La Tribune de Louveciennes

Marie Lebec retrouve son siège dans une assemblée éclatée

Marie Lebec l’aura donc assez facilement remporté dans la 4ème circonscription des Yvelines dont elle est députée depuis 2017, et ceci malgré la mise en minorité du camp présidentiel après une dissolution incompréhensible.

Son destin ministériel est en revanche largement compromis, elle qui venait d’étrenner en janvier sa fonction de Ministre chargé des relations avec le Parlement dans le gouvernement de Gabriel Attal.

(Marie Lebec - Photo publiée sur son compte X)

Lors du premier tour du 30 juin, elle a viré nettement en tête obtenant 41,24 % des voix contre 27,21 % pour Céline Bourdon (Nouveau Front Populaire/LFI)  et 19,99 % pour Jean-François Martoux (Droite/RN). La candidate LR, Anne-Sophie Ho Massot a été largement distancée avec ses 9,28 %.  

Sur la base des Européennes, on pouvait s’attendre à un scrutin serré (1). Il n’en a rien été. Marie Lebec a fait beaucoup mieux que la liste de Valérie Hayer aux Européennes. Elle est maintenant bien ancrée dans le territoire. En revanche, il ne nous semble pas que le porte à porte (très prisé par les politiques), ni les réunions ont pu faire la différence, celle tenue à Louveciennes a été d’une qualité fort médiocre, on était dans le compte-rendu de mandat, à petite échelle, loin des enjeux majeurs qui se posent au pays. Comme ministre « j’ai trouvé mon expérience très enrichissante » a-t-elle souligné. Au niveau local, elle est très présente, avec une petite équipe dévouée qui ne ménage pas ses efforts. Elle est également reconnue comme une politique qui travaille ses dossiers.

Au second tour, la triangulaire (avec la présence d’un candidat Droite/RN) a été une confirmation du résultat déjà inscrit  dans le vote du premier tour. On n’a pas activé un front républicain face à la menace de l’extrême droite, car celle-ci n’avait aucune chance de l’emporter. Marie Lebec a été réélue avec 50,67 % des voix loin devant Céline Bourdon (26,97 %) et Jean-François Martoux (22,35 %).

Dans la circonscription, nombre de villes se sont montrées  favorables à Marie Lebec : Croissy-sur-Seine (60,56 %), Louveciennes (58,32 %), Chatou (54,21 %), Marly-le-Roi (51,59 %), Carrières-sur-Seine (49,69 %), Le Port-Marly (45,08 %). La ville de Houilles était plus disputée. Avec ses 22.000 inscrits, son poids électoral est important dans une circonscription qui compte 80 881 inscrits. Au premier tour, Céline Bourdon avec 36,05 % est arrivée d’une courte tête devant Marie Lebec et ses 35,05  %. Au second tour, cette avance a été perdue par la candidate de la gauche, version « insoumise »,  qui n’a récolté que 36,63 % alors que le score de Marie Lebec a bondi à 42,65 %. 

« Repartir de l’avant »

Entre les états d’âme de  nombreux élus (ou battus) du camp présidentiel, le « rêve fracassé » dont parle Gilles LeGendre, ancien Président du groupe En Marche, Marie Lebec reste fidèle à Emmanuel Macron, elle a été d’ailleurs une des seules à afficher son portrait sur ses tracts et affiches, elle avait même parlé au moment de sa nomination comme ministre de « confiance aveugle » envers lui (Le Monde, 13  janvier 2024). Elle se veut positive si on en croit les propos rapportés par Le Point (11 juillet 2024) «Aujourd’hui on a les moyens de faire la révolution, de remettre tout à plat et de repartir de l’avant ». Même si le mot « révolution » est celui choisi par Emmanuel Macron pour son livre-programme de 2016, dans le contexte actuel la révolution rêvée par certains est plutôt « bolivarienne ». 

Une assemblée nationale divisée

L’Assemblée nationale se retrouve sans majorité, divisée en trois blocs de taille comparable, entre le Nouveau Front Populaire  (178), le camp présidentiel (156) et le Rassemblement National (142).

Le camp présidentiel a nettement perdu avec cette dissolution. Il disposait de 250 députés, une majorité certes relative, qui lui permettait cependant de faire passer des textes et jusqu’à présent, au gouvernement issu de ses rang, d’éviter la censure. Il se retrouve avec une perte sèche de 94 députés. C’est énorme.

On nous a dit, du côté des quelques rares macronistes approuvant la dissolution que celle-ci était inévitable et qu’elle serait de toutes les façons intervenue en automne à l’occasion d’une censure du budget. Mais c’est précisément là où l’intelligence politique a manqué au Président de la République. Lancer « une grenade dégoupillée dans les jambes des Français» (selon les propos d’Emmanuel Macron rapportés par Le Monde) pour obtenir « une clarification » était un pari perdu d’avance. 

Et s’il fallait tomber à l’automne, c’était sur des choix clairement assumés. La présentation d’un budget de vérité était une de ces occasions. Elle pouvait ainsi permettre un large débat sur la situation réelle de la France et les voies et moyens pour y faire face (cela aurait également permis d’éviter d’avoir ces programmes bricolés à la hâte). Et si devait s’en suivre une censure du gouvernement, un retour vers les électeurs aurait eu du sens. Une occasion misérablement gâchée.

Le pays est maintenant plongé dans une période convulsive dont on ne sait pas, pour le moment, quand on en sortira et dans quel état. «La France a besoin d'une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde», avait  expliqué le Président de la République lors de son allocution annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale. Les Législatives, qui devaient provoquer une « clarification », ont conduit à une « grande indétermination » selon le jugement de l’ancien Premier Ministre, Edouard Philippe.

Alors que les Français se dirigeaient tranquillement vers des vacances bien méritées, goûtant par avance aux plaisirs partagés du Tour de France, de l’Euro de football et des JO de Paris (en communion avec le reste du monde), le Président de la République nous a entraîné en « même temps » dans un de ces désordres, dont on ne voit pas pour le moment une issue, et qui ne sera peut être pas exempt de violences.  

Et pendant ce temps, les problèmes demeurent. Les 10 millions d’électeurs en quête de réponses sur les questions d’insécurité, d’immigration/identité, de pouvoir d’achat qui ont voté pour le RN sont toujours là ; il faut écouter comme l’a bien écrit Ariane Mnouchkine, femme de théâtre et de gauche « les peurs et les angoisses » du peuple qu’on a « lâché ». Le dessin est de Plantu. 

