La Tribune de Louveciennes

Le pavillon de musique du temps de Jeanne du Barry après sa disgrâce (2)

Nous poursuivons l’histoire de Jeanne du Barry à Louveciennes, après la mort du roi Louis XV. Nous nous appuierons comme précédemment, à titre principal, sur le très riche ouvrage d’Emmanuel de Waresquiel (Jeanne du Barry, Une ambition au féminin) (1).

La mort du roi Louis XV, le 10 mai 1774, va entraîner la disgrâce de sa maîtresse. Elle est exilée dans un premier temps au couvent de Pont-aux-Dames. Comme l'écrit Marie-Antoinette à sa mère « Le public s'attendait à beaucoup de changements dans le moment ; le roi s'est borné à envoyer la créature au couvent et a chassé de la Cour, tout ce qui porte ce nom de scandale. » 

Cette abbaye royale sert à l’occasion de lieu de détention à l’usage de certaines femmes de la Cour momentanément mises au secret (2). Plus que des raisons morales, il semble que le nouveau roi, Louis XVI, ait voulu empêcher la divulgation de secrets dont elle a pu avoir connaissance.

Dans un premier temps, elle est accueillie sans tendresse par les soeurs mais au fil des mois sa situation s’améliore grandement. Elle aimerait quitter le couvent pour Louveciennes que le roi Louis XVI lui a permis de conserver. C’est finalement au bout d’un an que le roi la libère mais elle n’a pas l’autorisation de se rendre à Paris, ni à Louveciennes trop proches de Versailles et de la Cour.

Elle achète alors un château à Saint-Vrain, au sud de Paris, près d'Arpajon ; elle ne s'y plaît guère mais peut y recevoir des amis fidèles. 

Et ce n’est qu’en novembre 1776 que Jeanne va retrouver ses deux pavillons et le parc de Louveciennes. Elle a alors 31 ans. Sans trop se soucier de ses dettes, Jeanne remonte sa maison. Ses collections sont enrichies de celles qu'elle a pu faire venir de son appartement et de son hôtel de Versailles. 

À la fin des années 1770,  elle se lance dans la création d'un jardin anglais, en contrebas du pavillon des eaux, aménage de nouveaux bosquets, un rocher, des ponts, une rivière, des cascades, fait planter diverses espèces d’arbres, souvent rares comme les  sophoras, les ginkgo-biloba, mais aussi des oliviers, des grenadiers, des cèdres, des pins, des cyprès. Comme l’écrit Emmanuel de Waresquiel, « elle est l'une des principales protagonistes de ses modes nouvelles où on se prête aux caprices de la nature, faussement sauvage où  la surprise, l'illusion sont comme mis en scène, à travers autant d'itinéraires initiatiques et symboliques. » (3)

Jeanne du Barry face à ses créanciers

Dès la mort du roi, ses créanciers se rappellent à son bon souvenir. Les travaux de Louveciennes et de Versailles ainsi que nombre de ses achats de meubles, de bijoux sont loin d’avoir été payés. Elle doit faire face à ses créanciers, qui lui réclament presque 1,5 million de livres de dettes. Elle commence par vendre des tableaux, des terres, de la joaillerie, son hôtel de Versailles, ses carrosses,… C’est d’ailleurs probablement pour l’aider que Louis XVI lui rend la jouissance de Louveciennes et lui rembourse ses 1,2 million de livres de rentes sur Paris. Jeanne du Barry parvient ainsi à maintenir un niveau de vie confortable. Elle a en effet gardé une bonne partie de son ancienne maison : valet de pieds, maître d'hôtel, cuisinier, jardinier, Suisse, concierge, cocher et palefrenier, soit une trentaine de domestiques.

Elle négocie avec acharnement avec Charles-Alexandre de Calonne, le nouveau contrôleur général des Finances, pour obtenir des revenus conséquents. Elle lui écrit : « songez que mes charges sont bien fortes et mes moyens bien médiocres. Peut-être qu'en tentant un nouvel effort vous compléterez votre ouvrage. » Elle réclame notamment une partie des 2 millions de livres que Louis XV lui avait réservé quelques jours avant sa mort et qu'elle n'a jamais touchés. Elle écrit lettre sur lettre à Calonne, le cajole,  lui envoie à Versailles, des fruits de ses serres.  En juin 1786, elle lui écrit : « faut-il rappeler encore que tous mes revenus sont épuisés et que je suis obligée pour vivre de faire de nouveaux emplois sur les revenus des années suivantes ». Il faudra encore plusieurs mois avant que Calonne demande à son premier commis de lui délivrer des fonds sans qu'on connaisse pour autant le montant (4). Compte tenu de son train de vie dispendieux, cela sera toujours insuffisant. 

(Pavillon ancien ou Pavillon des eaux appelé maintenant « Le château de Madame du Barry »)

Une petite cour à Louveciennes

La comtesse du Barry entretient à Lucienne (devenue Louveciennes), une petite cour d'admirateurs et de fidèles qui ne fera que grandir avec le temps. 

