C’est donc dimanche 12 juin que se déroulera le 1er tour de scrutin des élections législatives. Si l’on se fie aux sondages, dans les intentions de votes, la majorité présidentielle et la Nupes de Jean-Luc Mélenchon font la course en tête dans un contexte d’abstention très forte.
A écouter les uns et les autres, on sent que beaucoup d’électeurs souhaiteraient à la fois avoir une assemblée plus diversifiée mais en même temps qu’elle soit efficace.
Le plus souvent on vote pour un mouvement ou un parti quel que soit celui ou celle qui porte ses couleurs.
Il y a ceux, mais il s’agit vraisemblablement d’une minorité, qui se déterminent en fonction de la personnalité des candidats.
Nous avons publié dans La Tribune de Louveciennes un entretien avec Marie Lebec, députée LREM sortante, candidate à sa réélection. Elle va affronter au premier tour des Législatives, dans la 4ème circonscription des Yvelines, 8 candidats dont Charles Consigny (Les Républicains), Céline Bourdon (La France insoumise, Nupes), Sophie Lelandais (Rassemblement National), Bénédicte Rativet (Reconquête).
Comme c’est d’usage sur notre site non partisan, nous avons souhaité prendre contact, avec les autres candidats de la circonscription pour recueillir leur point de vue ; pour le moment, seuls Charles Consigny (Les Républicains) et Bénédicte Rativet (Reconquête) nous ont apporté, par écrit, des réponses à notre questionnaire.
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Les réponses de Charles Consigny
Charles Consigny, 33 ans, est avocat. Il s’est fait connaître du grand public par sa participation comme chroniqueur à l’émission de Laurent Ruquier « On est pas couché ce soir » et à RMC dans « Les Grandes Gueules ». Son parcours politique l’amène d’abord du côté de Christine Boutin, à l’époque Présidente du parti Chrétien-démocrate puis il apporte son soutien à Nicolas Sarkozy lors de la campagne électorale de 2012 puis à Valérie Pécresse en 2022.
(Charles Consigny - Photo fournie par le candidat)
La Tribune de Louveciennes - Pourquoi avoir choisi de vous présenter dans la 4ème circonscription des Yvelines face à la député sortante, Marie Lebec, qui est maintenant bien implantée et a été très active durant son mandat ?
Charles Consigny - Je ne trouve pas qu’elle ait été très active. Elle a été impuissante à stopper la bétonnisation de la circonscription. Elle a été très peu présente. Elle n’avait à mon sens aucun poids politique, comme la plupart des députés LREM.
Je suis candidat dans les Yvelines parce que j’y ai des attaches familiales, à Carrières-sur-Seine, depuis plusieurs générations, parce que c’est une terre à reconquérir pour la droite et le centre et parce que c’est un magnifique territoire doté d’un patrimoine culturel et naturel exceptionnel, à quelques encablures de Paris. Je veux défendre ce modèle, ce mode de vie.
TL - Quels sont pour vous les dossiers prioritaires à défendre ?
Charles Consigny - Stopper la densification urbaine me paraît nécessaire. A Louveciennes en particulier, je veux, aux côtés de la Mairie, mettre en échec le projet soutenu par la Préfecture de créer un deuxième centre-ville composé en grande partie de logements sociaux sur le site de Villevert. Je ne suis pas opposé par principe aux logements sociaux mais je pense qu’une bonne politique consiste avant tout à faire en sorte que moins de gens aient besoin de logements sociaux, en permettant l’augmentation de leurs revenus avec des baisses de charges et de fiscalité notamment. Je pense par ailleurs que les lois imposant des seuils de logements sociaux doivent être réécrites pour que la spécificité de certains territoires comme celui de Louveciennes, où la nature doit garder toute sa place, soit prise en compte. Là-dessus, la candidate sortante n’a rien fait.
TL - Comment concilier sur notre territoire les menaces posées par une densification massive avec les besoins en logements pour les différentes catégories de la population ?
Charles Consigny - En décentralisant ! Je suis favorable à une décentralisation forte afin que tout ne se passe plus à Paris et que les communes de l’Île-de-France ne soient plus menacées par des constructions hystériques de logements. Je suis favorable à la délocalisation de la plupart des administrations et des ministères dans des villes comme Bordeaux, Lille, Le Havre etc, et aussi des communes de dimension moindre mais qui pourraient parfaitement accueillir des structures de ce type, comme Dole, Poitiers, Dijon…, afin d’amorcer un vrai processus de déconcentration des activités à Paris. Là-dessus aussi, la majorité présidentielle n’a absolument rien fait.
TL - Avec la suppression de la taxe d’habitation, les communes perdent en grande partie la maitrise de leurs ressources fiscales. Quelle pourrait être le contenu d’une réforme des finances locales ?
Charles Consigny - Il faut revoir les règles de péréquation pour les communes considérées souvent à tort comme mieux loties que d’autres ne soient plus lésées et puissent avoir davantage de visibilité sur leur budget. Je pense qu’une partie de l’impôt sur le revenu (évidemment sans l’augmenter) pourrait revenir aux communes. Cela aurait le mérite de faire un impôt plus équitablement réparti que la seule taxe foncière qui ne pèse que sur ceux qui sont propriétaires de leur logement.
TL - Le diagnostic sur les méfaits du « millefeuille territorial » est largement partagé. Quels sont pour vous les échelons à supprimer, à regrouper ?
Charles Consigny - Je suis favorable au conseiller territorial. Je ne suis pas certain de la pertinence d’ajouter aux communes intercommunalités, EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), agglomérations et métropoles. De façon générale, mon projet est libéral : je suis pour moins d’Etat. Je pense que la France a atteint un point de non-retour dans sa folie étatiste. Il faut laisser travailler le secteur privé dans les domaines où le secteur public n’est pas indispensable.
"Je n'ai rien contre les logements sociaux mais je préférerais que les gens n'en aient pas besoin" .... astucieux non ?
Et affecter une part de l'impôt sur le revenu aux communes, voilà une idée originale, qui va dans le sens de plus de simplicité, avec sans doute un taux qui serait à la main des communes ? ..
Rédigé par : Pourbaix | 10 juin 2022 à 09:32
@Monsieur Pourbaix
Vous n’êtes pas sans savoir que moins d’un ménage sur deux ne paye pas d’impôt sur le revenu. C’est donc à cette moitié qu’incomberait la charge d’assurer des ressources à la commune au bénéfice de tous les habitants utilisateur de ses services.
De plus laisser aux élus des communes le soin de fixer les taux d’un impôt dont le taux est progressif paraît incongru. C’est oublier les objectifs assignés à cet impôt.
Il faut trouver autre chose. L’idéal serait de trouver un impôt ayant une base élargie associée à un taux faible.
C’était les intentions de Rocard avec la CSG mais on a vu que les gouvernements successifs n’ont pas retenu la leçon. On est passé de 1,1 % à 9% en moyenne (le système s’est complexifié) sans parler de la CRDS.
La réforme des finances locales est urgente. Il n’est pas certain que la nouvelle assemblée soit malheureusement en capacité de la faire.
Rédigé par : La rédaction | 24 juin 2022 à 09:43