FK

 

1. La comparaison avec le résultat des Européennes a du sens puisque la tenue des Législatives s’est faite peu de temps après. Le seul élément perturbateur est la forte participation enregistrée à l’occasion des Législatives soit 70,7 % au premier tour et 73,1 % au second tour. Au niveau de la circonscription, la liste Hayer (Ensemble) a recueilli 10.613 suffrages contre 4.793 pour la liste Aubry. Mais si l’on ajoute les suffrages de toutes les listes de gauche qui se sont regroupées autour du Nouveau Front Populaire le total monte à 16.322. Il y avait donc du potentiel à gauche. Reste que d’autres facteurs ont pu jouer lors du premier tour : l’appartenance de Céline Bourdon à La France Insoumise pouvant décourager certains électeurs de gauche (tendance Glucksmann), le coefficient personnel de Marie Lebec, une forte mobilisation des électeurs de droite,….

Annexe - Les résultats bruts

Elections législatives

4ème circonscription des Yvelines

Car­rières-sur-Seine, Cha­tou, Croissy, Houilles, Lou­ve­ciennes, Marly-le-Roi, Port-Marly

Premier tour - 30 juin 2024

Le premier pourcentage est celui obtenu au niveau de la circonscription, le pourcentage entre parenthèse est celui obtenu à Louveciennes. Le nombre de voix est celui obtenu au niveau de la circonscription.

1. Marie LEBEC (Ensemble) : 41,24 % (46,48 %) > 23.932 voix
2. Céline BOURDON (Le Nouveau Front Populaire, La France Insoumise) : 27,21 % (16,55 %) > 15.787 voix
3. Jean-François MOURTOUX (LR, Les Républicains) : 19,99 % (22,31 %) > 11.599 voix
4. Anne-Sophie HO MASSAT  : 9,28 % (12,25 %) > 5.383 voix 
5. Manon BARDY (Reconquête) : 1,44 % (1,79 %) > 835 voix
6. Frank MAUREL (Lutte Ouvrière) : 0,84 % (0,63 %) > 489 voix
7. James POGGIA  : 0,00 % (0,00 %) > 2 voix

Inscrits : 80.858

Participation : 73,13 % (76,94 %)

Votes blancs : 833 > 1,41 % (1,11 %)

Votes nuls : 269 > 0,45 % (0,40 % )

Exprimés : 58.027

Les votes blancs et nuls sont calculés en pourcentage des votants.

Les votes pour les candidats sont calculés en pourcentage des suffrages exprimés. 

Sources : Ministère de l’Intérieur - Ville de Louveciennes

Second tour - 7 juillet 2024

Le premier pourcentage est celui obtenu au niveau de la circonscription, le pourcentage entre parenthèse est celui obtenu à Louveciennes. Le nombre de voix est celui obtenu au niveau de la circonscription.

1. Marie LEBEC (Ensemble) : 50,67 % (58,32 %) > 28.306 voix
2. Céline BOURDON (Le Nouveau Front Populaire, La France Insoumise) : 26,97 % (14,97 %) > 15.066 voix
3. Jean-François MOURTOUX (Droite - Rassemblement National : 22,35 % (26,71 %) > 12.486 voix

Inscrits : 80.881

Participation : 70,65 % (72,70 %)

Vote blanc : 998 > 1,75 % (1,62 %)

Vote nul : 286 > 0,50 % (0,37 %)

Exprimés : 55.858

Les votes blancs et nuls sont calculés en pourcentage des votants.

Les votes pour les candidats sont calculés en pourcentage des suffrages exprimés.

Sources : Ministère de l’Intérieur - Ville de Louveciennes

 

 

 

Focus sur la 4ème circonscription des Yvelines : un scrutin serré en perspective

Cette 4ème circonscription regroupe les électeurs de

Car­rières-sur-Seine, Cha­tou, Croissy, Houilles, Lou­ve­ciennes, Marly-le-Roi et Port-Marly.

7 candidats sont en lice : Marie Lebec  (Ensemble pour la République, Renaissance), Céline Bourdon (Nouveau Front Populaire- LFI), Jean-François Mourtoux (Rassemblement national/Les Républicains..de Droite), Manon Bardy (Reconquête !), Anne-Sophie Ho Massat (Les Républicains), Franck Maurel (Lutte ouvrière) et James Poggia.

(Panneaux électoraux devant la Mairie de Louveciennes - Photo ER)

Nous proposons ci-après une rapide présentation du parcours des candidats (dans la mesure où l’information est disponible) ainsi que les priorités de leur programme à partir de leurs tracts électoraux et parfois de leur communication sur les réseaux sociaux.

Nous avons renoncé à analyser les programmes, à les comparer car certains sont totalement « hors sol » ne reposant pas sur la situation réelle dans laquelle se trouve la France. On pourra dire que le temps a manqué pour mettre au point des programmes sérieux, donc allant au plus pressé, on a recyclé ce qu’on avait en stock. Cela montre aussi qu’en raison d’une certaine déliquescence des partis aucun travail de fond ne s’y effectue. A l’heure actuelle, la parole des politiques est largement démonétisée et plus encore lorsqu’ils nous font des promesses. Selon les instituts de sondage, les programmes des différents partis auront peu d’influence sur le choix des électeurs aux législatives. Les candidats qui se présentent à nous font partie de blocs opposés, assez irréductibles - le RN,  le camp présidentiel et la gauche contrôlée par LFI - alors que devant les défis auxquels le pays se trouve confronté, l’urgence serait d’avoir une coalition de gens du parti de la raison. On ne l’a pas eu avant le vote, il faut souhaiter qu’on l’ait après.

Les candidats et leur programme

Marie Lebec (Ensemble pour la République, Renaissance) est la députée sortante, élue en 2017, réélue en 2022. Elle se représente. Elle a été très active au cours de ce mandat écourtée et son action a d'ailleurs été récompensée par une nomination en janvier comme  Ministre des relations avec le parlement dans le gouvernement de Gabriel Attal. En 2022, elle l’avait largement emporté au second tour à l’occasion d’un duel avec Céline Bourdon (Nupes, La France Insoumise) avec 65,69 % contre les 34,31 %. A Louveciennes le score était encore plus flatteur 78,85 % contre les 21,15 % de Céline Bourdon (1) (2). Elle estime que « beaucoup a été fait mais que le compte n’y est pas encore ». Des progrès sont à réaliser dans le redressement des comptes publics, la régulation des flux migratoires, la garantie d’un égal accès aux soins pour tous, le renforcement du rôle de l’école, la sécurité pour chacun.