Elle reçoit nombre de visiteurs, ses amis, mais également des étrangers de passage.  On s'extasie du site du pavillon de musique et de la vue imprenable sur les coteaux de la Seine, « la plus étendue et la plus belle que j'ai jamais vu aux environs de Paris » s’enthousiasme le diplomate américain et  futur président John Adams. Même Joseph II, empereur d’Autriche-Hongrie, frère de Marie Antoinette, lui rend visite lors de son séjour à Versailles et « se trouve très bien de sa conversation » (5).

Le pavillon de musique du temps de Jeanne du Barry (1)

On doit à la comtesse Jeanne du Barry, maîtresse du roi Louis XV, le pavillon de musique de Louveciennes qui domine la Seine située en contrebas. Il est actuellement la propriété de la Fondation Dumeste qui l’a mis en vente depuis de longs mois, sans trouver pour le moment d’acquéreur. A la mort de la comtesse, le pavillon a connu de nombreux propriétaires, certains respectueux de l’héritage, d’autres se se comportant comme de véritables vandales (1).

Un récent ouvrage très documenté d’Emmanuel de Waresquiel (Jeanne du Barry, Une ambition au féminin), apporte de nombreux éléments pour nous permettre d’approcher l’histoire de ce pavillon de musique du temps de la comtesse (2).

Louveciennes était alors un petit village de quelques 900 âmes dont le territoire était couvert par des vergers et des vignes. Des familles de la Cour de Versailles en avaient fait un lieu de villégiature, en possédant nombre de folies. Dans l'enclos de la fameuse machine de Marly, destinée, comme on le sait, à approvisionner Versailles en eau prélevé dans la Seine, un pavillon avait été construit en 1683 par Robert de Cotte. Le gouverneur de la machine de Marly,  Arnold De Ville, sera le premier occupant de ce pavillon. D’autres suivront, tous, prince ou princesse du sang. C’est en juillet 1769 que Louis XV va offrir à sa maîtresse la jouissance viagère du « pavillon de Louveciennes, jardins et dépendances » afin de lui donner « une marque de la bienveillance dont Sa Majesté l’honore » (3).

Le château de Marly est proche, le château de Versailles à quelques lieux. 

La comtesse engage dès le mois d’octobre d’importants travaux, essentiellement des aménagements intérieurs, sous la direction d’Ange Antoine Gabriel, architecte, contrôleur du château de Marly. Eau courante et œuvres d’art viennent agrémenter la résidence, tandis que les jardins sont embellis d’une orangerie, d’une laiterie, d’une serre chaude, des écuries, d’une glacière. Elle achète des vaches et des moutons. Elle élève des faisans chinois et se fait livrer des cygnes blancs pour ses bassins. Une préfiguration du futur hameau de Marie-Antoinette (selon Emmanuel de Waresquiel).

Le pavillon vieux (qui est maintenant connu sour le nom de « Château de Madame du Barry ») malgré sa transformation, n'est pas assez grand pour recevoir le roi. Jeanne lui a aménagé un appartement au premier étage, avec antichambre, cabinet de  toilette et garde-robe. Il n'y couchera que rarement étant donné l’exiguïté des lieux. Par ailleurs dans ce pavillon il n’était pas possible d’y organiser des fêtes, il ne correspondait non plus au goût de l’époque.

La construction du pavillon de musique 

Jeanne du Barry va alors charger Claude Nicolas Ledoux de lui construire au bout de ses jardins, sur le bord de la falaise, qui domine la Seine, un pavillon entièrement dédié aux arts, aux fêtes et à la musique.

Claude Nicolas Ledoux a alors 33 ans ; comme architecte il bénéficie déjà d’une bonne réputation : à son actif, il y a l’hôtel d’Hallwyll dans le quartier du Marais, l'hôtel d'Uzès, rue Montmartre, l'hôtel de la célèbre danseuse de l’Opéra, Madeleine Guimard, à la chaussée d’Antin. 

C’est en remerciement de ses travaux que Jeanne du Barry le fera nommer par le roi commissaire aux salines de Lorraine et de Franche-Comté. Son œuvre majeure sera par la suite  la saline d’Arc-et-Senan.

Les travaux commencés en janvier 1771 sont achevés en un temps record pour son inauguration officielle en présence du roi le 2 septembre suivant.

Pavillon de Louveciennes ; Machine de Marly, Aquatine réalisée par par John Hill (graveur) et John-Claude Nattes (dessinateur), 1806. Ce que le graveur appelle ici « Pavillon de Louveciennes » est en réalité le Pavillon de musique de Mme Du Barry. (Archives départementales des Yvelines)

Le pavillon de musique tel qu’il existe aujourd’hui a subi des transformations : surélevé d’un étage en attique, démoli et reconstruit en 1923 en arrière de la falaise par l’architecte Charles Maewès à la demande du parfumeur François Coty.

(Le pavillon de musique actuel - Crédit photo : Sothebys)

Le bâtiment est de style néoclassique, un « petit temple grec » ;  il se compose d'un rez-de-chaussée à l'antique surmonté d'une balustrade. Son entrée est constituée par un péristyle fermé par quatre colonnes. On entre par le salon de musique, qui fait également office de salle à manger. Les deux côtés en hémicycle abritent deux séries de loges en demi-étage. Le plafond est peint par François Boucher, Le Couronnement De Flore. Le salon Ledoux est tapissé de papiers peints réalisés au pochoir. Le salon du roi, de forme carrée, est décoré de pilastres sculptés par Honoré Guibert. L'ovale du salon Fragonard accueille quatre panneaux Les Quatre Instants de l’Amour (actuellement ce sont des copies, les originaux sont à la Frick Collection de New York). On ne trouve aucune chambre. L’endroit est fait pour les plaisirs et les fêtes. 

