Les avertissements de la taxe foncière viennent d’atterrir dans les boîtes aux lettres des propriétaires de maison ou d’appartement. Particulièrement nombreux à Louveciennes, pour la plupart, ils en ont fait leur résidence principale.
Le montant de la contribution de 2023 connaît une augmentation corsée de 7,1 % qui correspond à la revalorisation des valeurs locatives cadastrales décidée par le gouvernement ; il s’agit de sa plus forte hausse depuis 1986, selon l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI).
Les Louveciennois peuvent se consoler, la municipalité n’a pas modifié les taux d’imposition. Contrairement à d’autres villes qui ont dopé l’addition comme Paris où la taxe foncière a augmenté d’une manière indécente de 59 % (1). Contrairement cependant à la promesse faite par la majorité issue des élections municipales de Louveciennes de décembre 2021 de diminuer la taxe foncière, promesse qui n’a pas été honorée quelques semaines plus tard, au moment de l’arrêté du budget 2022. En politique, même locale, on en revient toujours à la citation de ce bon Monsieur Queuille, politicien radical-socialiste de la IIIème et de la IVème République, un connaisseur : « Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. »
Pourtant les comptes définitifs de l’exercice 2022 de Louveciennes ont montré qu’une diminution était tout à fait de l’ordre du possible, l’excédent du budget de fonctionnement s’est élevé à près de 2 millions d’euros, par ailleurs la trésorerie abondante (6 millions d’euros) permettait de faire ce geste (2) ; de surcroît cette trésorerie est non productive d’intérêt et rognée par la forte inflation en cours.
Certes, pour les élus en charge de la gestion financière des communes, les prévisions sont particulièrement difficiles car leur échappent de nombreux paramètres.
En supprimant la taxe d’habitation, Emmanuel Macron a rompu le lien financier existant entre les services rendus par la commune et la contribution des habitants (3). En 2017, on envisageait une véritable réforme de la fiscalité locale mais celle-ci n’est jamais venue. La taxe d’habitation supprimée fait l’objet il est vrai d’une compensation (4) mais dont l‘évolution ne tient pas compte du dynamisme démographique. Comment alors inciter les maires à mener une politique de construction active et offrir aux nouveaux arrivants des services (écoles, services sociaux, routes,…) qui ne sont pas financés. S’il s’agit de propriétaires de logements neufs, ils acquitteront bien entendu la taxe foncière mais il n’en est pas même des bailleurs de logement sociaux qui en sont largement exemptés sans compensation de l’Etat (5).
Alors que nous sommes entrés dans une grave crise du logement, les errances en matière fiscale se rajoutent aux causes multiples qui la provoquent (hausse des taux d’intérêt et des coûts de la construction, application coûteuse des normes environnementales,…).
FK
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