Céline Bourdon, portera cette fois-ci les couleurs du Nouveau Front populaire - LFI. Dans sa communication électorale, elle affiche clairement le soutien de Jean-Luc Mélenchon (avec sa photo mise en valeur) et décline le programme du Nouveau Front Populaire élaboré dans la hâte (on est loin des longues négociations ayant entouré le Programme commun) : le blocage des prix de première nécessité, l’annulation de la réforme des retraites et le retour à la retraite à 60 ans, l’augmentation du Smic et de 10 % des salaires des fonctionnaires, le plan d’urgence pour l’hôpital,… Elle mène également, sur les réseaux sociaux, un combat plus personnel contre les souffrances animales (en revanche, elle ne dit rien sur l’abattage rituel et pour cause….). Lors des élections de 2022, elle s’était déclarée végétarienne, vegan, féministe, se battant en priorité pour l’égalité femmes-hommes, …(1)

Jean-François Mourtoux, est actuellement haut fonctionnaire au Ministère de la Santé. Il a commencé sa carrière  professionnelle en tant que professeur agrégé d’histoire qu’il a enseigné une quinzaine d’années durant aux lycées de Nanterre et de Sartrouvile avant d’intégrer l’Ecole nationale d’administration (ENA). C’est également un ancien conseil municipal de Houilles (sous les étiquette UMP puis LR). Il se présente au nom de l’alliance entre Les Républicains à Droite (ralliés à Eric Ciotti) et le Rassemblement National avec un programme autour des thèmes suivants : remettre la France en ordre (pour que les délinquants et les criminels soient punis et notre sécurité rétablie), soutenir le pouvoir d’achat (pour que le travail paie, pour que les factures d’électricité et de carburant baissent), stopper la submersion migratoire (pour que nos frontières cessent d’être des passoires et retrouver notre souveraineté),….. Dans ses propositions plus personnelles figurent le redressement économique de la France, une réforme de la politique pénale, l’application de la loi concernant la politique migratoire, la fin de l’obligation des 25 % de logements sociaux et de la bétonisation de nos villes,…

Anne-Sophie Ho Massat est investie par Les Républicains que certains appellent le canal historique. Elle est depuis janvier 2022 directrice générale des services de l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle a une certaine expérience du terrain local ayant travaillé de nombreuses années durant à la Mairie de Rueil-Malmaison (de 2004 à 2008, elle a été directrice de l’agence de développement durable, puis de 2008 à 2010 elle a occupé le poste de directrice de l’éducation) et à celle de Croissy-sur-Seine, d’abord comme directrice générale des service adjointe de 2010 à 2015, puis comme directrice générale des services de 2015 à 2022. Elle a reçu le soutien de Pierre Lequiller, ancien député de la circonscription, ancien maire de Louveciennes, homme politique d’expérience mais il n’est pas certain que cela soit suffisant pour se qualifier au second tour  Il est d’ailleurs étonnant qu’aucun maire de cette tendance dans la circonscription ne se soit lancé dans la bataille. Les priorités affichés sont les suivantes : remettre de l’ordre dans nos frontières et dans nos rues et sanctionner réellement les délinquants, répondre à l’urgence sociale en permettant à nos compatriotes de vivre dignement de leur travail et de leur retraite, réformer l’Etat pour cesser d’asphyxier les Français sous le poids des normes et des impôts, répondre à l’impératif écologique et éducatif.

Manon Bardy représente Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour. Marion Maréchal qui était tête de liste aux Européennes vient d’abandonner ce parti, départ sanctionné par une exclusion. Les priorités du  programme sont connues : stop à l’immigration massive (pour juguler un basculement démographique sans précédent), stop à l’insécurité et au laxisme (face à la délinquance et à la criminalité du quotidien), stop au matraquage fiscal (responsable de la perte du pouvoir d’achat),…

Franck Maurel, ingénieur dans l’énergie, est le candidat de Lutte Ouvrière (LO), parti trotskiste emmené par Nathalie Arthaud. Présence symbolique qui montre que ce parti n’a pas envie de s’inscrire dans la démarche du Nouveau Front Populaire (contrairement aux autres mouvances trotskistes comme le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Il est vrai aussi que les lambertistes ont un représentant « caché » que tout le monde connaît, Jean-Luc Mélenchon). Le candidat de LO s’adressant aux « Travailleuses, Travailleurs » leur transmet un message souvent entendu et popularisé en son temps par Arlette Laguiller « La grande bourgeoisie a le monopole de l’argent et la propriété des entreprises. L’Etat, l’armée et la police sont à son service. Les politiciens peuvent promettre ce qu’ils veulent, c’est elle qui décide. »

James Poggia, inscrit auprès de la Préfecture est le grand inconnu de ce scrutin. Ni programme, ni bulletin de vote ne figurent dans l’enveloppe envoyée à tous électeurs. Aucune trace sur les panneaux électoraux. Voulait-il faire plaisir à sa maman ? Avait-il fait un pari ? On se perd en conjecture. Qu’il nous rassure au plus vite !

Un scrutin serré en perspective

Sur la base des seules Européennes du 9 juin 2024, le scrutin du 1er tour risque d’être serré (3). Une triangulaire au second tour n’est pas exclue, mettant en concurrence Cécile Bourdon, Marie Lebec et Jean-François Mourtoux.

La candidate LR aura du mal à se qualifier en raison de l’obligation de rassembler au moins 12,5% des électeurs inscrits. Ce n'est pas faire injures aux autres candidats pour estimer qu'ils ne feront que de la figuration et qu’ils auront du mal à dépasser les 5% qui leur assurerait au moins le remboursement des frais de  leur campagne.

Depuis le 9 juin, des paramètres nouveaux sont apparus qui peuvent avoir une certaine importance : le taux de participation semble devoir être en très forte progression par rapport à 2022, le coefficient de notoriété va indiscutablement jouer pour Marie Lebec mais celui-ci peut s’exercer dans les deux sens, favorable Vs défavorable, la déperdition possible des voix des listes Glucksmann et Toussaint au détriment d’une candidate marquée LFI, le trouble chez les électeurs LR après l’opération Ciotti, le report très possible des voix qui s’étaient portées sur Marion Maréchal vers le candidat de l’alliance LR-RN, ….

A chacun de voter en conscience, et rendez-vous au soir du dimanche 30 juin. 