Le Suédois Mikael Hisinger visitant le pavillon en septembre 1784 note que « tous les maîtres de l’art rivalisant chacun dans sa branche pour le rendre aussi splendide que possible, aussi tout est-il d’un Raffinement exquis ».

Le parc couvre 400 hectares et descend jusqu’à la Seine.

Si on allait au restaurant (16) ? « Le Point d’Origine » à Marly-le-Roi

Pendant de longues années le restaurant « Les Chevaux de Marly » représentait une adresse élégante dans laquelle on aimait fêter des anniversaires, gâter des amis de passage, ou se faire plaisir tout simplement.

Face à l’abreuvoir, en contrebas du domaine royal, l’endroit est magnifique, encore plus le soir venu, avec le ballet des voitures, phares allumés, descendant la côte du Coeur volant.

Seulement au fil du temps, la qualité de la maison a très fortement décliné, et au bout, avec le dernier propriétaire, on a assisté à un véritable naufrage.

Le restaurant est resté fermé de longs mois aux regrets des familiers de Marly-le-Roi et de Louveciennes, passant par ces lieux et espérant toujours que cela bouge.

Ce qui a fini par arriver. Au cours du premier semestre 2023.

Trois associés, encore jeunes, ont pris les commandes du restaurant en lui donnant un nom, « Le Point d’Origine », qui ne fait plus référence au lieu prestigieux mais à la volonté de ses propriétaires de mettre l’accent sur les produits locaux. C’est un peu subtil.

Le trio comprend Nicolas Vialettes, sommelier, Meilleur Ouvrier de France, qui a fait ses classes chez Lasserre, le Métropole à Monaco ou plus récemment à la direction des achats vins du groupe Taillevent (1). Ses associés sont Kévin Connan et Alexis Clavaud. En cuisine, ils ont recruté un jeune chef, au talent prometteur, Florent Grundeler.

L'adresse

Le Point d’Origine

5, place de l'Abreuvoir

78160 Marly-le-Roi

Téléphone : +33 (0)1 34 51 72 63

Site internet : www.lepointdorigine.fr

Le restaurant est fermé samedi et dimanche, toute la journée.

Service d’un voiturier, bien sympathique

(Le Point d’Origine n’est pas seulement un restaurant. Celui-ci est complété par une cave, une épicerie fine et une  résidence, « Le Logis », proposant des nuitées en court ou moyen séjour aux travers d'appartements meublés).

(Le Point d’Origine - Photo reprise du site du restaurant) 

La clientèle/l'ambiance

La salle a été redécorée dans un style cosy, teinte noire dominante, banquettes rouges, mini-bibliothèque, parquet en point de Hongrie. La grande verrière donnant sur l’abreuvoir a été conservée et élargie, l’entrée se faisant dorénavant sur le côté avec une vue impressionnante sur une cave vitrée, avec des bouteilles qu’on devine prestigieuses.

Le service est de grande qualité, prévenant, rapide, efficace. Kévin Connan décrit avec une précision affectée le contenu de chaque assiette dont la présentation est très soignée. C’est très instructif.

La salle s’est révélée bruyante le soir de notre visite. On fêtait deux anniversaires (des enfants étaient présents…), deux autres tables étaient occupées par des groupes d’amis aux rires sonores.

Le repas

La carte présentée aux clients est courte. Au choix, trois entrées, trois plats, le plateau de fromage et deux desserts. Ceci nous parait un gage de sérieux, la fraicheur des produits est garantie. 

La vie tumultueuse du Maestro Leonard Bernstein

Maestro est un film remarquable de Bradley Cooper qui retrace la vie de Leonard Bernstein, chef d’orchestre emblématique du New York Philharmonic, chef invité par les plus grandes phalanges européennes mais également compositeur mondialement célébré pour West Side Story, enseignant hors pair, bref un génie musical. La musique n’est cependant pas au coeur du film. Plus qu’une biographie (un « biopic » en langage actuel), c’est l’histoire d’un couple non conventionnel, celle du grand musicien et de Felicia Montealegre Cohn. Bisexuel, avec un fort penchant pour les hommes, Leonard dit « Lenny » Bernstein n’aura pas moins vécu pendant 27 ans auprès de Felicia Montealegre qui lui aura donné trois enfants, deux filles, un garçon. Dès le départ, elle était au courant de sa forte inclinaison pour les hommes « Je sais exactement qui tu es » même si au fil des années la présence des amants, parfois dans l’intimité familiale, se faisait plus gênante voire insupportable. Toujours très digne, en public, elle n’a pu s’empêcher alors d’exprimer sa colère, son désarroi. 

Leonard Bernstein (Bradley Cooper) et Felicia Montealegre (Carey Mulligan). Photo de Jason McDonald/Netflix

On croit d’abord que le réalisateur nous déroulera le scénario prévisible d’un artiste homosexuel qui est obligé de contracter un mariage de façade pour satisfaire aux préjugés de l’époque. Ce n’est pas le cas pour Lenny et Felicia dont l’amour est réel en dépit des infidélités répétées du musicien. On n’est pas dans la même situation que celle filmée par  Kirill Serebrennikov dans La Femme de Tchaïkovski (2022), car entre le musicien russe et son épouse, il n’y avait aucun amour partagé.

