontré les responsables locaux de LaREM. En discutant avec eux, j’ai considéré que l’engagement dans En Marche passait par un engagement local. Je me suis sentie prête, après une discussion en famille, parce que ce n’est pas une décision qu’on prend à la légère ; c’est un engagement en temps très important, mais également financier, qui exige de mettre entre parenthèse son activité professionnelle.
J’y suis allée avec la conviction de pouvoir faire quelque chose pour Louveciennes. Au début, il est vrai que je ne connaissais pas tous les dossiers. Mais c’est comme lorsque vous changez d’entreprise ou de métier. Vous commencez d’abord par vous documenter. J’ai donc lu énormément de dossiers et de documents. J’ai aussi pris un très grand nombre de rendez-vous avec des personnes qui m’ont expliqué les projets importants et qui m’ont aussi encouragé dans ma démarche. J’ai aussi analysé avec beaucoup d’intérêt les réponses reçues aux questionnaires de LREM à l’occasion des élections législatives et européennes, ce que les Louveciennois attendent, quelles sont leurs préoccupations, leurs demandes. J’ai ouvert les dossiers les uns après les autres pour comprendre le contexte, les points critiques et ce qui pouvait parfois se cacher derrière les apparences.
A ce jour, je crois donc pouvoir dire que j’ai une bien meilleure connaissance des principaux dossiers de Louveciennes. Je ne cherche pas à tout savoir, je cherche surtout à définir des priorités, des orientations, en m’attachant à préserver ce qui fait l’âme et l’identité de notre commune : son patrimoine exceptionnel, historique, culturel, architectural, environnemental et humain.
TL_Beaucoup d’observateurs s’attendaient à ce que la liste En Marche fasse liste commune avec celle de Marie-Dominique Parisot. Qu’est-ce qui vous différencie ? S’agit-il d’un problème de fond ou simplement d’un problème de personnes ?
MCB_Il faut refaire la genèse des relations que j’ai eues avec Marie-Dominique Parisot. Encouragée par l’équipe LaREM de Louveciennes, j’ai pris contact avec notre députée Marie Lebec pour avoir son avis sur ma démarche. Sur ses conseils, j’ai contacté des personnes qui entouraient l’ancien maire, André Vanhollebeke, et qui préparaient une liste devant être pilotée par Philippe Chrétien que j’ai rencontré. J’ai également rencontré Marie-Dominique Parisot, pressentie numéro 2 sur cette liste. J’étais à l’époque très ouverte pour un rapprochement, pour une liste commune. Deux choses ont brouillé cette relation. J’apprends d’une part que Marie-Dominique Parisot remplace Philippe Chrétien comme tête de la liste « Vivre à Louveciennes », et d’autre part que cette liste sollicite le soutien de LaREM ! J’ai été surprise par cette démarche…
J’ai demandé à mon tour l’investiture de LaREM. Chacune a défendu son dossier auprès du comité d’investiture de LaREM. A l’issue de cette procédure, j’ai reçu l’investiture de LREM. Sans attendre cette décision, Marie-Dominique Parisot a diffusé un tract annonçant sa candidature et le soutien de sa liste par le Modem. Depuis, elle a obtenu le soutien de l’UDI et plus récemment d’Agir. Voilà où on en est. Aux dernières nouvelles, elle n’envisage aucun rapprochement.
Je ferai une campagne respectueuse des personnes mais ferme sur les valeurs et les projets pour notre commune.
TL_ Il est évidemment difficile de se projeter après le 1er tour mais avec 4 listes en présence un retour aux urnes le 22 mars est des plus probables. L’essentiel n’est pas de participer mais de gagner. La liste arrivée en tête au 2ème tour ramasse la mise. Comment voyez-vous la suite ?
MCB_Je vous entends mais en même temps dans une commune comme Louveciennes je suis entièrement convaincue qu’on peut faire autrement. Effectivement celui qui l’emporte détient une majorité confortable avec le type de scrutin actuel, il est cependant possible de faire travailler le conseil municipal avec l’opposition.
Si je gagne je proposerai aux personnes de l’opposition de prendre en charge des projets qu’ils connaissent bien et sur lesquels nous partageons la même ambition, pour Louveciennes. Je souhaiterais que la réciproque soit vraie et dans cette perspective, je serais prête à apporter ma contribution et mon savoir-faire, au bénéfice de tous.
J’ai envoyé un courrier aux autres têtes de listes pour leur proposer une rencontre. Au-delà de nos différences, nous serons presque tous au conseil municipal pour les 6 ans à venir. Il y a des projets sur lesquels nous pourrions travailler de façon concertée. Je ne suis pas naïve. Il ne s’agit pas d’un programme commun, on a des priorités différentes mais il serait stupide que nous nous retrouvions dans la situation de 2014, qui a conduit une équipe à nous obliger à refaire les élections. Cela a laissé un très mauvais souvenir.
TL_La loi SRU exerce une contrainte très forte sur la commune en raison d’un déficit en logements sociaux. A cet égard, la récente loi Elan portée par le ministre Julien Denormandie n’a pas apporté la souplesse que certains attendaient. Comment résoudre l’équation à Louveciennes respecter au plus vite la loi SRU pour éviter d’être carencé sans aboutir à une densification excessive engendrant de multiples problèmes ? Le PLU révisé voté en 2017 prévoit 1.070 logements supplémentaires dont 565 logements sociaux d’ici 2025, 620 logements sociaux d’ici 2030.
MCB_S’agissant de la contrainte SRU, nous sommes conscients qu’il y a nécessité de proposer des logements sociaux car nous sommes loin du compte. Il y a des projets en cours notamment le projet de la Maison Gaudet à côté de la Mairie (44 logements sociaux), celui de la Maison Poisson du côté de Voisins (12 logements dont 5 logements sociaux) et bien sûr le projet des anciens tennis de Voisin (55 logements dont 22 logements sociaux). Le projet Arcade, programme de l’Aqueduc au Cœur-Volant (84 logements dont 64 logements sociaux) a été stoppé suite à un recours, les deux permis de construire associés ont été annulés. Le projet doit être complètement remis à plat. J’ai rencontré le Président du Comité de quartier du Cœur-Volant qui m’a fait part d’un projet alternatif intéressant. Tout cela devra être discuté le moment venu.
Oui il faut éviter d’être pénalisé par le fait qu’on n’aurait pas suffisamment construit de logements sociaux mais en même temps nous avons le projet Villevert qui est un poumon de respiration. Il devient indispensable de lancer ce projet.
Il y a d’autres endroits où il serait possible de construire, avec des programmes plus modestes et mieux intégrés dans la commune. Parmi les autres possibilités d’implantation de logements sociaux, il y a par exemple l’ancienne EHPAD de la rue Montbuisson actuellement inoccupée car bloquée.
Il y a également un Centre d’hébergement sur le quai Conti qui accueille des personnes en détresse ou des demandeurs d’asile, de façon temporaire. Ces logements, une centaine, n’entrent pas aujourd’hui dans le calcul de la loi SRU. Il faut en discuter avec le Préfet pour qu’ils soient comptabilisés en logements sociaux en contrepartie des efforts faits par la commune pour scolariser les enfants et les accueillir à la cantine.
Enfin, nous sommes en train d’étudier le protocole Plan Prévention à destination des communes en risque de carence, ce qui permettrait de bénéficier d’une aide financière du Département des Yvelines.
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