FK

(1) Article du 23 juin 2022 > Législatives 2022 : la réélection confortable de Marie Lebec en décalage avec les résultats décevants d’Ensemble > https://louveciennestribune.typepad.com/media/2022/06/législatives-2022-la-réélection-confortable-de-marie-lebec-en-décalage-avec-les-résultats-décevants-densemble.html

(2) Annexe - Les résultats bruts de 2022

Elections législatives

4ème circonscription des Yvelines

Car­rières-sur-Seine, Cha­tou, Croissy, Houilles, Lou­ve­ciennes, Marly-le-Roi, Port-Marly

Législatives 2022                                                     Premier Premier tour - 12 juin 2022

Le premier pourcentage est celui obtenu au niveau de la circonscription, le pourcentage entre parenthèse est celui obtenu à Louveciennes.

1. Marie LEBEC (Ensemble, LREM) : 42,34 % (47,80 %)
2. Céline BOURDON (Nupes, La France Insoumise) : 24,93 % (14,09 %)
3. Charles CONSIGNY (LR, Les Républicains) : 12,77 % (16,26 %)
4. Sophie LELANDAIS (RN) : 8,65 % (5,81 %)
5. Bénédicte RATIVET (Reconquête) : 6,54 % (12,32 %)
6. Chloé RICHARD-DESOUBEAUX (Ecologiste) : 2,56 % (2,30 %)
7. Céline ZANATTA (Divers Gauche) : 1,01 % (0,80 %)
8. Frank MAUREL (Extrême Gauche) : 0,78 % (0,47 %)
9. Bruno CANEPARO (Divers droite)) : 0,42 % (0,17 %)

Participation : 54,84 % (58,10 %)

Votes blancs : 1,31 % (0,92 %)

Votes nuls : 0,33 % (0,26 )

Les votes blancs et nuls sont calculés en pourcentage des votes exprimés.

Sources : Ministère de l’Intérieur - Ville de Louveciennes

Second tour - 19 juin 2022

Le premier pourcentage est celui obtenu au niveau de la circonscription, le pourcentage entre parenthèse est celui obtenu à Louveciennes.

1. Marie LEBEC (Ensemble, LREM) : 65,69 % (78,85 %)
2. Céline BOURDON (Nupes, La France Insoumise) : 34,31 % (21,15 %)

Participation : 52,33 % (53,66 %)

Vote blanc : 4,40 % (5,25 %)

Vote nul : 1,67 % (2,25 %)

Sources : Ministère de l’Intérieur - Ville de Louveciennes

(3) Les résultats des européennes 2024 transposés au niveau de la 4ème circonscription sont les suivants :

Renaissance (liste Hayer) > 22,06 %

Place publique - PS (liste Glucksmann) > 16,56 %

RN (liste Bardella) > 15,94 %

LR (liste Bellamy) > 12,69 %

LFI (liste Aubry) >   9,95 %

Les Verts (liste Toussaint) >   7,39 %

Reconquête (liste Maréchal) >   6,42 %

Ces données non officielles découlent d’une compilation réalisée à partir des chiffres publiés par chaque commune. 

 

Des législatives à haut risque

Les dés sont en train de rouler.

Le Président de la République a annoncé au soir des élections européennes du 7 juin sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et d’appeler les électeurs aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochains.

L'annonce de la dissolution a constitué un véritable choc dans le monde politique mais également pour les  Français. Certes on savait qu’en raison de l'absence de majorité absolue à l’Assemblée, aux tumultes provoqués par le groupe de La France insoumise (LFI), le climat était délétère et le gouvernement à la merci d'une motion de censure. Les experts l'attendaient pour la rentrée à l’occasion de l'examen du budget. C’est le résultat jugé catastrophique des élections européennes avec le score historique du Rassemblement Nationale (RN) et la chute sévère de Renaissance qui a incité le Président de la République à précipiter le mouvement pour rester le maître des horloges. Alors qu’on est à peu de jours du début des JO de Paris qui va concentrer sur la France l’attention du monde entier, de nombreux observateurs pensent qu’il y a là une prise de risque très élevée, voire irrationnelle. Une faute politique majeure.

Et sans faire de psychologie de comptoir, on ne peut manquer d’observer qu’Emmanuel Macron ne peut vivre que dans un état de tension constante. Ses prédécesseurs se ménageaient des moments de silence, de réflexion. De Gaulle, Mitterrand n’étaient pas constamment sur le devant de la scène. Certains diront que le monde a changé et qu’une telle attitude à l’heure des réseaux sociaux, de l’information en continue sur les chaînes TV n’est plus possible. Quoique. 

L’actuel Président de la République est dans l’action permanente. Toujours en mouvement. Il ne s’économise pas. Dans les quelques jours qui ont précédé la décision de dissolution, n’avait-il pas fait un aller-retour de 50 heures pour essayer de calmer les émeutiers en Nouvelle-Calédonie, effectué une visite d’Etat de 3 jours en Allemagne, présidé les cérémonies du  80^e anniversaire du débarquement en Normandie avec 8 discours, accueilli à Paris le Président des Etats-Unis, Jo Biden. Sans parler des décisions urgentes à prendre sur les  innombrables dossiers qui remontent immanquablement vers lui.

La question est moins de s’interroger sur la valeur intrinsèque des candidats qui se présentent dans les 577 circonscriptions mais plutôt de savoir au soir du 7 juillet dans quelle situation le Président de la République se trouvera. 4 scenarii peuvent être envisagés. 

Dans le premier scénario, il disposera d’une majorité absolue issue de Ensemble pour la République qui regroupe Renaissance, Mouvement démocrate, Horizons, UDI et le Parti radical. Scénario plus qu’improbable au vu des sondages, même une majorité relative semble hors de portée. 

Dans le deuxième scénario, le Rassemblement National (RN) emporte la majorité absolue. On serait alors dans le cas d’une cohabitation mais moins apaisée que dans le passé, la proclamation des résultats puis la mise en oeuvre du programme risquent d’engendre des troubles sérieux dans la rue, dans des entreprises publiques. 

Le troisième scénario voit le Nouveau Front Populaire triompher et réunir la majorité absolue. La question qui se posera, indépendamment d’un programme économique aventureux, de quel côté penchera le cartel, LFI ou les sociaux démocrates ? 