Bradley Cooper s’est expliqué sur les liens qui unissaient le couple américain : « Au gré de mes recherches, j’ai découvert ce merveilleux duo : Leonard et Felicia, leur relation (…) C’étaient deux personnalités tellement puissantes ! Et ils étaient indissociables. Les gens disaient toujours “Lenny et Felicia” en parlant d’eux, jamais “Lenny et sa femme”. C’était clair qu’ils avaient tous deux impressionné profondément quiconque les avait côtoyés. » (1)

Un film sur les passions

Le film débute avec un Leonard Bernstein âgé, dans sa maison du Connecticut, qui joue du piano un passage de son opéra A Quiet Piece pour une émission de télévision puis accorde une interview où il évoque sa femme disparue « Elle me manque terriblement ».

Commence alors un long flash-back avec de superbes séquences tournées dans un noir et blanc somptueux. Tout pourrait être cité dans cette première partie. Nous évoquerons ici certaines de ces séquences.

Celle bien sûr de ce matin de l’année 1943, alors qu’il est encore au lit avec son amant d’alors, le clarinettiste David Oppenheim, il reçoit un appel téléphonique lui demandant de remplacer le jour même, au Carnegie Hall, Bruno Walter souffrant, qui devait diriger, le New York Philharmonic. Au pied levé, sans répétitions, Bernstein, alors jeune assistant de 25 ans, réussit brillamment son examen de passage. Sa carrière est lancée. La séquence est spectaculairement rythmée.

 

Karl Lagerfeld à Louveciennes : un décor de rêve à jamais évanoui

Karl Lagerfeld avait acquis une propriété à Louveciennes, non pour l’habiter, on dit qu’il n’y passa qu’une nuit, mais pour la décorer, une de ses passions. Durant 4 années néanmoins, il aura passé de nombreuses heures pour surveiller l’avancement des travaux de restauration et d’embellissement de la résidence. 

Cette propriété avait appartenu dans le passé au poète Charles Marie René Leconte, né à la Réunion en 1818 et qui fut connu sous nom de Leconte de Lisle, il mourut à Louveciennes en 1894.

 (Photo de Jérôme Galland pour AD Magazine)

Karl Lagerfeld ne fut pas seulement le grand créateur de mode mondialement connu (Chanel, Fendi, Chloé, KL) mais également un photographe de talent, un collectionneur compulsif de livres (il possédait dit-on plus de 300.000 titres), un éditeur de livres d’arts et un décorateur d’intérieurs remarquable qui aimait meubler ses appartements et ses propriétés.Dans ce dernier domaine, un principe le guidait :  « J'aime collectionner les choses, je n'aime pas les posséder…Ce que j'aime dans la notion de collection, c'est de créer une ambiance, d’assembler des choses, puis de tout faire disparaître. » (1)

Après son décès, ses biens ont été dispersés aux enchères par Sotheby’s non seulement ceux de Louveciennes mais également ceux des nombreux appartements et propriétés qu’il possédait. 

De la décoration et des meubles de la résidence de Louveciennes comme seule trace ne subsistent plus que les belles photos prises par Jérôme Galland pour le magazine AD Magazine (2), quelques photos prises par Sotheby’s à l’occasion de la vente du mobilier et le passionnant reportage filmé pour Vogue présenté par Amanda Harlech (3).

Nos films européens préférés

Après avoir consacré un article relatif à nos préférences en matière de films américains, puis de films français, nous faisons la part belle aux films européens. Comme on le verra, les films italiens sont particulièrement bien représentés.

Nos films européens préférés (hors films français) classés selon leur date de sortie

«Броненосец Потёмкин», Bronenossets Potiomkine » (Le Cuirassé Potemkine) (1925) de Sergueï M. Eisenstein.

« M – Eine Stadt sucht einen Mörder » (M. Le maudit) (1931) de Fritz Lang avec  Peter Lorre. 

« Senso » (1954) de Luchino Visconti avec Alida Valli, Farley Granger, Massimo Girotti.

« Sommarnattens leende » (Sourires d’une nuit d’été)(1955) d’Ingmar Bergman avec Gunnar Bjösrnstrand, Ulla Jacobsson, Eva Dahlbeck, Harriet Andersson.

« Smultronstället » (Les fraises sauvages) (1957) d’Ingmar Bergman avec Victor Sjöström, Bibi Andersson, Ingrid Thulin.

« La dolce vita » (1960) de Frederico Fellini avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée, Yvonne Fumeaux, Magali Noël, Alain Cuny.

 

Nos films français préférés

Après avoir présenté une longue liste de nos films américains préférés, nous poursuivons avec les films  français. La liste peut paraître courte, surtout ces dernières années, dans un pays qui produit un nombre impressionnant de films grâce à un système de financement original (notamment la taxe sur les billets y compris sur les Blockbuster américains). 208 films ont été produits en 2022. 

Les films retenus relèvent bien sûr d’une subjectivité assumée et nous vous invitons à la critique.