Le quatrième scénario nous conduirait vers une situation totalement inédite et imprévisible, avec une chambre des députés ingouvernable, beaucoup plus en tous cas que celle qui vient d’être dissoute, et avec un gouvernement introuvable. On serait alors dans de beaux draps. D’autres pays, mais de moindre importance que la France, ont connu de telles situations : la Belgique n’a pas eu de gouvernement pendant plus d’un an, d’autres comme l’Italie ont eu des gouvernements formés de techniciens. Dans un pays aussi centralisé que la France ce serait difficilement concevable. Mais cela risque pourtant d’arriver et de se prolonger, puisque comme on le sait, cette chambre des députés nouvellement élue ne peut être dissoute avant un an.

(Dessin de  Xavier Gorce *)

Après cette dissolution puérile, on demande maintenant aux Français, dans l’urgence, par leur vote, de recomposer  le paysage politique du pays. L’environnement est dangereux, la guerre est à nos portes, la menace du terrorisme islamique toujours présente, la situation financière est catastrophique avec ses dettes insoutenables. Face à cela, les blocs constitués par le RN et le Nouveau Front Populaire, appuyés apparemment par 70 % des électeurs, proposent des programmes irréalistes axés sur la dépense au détriment de la création de richesses à distribuer. Les économistes les plus éminents, Jean Tirole, prix Nobel d’économie 2014,  Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI, Philippe Aghion, du Collège de France, peuvent bien alerter sur les réels dangers de ces programmes. Rien n’y fait. Il se trouve même des économistes militants aux visions scolaires pour soutenir toutes les inconséquences, eux qui, comme on a pu le dire plaisamment, seraient incapables de gérer une baraque de frites. 

Les électeurs vont se déterminer essentiellement en fonction de quelques préférences ou obsessions, pour les uns c’est la crainte de la submersion migratoire, pour les autres le barrage au « nouveau fascisme » afin de ne plus se retrouver  « aux heures les plus sombres de notre histoire », quitte à encenser l’apôtre de la révolution bolivarienne.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, on aimerait être rassuré par l’émergence d’une équipe de gens compétents, intègres, réalistes. Malheureusement le scrutin majoritaire, consubstantiel à la solidité de la Vème République, va cette fois-ci accentuer les divergences et nous entraîner dans de fortes turbulences.

FK

(*) Xavier Gorce est un caricaturiste notamment connu pour ses dessins dans lesquels il met en scène des manchots aux prises avec « les choses absurdes de notre monde actuel ». Il a travaillé plus de 18 ans pour Le Monde ; il a démissionné à la suite de la publication d’un dessin controversé, la direction du quotidien s’en était publiquement excusé. Sa réponse : « Je ne veux pas d'un titre qui se couche devant des campagnes de bashing sur les réseaux sociaux. Il faut que la presse soit courageuse.»

Sa production est visible chaque jour sur X et dans l’hebdomadaire Le Point. Ses meilleurs dessins sont régulièrement repris dans des livres sous le titre Les Indégivrables.

 

 

 

 

Des annonces pleines de promesses et d’interrogations de la Maire de Louveciennes

En début d’année, l’allocutions d’un maire est traditionnellement consacrée, après les voeux, à l’évocation des réalisations (positives) de l’année écoulée et à l’annonce de nouveaux projets (prometteurs).
Marie-Dominique Parisot, maire de Louveciennes, n’a pas dérogé à la règle.

Justifiées par « la recrudescence des pathologies à l’hôpital » et par « les exigences de la sobriété énergétique », elle s’est adressée à ses concitoyens par la voie d’une video mise en ligne sur le site de la Mairie.

>>> https://www.mairie-louveciennes.fr/Accueil/accueil/448/8029

Tournée dans les locaux de la maison Vernes, la réalisation était réussie. Madame le maire s’est exprimée avec sa clarté habituelle en manifestant beaucoup de conviction. Elle a insisté sur les priorités qui ont été celles de son équipe en 2022, premier exercice de son mandat à la suite des élections de décembre 2021 consécutives à la grave crise qu’a subi la majorité d’alors.

Parmi les réalisations elle a mis en exergue les travaux de mise en état des trottoirs et des points noirs de la circulation (« il y a encore beaucoup à faire »), la location de vélos électriques proposée par la Communauté d’agglomération, les rondes plus fréquentes de la police municipale, les caméras de surveillance maintenant en service, la création d’un verger partagé au parc des Millénaires, la nouvelle vie du marché, l’ouverture de la seconde Maison médicale place de l’église,…

Seront notamment exécutés en 2023 les travaux visant à économiser l’énergie dans les bâtiments communaux, la désignation, après un appel d’offre, d’un bureau d’études devant accompagner la commune pour le classement de certains territoires en « Site Patrimoine Remarquable », une réhabilitation des berges de la Seine ouvertes aux piétons et aux cyclistes, l’achèvement de la construction d’une résidence intergénérationnelle, la création de jardins familiaux supplémentaires.

Elle a également cité la réfection de la rue de la Princesse, route départementale. Une réserve toutefois. Il est difficile de dire que sur cet axe la circulation est devenue plus fluide et plus apaisée….. A ce propos, toujours la même antienne, il faut bannir la circulation de « transit » en « concertation avec les riverains » (dont on connaît la réponse spontanée).
C’est croire que le Louveciennois ne sort jamais de son enclos et n’est donc jamais en voiture dans les rues d’autres communes où il serait lui aussi en « transit ».

On relèvera aussi que certaines réalisations (maisons médicales, résidence intergénérationnelle) avaient été initiées et entamées lors du mandat de l’ancien maire, Pierre-François Viard.

Répondre aux « besoins essentiels »

Madame le Maire entend « revoir l’ensemble des prestations offertes par la commune et de recentrer notre effort financier sur les services et activités qui répondent à des besoins essentiels et qui profitent au plus grand nombre. »

Si l’on comprend bien, il s’agit de passer « au peigne fin » l’ensemble des dépenses. 

Comment dénouer la crise au conseil municipal de Louveciennes ?

Le blocage de l’action municipale de Louveciennes a été une nouvelle fois confirmé le 15 avril avec comme conséquence directe le refus du budget. 15 élus ont voté contre alors que seulement 14 sont restés fidèles au maire, Pierre-François Viard.

Le Préfet des Yvelines, après avis de la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France, arrêtera le budget qui sera vraisemblablement, dans ses grandes lignes, semblable à celui présenté par Lyderick Watine, Adjoint aux Finances.
Si le budget a suscité un rejet, c’est qu’il a fait l’objet d’une double critique. Celle classique émanant du groupe d’opposition « Vivre à Louveciennes » (VAL) qui a présenté d’une manière très argumenté ses « désaccords majeurs », celle plus vindicative des dissidents du groupe majoritaire regroupés autour de « Louveciennes Réunie » ;  la conseillère de LREM qui jouait en l’occurence le rôle d’arbitre s’est finalement décidée pour un vote négatif.