FK

Liste de nos films européens préférés (classés selon la date de sortie) 

« La Passion de Jeanne d’Arc » (1927) de Carl Theodor Dreyer avec Renée Falconetti.

« La belle équipe » (1936) de Julien Duvivier avec Jean Gabin, Charles Vanel, Viviane Romance.

« La Grande Illusion » (1937) de Jean Renoir avec Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim.

« Le Quai des brumes » (1938) de Marcel Carné avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon, Pierre Brasseur.

« Le Corbeau » (1943) de Henri-Georges Clouzot avec Pierre Fresnay, Pierre Larquey, Ginette Leclerc.

« Quai des orfèvres » (1947) de Henri-Georges Clouzot avec Louis Jouvet, Suzy Delair, Bernard Blier.

« Le salaire de la peur » (1953) de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand, Charles Vanel, Folco Lulli, Peter Van Eyck, Véra Clouzot.

« Touchez pas au grisbi » (1954) de Jacques Becker avec Jean Gabin, René Dary, Dora Doll, Lino Ventura, Paul Frankeur, Jeanne Moreau.

« Les grandes manoeuvres » (1955) de René Clair avec Gérard Philippe, Michèle Morgan, Jean Desailly, Jacques Fabbri, Yves Robert, Brigitte Bardot.

Nos films américains préférés

Les palmarès des meilleurs films régulièrement publiés par les revues de cinéma, les journaux grand public ont toujours suscité un grand intérêt et des réactions passionnées. Meilleurs films de l’année, meilleurs films de tous les temps. Pendant près de 50 ans, c’est le chef d’oeuvre d’Orson Welles, « Citizen Kane », qui figurait en tête du classement des meilleurs films établi par la revue britannique Sight & Sound du British Film Institute, puis a été dépassé par le « Vertigo » d’Alfred Hitchcock. Et en 2022, coup de tonnerre, mouvement féministe et #MeToo ont propulsé sur la plus haute marche « Jeanne Dielman, 23 Rue du Commerce » de Chantal Akerman. (La video > https://www.youtube.com/watch?v=VBEDNCyYBXY > fait l’éloge de ce film de plus de 3hoo sur le quotidien d’une femme).

L’été venu, nous proposons de soumettre à votre appréciation une liste de nos films préférés. Il n’y a pas de classement. Cela est possible lorsqu’on s’adresse à un panel de plus de 800 critiques, universitaires, distributeurs et exploitants… comme le fait Sight & Sound où le classement découle pour chaque film du nombre de suffrages obtenus. De plus comment comparer « L’Aurore » de Murnau, film muet avec « Le Parrain » de Coppola ? C’est impossible. Les films vont apparaître selon leur date de sortie. Et pour faciliter la lecture, nous avons regroupé les films en distinguant, les films américains, les films français, les autres films européens, les films asiatiques (avec l’Australie, le Moyen-orient, l’Afrique).

Bien sûr nos choix sont subjectifs. Chaque lecteur aura tendance à retrancher ou rajouter des films à cette liste. C’est le plaisir que nous vous souhaitons au coeur de cet été qui nous fera oublier, un temps, les difficiles épreuves que vient de subir « notre cher et vieux pays ».

FK

Liste de nos films américains préférés (classés selon la date de sortie) 

« The Gold Rush » (La Ruée vers l’or) (1925, 1942) de Charlie Chaplin

« The General » (Le Mécano de la Générale) (1926) de  Buster Keaton et Clyde Bruckman avec Buster Keaton

« Sunrise » (L’Aurore) (1927)  de Friedrich Wilhelm Murnau

« Bringing up Baby » (L’impossible Monsieur Bébé) (1938) de Howard Hawks avec Cary Grant, Katharine Hepburn

« The Great Dictator »  (Le Dictateur) (1940) de Charlie Chaplin avec Charlie Chaplin, Paulette Goddard.

« Gone with the Wind » (Autant en emporte le vent) (1939) de Victor Fleming avec Vivien Leigh, Clark Gable, Olivia de Havilland, Leslie Howard.

« Citizen Kane » (1941) d’Orson Welles avec Orson Welles, Joseph Cotten.

« Double Indemnity » (Assurance sur la mort) (1944) de Billy Wilder avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson.

« The Postman Always Rings Twice » (Le facteur sonne toujours deux fois) (1946) de Tay Garnett avec Lana Turner et John Garfield.

« The Big Sleep » (Le Grand Sommeil) (1946) de Howard Hawks avec Humphrey Bogart, Lauren Bacall.

« Madame Bovary » (1949) de Vincente Minelli avec Jennifer Jones, Van Heflin, James Mason. 

« LA LIGNE ROUGE », un des chefs-d’oeuvre de Terrence Malick

La beauté confrontée au mal

(Cet article est susceptible d’intéresser ceux qui ont vu le film ; pour les autres, attention « spoiler » comme on dit en bon français.)

« La Ligne rouge » de Terrence Malick qu’on a pu voir récemment sur Arte est indiscutablement un des meilleurs films sur la guerre. Il n’en manque certes pas et des grands comme ceux de Coppola, de Cimino ou de Kubrick mais la vision de Malick est particulière. Plein d’un contraste saisissant entre une nature paradisiaque et la cruauté des combats. La guerre est la face noire opposée à la beauté du monde.