(Letzte Stufen - Dessin de Tomi Ungerer, 1985)

La fracture du conseil municipal est maintenant telle qu’il est difficile d’imaginer que la gestion de la commune puisse encore continuer ainsi pendant 5 ans. 

Chaque délibération fera l’objet d’un examen critique sévère susceptible de mettre le maire en difficulté. Sur les délibérations importantes, il est fort probable que la majorité lui sera refusée.

Une majorité de substitution paraît également à l’heure actuelle improbable. Malgré certaines convergences, dans les critiques, les intérêts des uns et des autres ne sont pas les mêmes. 

Passer devant les électeurs apparaît la solution la plus démocratique pour dénouer la crise.

Quelle est actuellement la position des divers groupes du conseil municipal devant la perspective de nouvelles élections ?

La position des dissidents de la majorité, regroupés sous la bannière de « Louveciennes Réunie », a été clairement exposée  sur leur site internet (1) et lors des différents débats du conseil municipal. « Louveciennes Réunie » se définit comme « le groupe politique majoritaire de Louveciennes, fidèles à ses engagements de transparence pris devant les Louveciennois. » Il estime tirer sa légitimité des élections de juin dernier. Pour ces élus, ils l’ont maintes fois répété, «un triumvirat a phagocyté la gestion de la mairie ». Une fois le maire et le premier adjoint évincés (de même que la directrice de la communication), ils pensent que la majorité ayant gagné les élections se retrouvera (les dissidents et les ralliés à leur cause). Il ne restera alors plus qu’à élire un nouveau maire et des maires-adjoints. « La gouvernance démocratique » sera rétablie à la place de « la gouvernance oligarchique » éliminée. Dans ces conditions, un recours devant les électeurs ne s’impose pas, d’autant plus qu’il y a une crise sanitaire qui va  mécaniquement augmenter les abstentions…

Ce schéma suppose un ralliement d’un nombre conséquent de membres de l’équipe restée jusqu’à présent fidèle à Pierre-François Viard (au minimum 7 ralliés venant s’ajouter aux 8 élus de « Louveciennes Réunie »). Difficilement envisageable et de toutes façon la nouvelle majorité serait alors très courte et par conséquent fragile.

Il y a une autre solution qui consiste à dégager, entre les opposants, les bases d’un accord de « gouvernance ». Florence Esnault a d’ailleurs fait clairement un appel du pied aux opposants (notamment de VAL) lors de la séance du conseil municipal du 15 avril 2021 :  « nous sommes aujourd’hui une majorité compétente et volontaire. Nous allons travailler en s’enrichissant de nos différences. Je sais de quoi je parle. Au cours du précédent mandat, j’ai travaillé au sein du CCAS avec l’opposition, en harmonie et de façon constructive. » (2)

Cet appel sera-t-il entendu ? Comment passer d’une majorité du refus à une majorité d’action ? Comment bâtir un « programme commun » à partir d’un certain nombre de convergences ? Comment s’effectuera la répartition des postes ? Qui sera maire ? Quels seront les maires-adjoints ?  

Cérémonie des voeux : un discours très politique du maire de Louveciennes

La cérémonie traditionnelle des voeux du maire de Louveciennes, Pierre François Viard, s’est déroulée samedi 20 janvier 2018 dans la salle Saint-Saens en présence d’une vingtaine d’élus et de près 150 Louveciennois dans l’assistance.
Elle a donné lieu à un discours bien charpenté du maire, à l’aise dans cet exercice, autour de trois axes : la solidarité, la sécurité et la citoyenneté ; on a eu également droit à un certain nombre d’annonces.
 Selon un cérémonial maintenant bien rôdé, qui a toutefois entraîné une demi-heure de retard sur l’horaire prévu, le maire a appelé successivement sur l’estrade les personnalités invitées. En premier lieu le représentant de l’Etat en la personne de Stéphane Grauvogel, sous-préfet de Saint-Germain, avec lequel dit le maire « nous travaillons, parfois sur des dossiers où nos points de vue divergent mais toujours dans un esprit de dialogue et de proximité. » On songe bien entendu à la controverse sur le déploiement des compteurs Linky et surtout à l’avis défavorable émis par l’Etat sur le Plan local d’urbanisme (PLU) révisé en raison des choix faits sur Villevert. Ont ensuite été présentés, trois sénateurs (Martha de Cidrac, Michel Laugier, Martin Lévrier), la députée de la 4ème circonscription des Yvelines, Marie Lebec, « une enfant de Louveciennes » comme tient à le faire remarquer le maire, Pierre Lequiller, ancien député de cette circonscription (et qui ne se représentait pas) et actuel conseiller régional de l’Ile-de-France, Pierre Fond, Président de la communauté d’agglomération « Saint Germain Boucles de Seine » et également maire de Sartrouville, les maires des communes voisines (1).
Une fois sur l’estrade ces élus, ont fait preuve de beaucoup de stoïcisme car ils n’en étaient pas à leur première cérémonie de voeux en ce début d’année. Comme l’a dit Pierre-François Viard « ce marathon des vœux pèse finalement encore plus lourd sur les agendas que sur les estomacs. »

(Photo - Mairie de Louveciennes)

Politique nationale Vs politique locale
Le maire de Louveciennes, avant d’annoncer ses projets pour 2018, a tenu à prendre de la hauteur et à donner son point de vue sur la politique suivie par le Président Emmanuel Macron et son gouvernement. « Pour nous tous, pour la France, je souhaite sincèrement que les réformes engagées conduisent au redressement de notre économie, de notre recherche, à la restauration de notre compétitivité et à la relance impérative d’un marché de l’emploi, devenu machine à fabriquer du chômage et à broyer la valeur du travail. De même, tout ce qui concourt au retour de la France dans le concert des Nations, à sa juste place de puissance, à son rôle de moteur du projet européen, à la mission universelle qu’appelle notre Histoire et nos valeurs, doit être soutenu et encouragé sans réserve. »

 

Une autonomie financière en peau de chagrin

Comme d’autres communes, Louveciennes est doublement attaquée.