L’histoire suit le quotidien des soldats américains de la compagnie Charlie contre les forces japonaises lors d’un épisode de la célèbre bataille de Guadalcanal en 1942 durant la guerre du Pacifique.

***

« La Ligne rouge » marque le retour de Terrence Malick à la réalisation qu’il avait abandonnée durant près de 20 ans, après ses deux premiers et remarquables films, « Badlands » (« La ballade sauvage ») (1973) et « Days of Heaven » (« Les moissons du ciel ») (1978).

L’adaptation d’un roman

Terrence Malick a basé son scénario sur le roman de James Jones, The Thin Red line, paru en 1963. Jones a servi comme fantassin dans l'armée américaine dans le Pacifique Sud et a participé à plusieurs phases de la bataille de Guadalcanal entre août 1942 et février 1943.

Jones reprend les personnages de son premier livre, « From Here to Eternity » (1952), qui traite des événements liés au bombardement de Pearl Harbor. Ce roman a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation cinématographique par Fred Zinnemann (« Tant qu’il y aura des hommes » en VF) avec Burt Lancaster, Deborah Kerr, Montgomery Clift et Frank Sinatra. (Le film avait remporté l'Oscar du meilleur film en 1953).

Pour sa part, « The Thin Red Line » avait donné lieu à une première adaptation en 1964, dans une version signée Andrew Marton (1). 

Le tournage

Terrence Malick et ses producteurs ont réuni un casting étoffé avec de nombreux acteurs masculins de Hollywood : Sean Penn, Nick Nolte, John Travolta, Adrian Brody, John Cusack, George Clooney, Woody Harrelson,…

Le montage initial approchant les six heures, Terrence Malick a été dans l’obligation de supprimer bon nombre de séquences, transformant certains acteurs en quasi-figurant (deux répliques pour Adrien Brody qui il est vrai apparaît souvent à l’écran avec sa face tragique, une seule scène pour George Clooney et pour John Travolta) ; certains acteurs n’ont simplement pas été retenus dans le montage final comme Mickey Rourke et Gary Oldman. Le film dans sa version définitive dure 2 h 42.

Quatre acteurs, particulièrement valorisés par le metteur en scène, livrent une prestation extraordinaire : Nick Nolte, Sean Penn, Jim Caviezel et Elias Koteas.

Le directeur de la photographie est John Toll qui avait gagné deux Academy Award pour Legends of the Fall et Braveheart.

Le tournage a eu lieu en Australie, à Guadalcanal et aux Etats-Unis. L’Australie a été retenu pour des raisons logistiques évidentes et parce que le nord du Queeensland offre des paysages analogues à ceux des îles Salomon (plages, récifs de corail, collines aux herbes hautes). Les prises de vue en Australie ont duré 80 jours, à Guadalcanal 20 jours, 3 jours à San Pedro (2).

Une ouverture paradisiaque

Le film s'ouvre sur l'image d'un énorme crocodile plongeant lentement dans un étang rempli de mauvaises herbes et sur des images d’arbres dans étouffés par des lianes. Les premiers mots (en voix off) nous interrogent : « Quelle est cette guerre au cœur de la nature ? Pourquoi la nature rivalise-t-elle avec elle-même ? Pourquoi la terre affronte-t-elle la mer ? Y a-t-il une force vengeresse dans la nature ? Pas une seule force mais deux » alors que s’élève un très beau chant mélanésien.

Le soldat Robert Witt (Jim Caviezel), pacifiste dans l’âme, déserteur de circonstance, préfère goûter à une vie hédoniste plutôt qu’à la dure condition de soldat. Sur ces îles Salomon, il est au contact de tribus locales qui vivent de peu, en harmonie (apparente) entre elles et en symbiose avec la nature. On pense à un monde d’avant le péché originel. Des enfants s’amusent, des adultes pêchent, des mamans protègent et éduquent leurs enfants, et Witt qui plonge dans une mer turquoise, Witt sur sa pirogue qui pagaie sereinement. Avec un sourire emprunt de bonté qui éclaire son très beau visage.

(Robert Witt - Jim Caviezel)

Mais cette parenthèse enchantée a une fin. Afin de lui éviter la Cour martiale pour désertion, le sergent-chef Edward Welsh (Sean Penn)  lui offre la possibilité de réintégrer l’armée comme brancardier. 

« Molière, mots d’hier » par la troupe des Coeurs Volants

« Les Cœurs Volants », troupe de théâtre amateur louveciennoise fondée en 1995, a présenté en 2022 et 2023, dans le cadre des 400 ans de la naissance de Molière d’une part et les 350 ans de sa mort d’autre part, un spectacle autour de Monsieur Jean-Baptiste Poquelin. Ils ont choisi tous ensemble des extraits de ses pièces, parmi les plus célèbres : Le Misanthrope, Tartuffe, Les Précieuses Ridicules, Le Bourgeois Gentilhomme et le Malade Imaginaire. 

Le spectacle – « Molière, mots d’hier » - a été présenté à Louveciennes tout d’abord à l’occasion du Festival de théâtre en juin dernier, puis en décembre, dans une version simplifiée pour les élèves de l’École Doumer, puis à nouveau dans son intégralité à la fin du mois de janvier - dans la salle Camille Saint-Saëns - et tout récemment, la troupe a été invitée en Alsace afin de présenter la pièce dans la région de Strasbourg.