Par l’Etat qui soumet les communes à une diète financière sévère en réduisant les dotations, en augmentant ses charges (augmentation du point d’indice des fonctionnaires locaux, tiers temps pédagogique, normes handicapées, loi SRU). De plus, Louveciennes considérée comme commune de riches subit des prélèvements importants dits de péréquation au nom de la solidarité.
La deuxième attaque est liée à la création de la Communauté « Saint-Germain Boucles de Seine », communauté qui aspire les impôts locaux des entreprises et depuis le 1er janvier 2016 une part substantielle de la taxe d’habitation. Cela est d’autant plus absurde que pour le moment la Communauté n’a pas d’emplois pour ces ressources. Certes, en attendant la montée en puissance de la Communauté, la plus grande partie de ces recettes fiscales est reversée aux communes. La dépossession progressive des communes est en marche en faveur d’un machin XXL dont l’efficacité reste à démontrer en Région parisienne.

Montage Yayoi Kusama

Pourquoi la situation de Louveciennes paraît plus difficile que celle des communes qui nous entourent, et qui n’ont pas augmenté les impôts ? A première vue c’est difficilement compréhensible. La commune n’a pas fait de folies. Les effectifs (pour peu qu’on puisse les connaître) ne sont pas pléthoriques, les équipements publics ne sont pas surdimensionnés (absence par exemple de piscine olympique gouffre financier), les services offerts à la population ne sont pas hors normes…

Alors quoi ? Qu’est-ce qui cloche ?

Malgré une augmentation substantielle des impôts, la situation du budget de fonctionnement ne s’est pas améliorée, l’équilibre se faisant grâce à des résultats positifs antérieurs.

Des risques importants plombent la situation financière. Ainsi :

• Un différend avec le Trésorier payeur général qui porte sur 1.700.000 € sera tranché par le Tribunal administratif.
• Un nouveau promoteur est recherché pour les terrains de tennis de la rue des Voisins après qu’Icade ait jeté l’éponge. La vente du terrain doit rapporter (3.770.000 €).
• Le promoteur de la partie haute des Plains Champs - qui a des difficultés pour boucler son projet - tarde à financer des travaux de viabilisation et d’équipements publics (1.780.000 €).
• Des instances ont été engagées : procès pour malfaçon des tennis du Barry (163.349 €), indemnité de dédit Icade (373.108 €). Ces recettes « potentielles » enregistrées en 2015 sont heureusement provisionnées en 2016 sous la forme de « Dépenses imprévues ».

Une issue positive sur ces différents sujets apporterait indiscutablement un véritable bol d’air aux finances de Louveciennes mais ne résoudrait cependant que partiellement le déséquilibre de la section de fonctionnement.

FK

 

Municipales 2014 : le Tribunal administratif annule le vote

 

Saisi d’un recours introduit par l’ancien maire, André Vanhollebeke et par 5 élus de son groupe (1), le Tribunal administratif de Versailles, dans un jugement rendu le 27 juin 2014, a annulé les élections municipales de Louveciennes (2).

A vrai dire cette annulation ne constitue pas une surprise car l’écart entre les deux listes était faible, 15 voix sur 3497 suffrages exprimés. Dans cette situation, l’examen des cas de jurisprudence nous enseigne que les tribunaux administratifs prononcent d’une manière assez systématique des annulations.

En l’occurrence, l’annulation se fonde sur les dispositions de l’article 48.2 du code électoral « Il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n’aient pas la possibilité d’y répondre utilement avant la fin de la campagne électorale. »

Etait dans le viseur le tract « Spécial Urbanisme », distribué par la liste « Louveciennes Demain » à quelques heures de la fin de la campagne. Le Tribunal a retenu dans ses considérants  le caractère massif de la distribution du tract (5000 exemplaires commandés), la présence sur le tract d’informations non débattues pendant la campagne (l’annonce d’une  perte de 2 à 3 millions d’euros due à l’opération des Plains Champs, l’annonce d’un échec commercial conduisant un promoteur à se retirer), le montage photographique de certains projets de constructions de nature à « tromper les électeurs justes avant la clôture de la campagne » et rendant « toute réponse utile difficile à mettre en oeuvre rapidement. » (3)

Pierre-François Viard, à l’occasion d’un reportage diffusé par Yvelines Première (4) s’est déclaré surpris par la décision du Tribunal administratif. « Nous considérons que cette décision n’est pas justifiée au regard des éléments que nous avons fournis et au regard de ce que nous avons mis dans ce tract. »

Et maintenant ?

Le nouveau maire, Pierre-François Viard, se trouve devant un choix. Soit accepter le jugement et de retourner dans de brefs délais devant les électeurs de Louveciennes, soit le contester auprès du Conseil d’Etat.

Les conséquences ne sont pas les mêmes dans les deux cas de figure.

Dans le premier cas, Pierre-François Viard et son équipe sont remplacés par une Délégation spéciale, nommée par le Préfet, Délégation qui assure la gestion courante et l’organisation de nouvelles élections, dans les trois mois.

Dans le second cas, le recours auprès du Conseil d’Etat, qui doit être fait dans le mois, est suspensif. Pierre-François Viard, ses adjoints, sa majorité restent alors en place. Ils peuvent continuer à gérer la commune jusqu’au jugement du Conseil d’Etat qui interviendra dans les six mois. Si celui-ci ci confirme le jugement du Tribunal administratif, la Délégation spéciale se mettra en place pour organiser les élections (c’est un peu comme « le safety car » dans les Grand Prix de Formule 1) ; ces élections se tiendront alors dans les premiers mois de l’année 2015.

On a pu comprendre que Pierre-François Viard fera appel devant le Conseil d’Etat. De son point de vue, cette démarche paraît logique car il disposera ainsi de quelques mois pour incarner la fonction de maire, selon la formule à la mode. Son équipe aura également l’opportunité de montrer, la communication aidant, des réalisations concrètes de la nouvelle ère (rentrées scolaires avec leur nouveau rythme, programme culturel,…) ; sur les grands dossiers d’urbanisme (Plains Champs, Villevert) la partie s’annonce cependant plus délicate.

L’ancien maire, André Vanhollebeke et ses co-listiers, s’ils ont emporté une victoire, à confirmer, devront lutter contre le facteur temps qui, a priori, ne leur est pas favorable. La promesse d’un « simple retour en arrière » est loin d’être une garantie de succès électoraux futurs.

 

A quoi peut bien servir un audit financier ?

Opinion

Lors de la séance inaugurale du conseil municipal du 4 avril 2014, Caroline de Bailliencourt, conseillère d’opposition (« Union pour Louveciennes ») a demandé qu’« un état des lieux et un audit financier de la commune soient réalisés dans les plus brefs délais. Un cabinet indépendant devra être choisi en concertation par l'ensemble des trois listes représentées au Conseil municipal. »

Le maire, Pierre-François Viard, a accédé à cette demande. Pascal Leprêtre (opposant de Gauche) ne soutient, ni ne conteste cette démarche qui pour lui fait partie du litige existant entre les deux listes de droite.

 
(« King Solomon », Alexander Archipenko, Smithsonian American Art Museum, Washington DC)

Cette initiative a pu étonner. En effet habituellement « un audit financier » ou « un audit de début de mandat » est réalisé à l’initiative de la nouvelle équipe au pouvoir qui souhaite disposer de la situation financière réelle de la commune telle qu’elle a été léguée par ses prédécesseurs. Très souvent, à partir des constats de l’audit, « l’héritage » est invoqué pour prendre des mesures impopulaires.

On n’est pas dans ce cas de figure. En l’occurrence, la liste « Union pour Louveciennes » veut démontrer que « la mairie était gérée, bien gérée même » selon l’expression de Caroline de Bailliencourt. Le maire sortant, André Vanhollebeke a été fortement touché par les critiques émises lors de la campagne d’autant plus qu’il a toujours mis  en avant, dans son bilan, sa gestion rigoureuse et professionnelle des finances de la commune.

Dans un des tracts, il était notamment écrit que « Le quotidien les Echos, qui fait référence en matière économique, a attribué une note de 0/20 à la situation financière de la ville, sanctionnant ainsi la politique du maire sortant, en place depuis 13 ans » (Tract « Soyons sérieux »)

Donner un zéro pointé sur la base de trois ratios n’est pas très sérieux (1). On aurait préféré, nous l’avons dit,  que la critique du mandat passé s’exerce à partir des documents budgétaires et comptables des six dernières années qui étaient à la disposition de tous.

Pour sa part, La Tribune de Louveciennes qui a analysé régulièrement les budgets et les comptes de la commune n’est jamais arrivé à une telle conclusion qui laisserait supposer une situation financière très dégradée. Il reste que la marge d’autofinancement est relativement faible et que Louveciennes subit comme les autres communes françaises ce qu’on appelle l’effet de ciseaux, des charges de fonctionnement qui augmentent, des recettes en stagnation, voire en baisse ;  du côté des recettes, les dotations de l’Etat sont en retrait, et rien n’indique que cela changera, de surcroît les péréquations horizontales et verticales pénaliseront Louveciennes, ville considérée comme riche. Et en prime, Manuel Valls, le nouveau Premier ministre, vient d’annoncer une ponction supplémentaire sur les finances des collectivités locales.

Alors, existe-t-il des indices graves et concordants qui laissent supposer des dérives ? Une trésorerie exsangue ? Des fournisseurs non payés ? Des opérations non comptabilisées ? Des risques insuffisamment provisionnés ? Des comptes particulièrement opaques de satellites de la commune (société d’économie mixte, CCAS, associations,…) ?

A priori non, mais nous en saurons très rapidement plus.

Pourquoi ?

Pascal Hervier, maire-adjoint en charge des Finances, en coordination avec le maire et avec l’aide des services financiers est en train de préparer le budget 2014. Celui-ci doit être établi dans le respect des principes budgétaire et comptables. Plus particulièrement les recettes et les dépenses doivent être évaluées de façon sincère sans majorations ou minorations fictives (2).

Les enjeux des municipales

 Quelle que soit l’équipe qui remportera les prochaines élections municipales à Louveciennes, en mars prochain, elle sera confrontée à trois enjeux qui s’apparentent à de véritables défis.

 

Le premier porte sur la manière de satisfaire à l’obligation légale de disposer d’ici 2025, c’est-à-dire à court terme, de 25 % de logements sociaux sur le territoire de la commune alors que le taux actuel se situe aux alentours de 12,50 %. Le déficit s’établit à environ 360 logements sociaux. Se posent différentes questions. Où construire ces logements sociaux ? Sur des terrains publics, des terrains privés ? La transformation de logements privés en logements sociaux constitue-t-elle une solution efficace ? La zone de Villevert devrait-elle  accueillir des logements sociaux en nombre ? Peut-on jouer la montre avec la loi SRU ? Quels sont les coûts, quels sont les avantages d’une politique de logements sociaux ? Comment échapper à une densification excessive ?

Le second enjeu a trait à nos conditions de déplacements dans Louveciennes, aux alentours, dans le Grand Paris. Comment éviter la congestion vers laquelle on se dirige et qui risque de nous condamner à une immobilité relative ? Comment fluidifier la circulation à Louveciennes en tenant compte des contraintes fortes qui s’y exercent : une densification accrue, une voirie non extensible, une topographie difficile ; cette dernière ne facilite pas la marche à pied ou la pratique du vélo. La rareté des places de stationnement, actuellement criante dans certains lieux et à certaines heures (la gare, le centre du « village »), se généralisera demain. Quelles sont les mesures à adopter ? Une réglementation accrue, l’instauration du stationnement payant ? Ville courte-distance, densification autour des pôles de transports collectifs sont les concepts que les pouvoirs publics énoncent et mettent en œuvre. Le Transilien est le cordon ombilical qui nous met en correspondance avec Paris et les principaux pôles d’emploi, les lieux culturels… Mais ce moyen de transport, qui connaît actuellement des ratés,  est-il à la hauteur des besoins à venir ?

Le troisième enjeu concerne les finances de la commune, qui subiront ce qu’on appelle l’effet de ciseaux, des charges de fonctionnement qui augmentent, des recettes en stagnation, voire en baisse ;  du côté des recettes, les dotations de l’Etat sont en retrait, et rien n’indique que cela changera, de surcroît les péréquations horizontales et verticales pénaliseront Louveciennes, ville considérée comme riche. Les ventes de terrains communaux pour la réalisation de programmes immobiliers (Plains Champs, terrains de tennis de la rue de Voisins) doivent permettre le désendettement et ainsi la diminution des charges financières, le soulagement ne sera cependant que temporaire. Deux options existent pour échapper à l’étranglement : augmenter les impôts locaux, freiner voire réduire les dépenses. Ce ne sera pas facile.

Il appartiendra aux listes en présence de faire aux Louveciennois des propositions précises et constructives.

Pour notre part, nous reviendrons plus longuement dans les prochains jours sur les trois enjeux.

FK