Il est intéressant de voir comment les comédiens se sont approprié les textes de Molière. Après avoir opté pour cet immense auteur, chacun(e) a lu et sélectionné de son côté sa ou ses pièces préférées. Ils se sont ensuite accordés pour choisir les pièces et/ou les scènes, sélectionnées ; les scènes sont des extraits connus, variés, qui vont de la comédie, de la fantaisie à des scènes plus « sérieuses » et dramatiques comme dans le Misanthrope. Chacun a pu donner son avis et se rallier à la majorité du groupe. Après de nombreuses répétitions, ils se sont aperçus que les choix créaient un spectacle un peu long - ce qui leur arrive souvent car ils sont friands de textes ; il fallait donc restreindre les choix sans pour autant couper les scènes qui ont été présentées dans leur intégralité. La durée du spectacle est d’environ 1 h 40.

(Le salut des comédiens à l’issue de la représentation - Photo Marc Antoine)

Sur la mise en scène

Claudine Jacquette a rejoint la troupe pendant plusieurs mois ; c’est elle qui a mis en valeur et a guidé les comédiens tout au long de cette aventure molièresque. Elle travaille habituellement avec une ligue d’improvisation mais elle a accepté d’accompagner la troupe pour cette création : elle a su diriger les comédiens et les soutenir moralement lorsqu’ils avaient chacun(e) à leur tour, des difficultés à appréhender la langue de Molière, non seulement pour la prose mais aussi et surtout pour les vers ! Puis Sanjarbek Khodjaev a rejoint le projet et fort d’une expérience théâtrale antérieure (et notamment des cours de théâtre au cours Florent), il a surtout eu un regard neuf sur le travail des comédiens pour les guider dans les scènes encore non abouties. Sanjar est arrivé dans la troupe avec et grâce à Molière. « J’aime Molière, surtout en vers, sa façon de rire des hommes riches, politiques, son humour et son don inné de la satire. »

La mise en place, la mise en scène est également le résultat d’un travail collectif car la plupart des comédiens de la troupe ont déjà acquis une expérience qui leur permet de donner ou de suggérer des indications scéniques.

Le travail a été particulièrement intense pour les quatre comédiens interprétant les extraits du Misanthrope ; ce fut un sacré challenge mais, dès que leur rôle a été incarné, tout, subitement, devenait lisible et transparent !

L’adaptation du spectacle destiné aux représentations scolaires a été l’objet d’une remise en question ; les comédiens ont été amplement récompensés par les réactions joyeuses et spontanées des enfants qui les ont confortés dans leurs choix !

Thierry Grebonval a conçu la scénographie sonore et lumineuse. Pour lui « les mots d'hier seront aussi, les mots de demain... C'est un voyage dans le temps... Il était intéressant de confronter : Lumières d'hier / Lumières d'aujourd'hui : Bougies, luminaire, lanterne / Lasers, lumière noire, livre lumière ... Il était intéressant de confronter : Musique d'hier / Musique d'aujourd'hui : morceaux repris en baroque, mélange des genres, glissement du temps, contraste en opposition entre la musique classique ou le morceau rock du final, etc. ».

Les décors

D’année en année, les décors utilisées pour les représentations de la troupe se simplifient. En effet l’imagination des spectateurs est immense, ne les sous-estimons pas ! 

Il a suffi de quelques pièces de mobilier strictement nécessaires comme des chaises de style classique ; afin de restituer l’ambiance de l’époque, ont été retenus  des bougies artificielles et/ou naturelles en bord de scène, les ampoules du lampadaire imitant la bougie et par opposition, des accessoires complètement décalés comme un poste de radio, une tablette informatique, un téléphone portable, une radiographie, etc Le référent logistique – le « Mac Gyver » des Cœurs Volants ! est Bruno Ghysel qui adore s’occuper des décors, c’était d’ailleurs pour son don pour le bricolage qu’il est entré dans la troupe.

Le ressenti des comédiens

Marc Antoine : « Molière est le père de la comédie française. On comprend son vocabulaire, son ironie et on situe ses personnages dans la pyramide sociale. Un souverain, des nobles, des marchands... et beaucoup de femmes… (la sagesse sort souvent de la bouche des servantes). Molière avait l’ambition de corriger les hommes en les divertissant ; s'il nous a diverti, il y a aujourd’hui encore des malades imaginaires, des tartuffes et des harpagons… »

(de gauche à droite, Sylvie Floc’h, Marc Antoine et Catherine Lacroix-Jousselin dans le Bourgeois Gentilhomme)

Catherine Lacroix-Jousselin  : « Molière est toujours d’actualité : le valet des Précieuses est tout à fait comparable avec les influenceurs d’aujourd’hui ; Célimène est une pétasse pas gentille – du tout - et Arsinoé est celle qui se croit un modèle de vertu ; Orgon et l'Arnaqueur ; le Malade et les faux médecins, thème récurrent et hélas toujours actuel ; le Bourgeois à comparer avec les arrivistes, etc. Nous tentons, nous, comédiens amateurs, d’être aussi modernes que LUI ! »

Frédérique Mouchenotte-Ghysel : « En tant que comédien(ne), nous avons le sentiment d’avoir croisé Molière pendant nos répétitions, d’avoir échangé avec lui sur les différents caractères que nous avons interprétés, de l’avoir tutoyé et ri avec lui des travers de ses personnages toujours aussi actuels. »

Marie Barreira : « Molière m’a permis de me replonger dans ses pièces et de découvrir des œuvres que je n’avais pas lues et qui sont toujours d’actualité. Quand je suis entrée dans la troupe c’était pour m’occuper des changements de costumes dans les coulisses et j’ai eu parfois plus de pression que de jouer sur scène ! »

(de gauche à droite, Frédérique Mouchenotte-Ghysel, Yves  Delot, Marie Barreira dans Les Précieuses ridicules  - Photo Marc Antoine)

Nathalie Ghysel-Allain a été « heureuse de faire vivre les mots de Molière à travers un spectacle accessible à tous les âges, coloré, drôle et moderne. »

Pascale  Pajaud : « Molière m’a laissée sans voix, au propre et au figuré ! J’ai eu une extinction de voix pendant notre séjour en Alsace, heureusement pour les spectateurs, ma voix faiblissait au fur et à mesure et la dernière réplique fut presque murmurée (!) … Pour moi Molière, c’est le THEATRE, intemporel …  J’ai été émerveillée par les réactions des enfants de l’école Doumer. »

Stéphane Lagneau : « J’ai trouvé une famille je ne m’attendais pas à être accepté, on m’a donné la chance d’être parmi la troupe ; j’ai commencé clochard et j’ai fini malade (Imaginaire, bien sûr). Je suis ravi de pouvoir continuer l’aventure. »

Sylvie Floc’h : « J’ai aimé jouer les servantes : la coiffe était différente à chaque fois et c’était magique, j’incarnais un autre personnage ! »

Yves Delot : « Molière n’est pas poussiéreux, nous sommes fiers d’avoir rendu Molière accessible aussi bien aux enfants qu’aux adultes qui se sont laissé surprendre… »

(de gauche à droite, Yves Delot, Stéphane Lagneau et Pascale Pajaud dans le Malade Imaginaire - Photo Marc ANTOINE)

« Molière avec ses maux et ses mots, restera pour toujours le Patron non seulement des comédiens mais surtout celui de tous les spectateurs du monde entier.  »

Les perspectives

La troupe des Coeurs Volants a pris beaucoup de plaisir à préparer le spectacle, puis à le jouer encore aujourd’hui ! Elle espère le rejouer bientôt dans le cadre de représentations scolaires ou dans le cadre d’un festival qui devrait avoir lieu avant l'été.

Elle travaille actuellement sur un nouveau spectacle : un choix de sketchs autour de la télévision, ses dérives, ses travers ; des journalistes ou correspondants qui sont plus vrais que nature, à peine caricaturés … Ce spectacle sera présenté pour la première fois, lors du festival de théâtre de Louveciennes, en juin prochain.

(Les témoignages ont été recueillis par Frédérique Mouchenotte-Ghysel. Les photos sont de Marc Antoine).

La distribution

Marc Antoine > Philinthe dans le Misanthrope (Acte 1 scène 1), M. Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme (Acte 3 scène 3)

Marie Barreira > Cathos dans les Précieuses Ridicules (Scènes 6, 8, 9)

Yves Delot > Alceste dans le Misanthrope (Acte 1 scène 1), Mascarille dans les Précieuses Ridicules (Scènes 6, 8, 9) et Béralde dans le Malade Imaginaire (Acte 3, scènes 8 à 10)

Sylvie Floc’h > Dorine dans Tartuffe (Acte 1 scène 4), Marotte dans les Précieuses Ridicules (Scènes 6, 8, 9) et Nicole dans le Bourgeois Gentilhomme (Acte 3 scène 3)

Bruno Ghysel > Cléante dans Tartuffe (Acte 1 scène 4) et Almonzor dans les Précieuses Ridicules (Scènes 6, 8, 9)

Catherine Lacroix-Jousselin > Célimène dans le Misanthrope (Acte 3, scène 4) et Mme Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme (Acte 3 scène 3)

Stéphane Lagneau > Orgon dans Tartuffe (Acte 1 scène 4) et Argan dans le Malade Imaginaire (Acte 3, scènes 8 à 10)

Frédérique Mouchenotte-Ghysel > Magdelon dans les Précieuses Ridicules (Scènes 6, 8, 9)

Pascale Pajaud > Arsinoé dans le Misanthrope (Acte 3, scène 4) et Toinette dans le Malade Imaginaire (Acte 3, scènes 8 à 10)

Récitant(e) : Nathalie Ghysel-Allain ou Sanjarbek Khodjaev 

Mise en valeur des comédiens : Claudine Jacquette

Scénographies sonores et lumineuses : Thierry Grebonval

Régie plateau : Jacky Vandekerkhove

Costumes : Catherine Lacroix-Jousselin, Marie Barreira et emprunts à la Compagnie Versailles Soleil

Affiche : Eloïse Diboine

Les coordonnées de la Troupe des Coeurs Volants 

Adresse mail > [email protected]

Adresse postale >

Les Coeurs Volants

21, rue de Montbuisson

78430 Louveciennes

Téléphone > 06 42 50 13 65