Le conseil municipal de Louveciennes dans sa séance du 28 janvier 2021 était appelé à se prononcer sur le maintien ou non de Florence Esnault comme maire-adjoint. Précédemment, dans un arrêté daté du 20 janvier, le maire, Pierre-François Viard, avait enlevé à celle qui était encore première maire-adjoint la délégation de l’important secteur social couvrant les domaines de la Solidarité, de l’Action sociale, de la Famille, du Logement, des Relations avec les Cultes.
Le suspense a duré près de 40 minutes avant que Florence Esnault prenne la parole pour donner lecture d’une lettre adressée au Préfet des Yvelines dans laquelle elle annonce sa démission comme maire-adjoint ainsi que les motifs qui l’ont conduit à cette décision. Le vote n’avait donc plus de raison d’être.
(Intervention de Florence Esnault, à sa droite le maire, Pierre-François Viard - Capture d’écran de la video)
Le débat sur la destitution de Florence Esnault a été intense, parfois âpre mais enfin il a permis d’avoir les éclaircissements attendus des Louveciennois sur cette crise, aux épisodes inédits.
Le maire à l’offensive
Le maire s’est placé sur le terrain d’une communication offensive, plus que précédemment. Alors que le 7 décembre lors de la destitution de Max Brunner, il avait imposé le huis clos, alors que le 17 décembre il n’avait fait que répondre aux coups de boutoirs des opposants, cette fois-ci, dans une intervention préparée, il a développé ses arguments sur « la perte de confiance » à l’égard des dissidents de sa majorité. En bon politique, il est indiscutablement rompu au débat contradictoire ce qui n’est pas toujours le cas de ses opposants. Il a également fait preuve d’une habileté manoeuvrière certaine.
Dans sa déclaration liminaire, il a commencé mezzo voce par faire le point sur les mesures prises par la commune pour aider les aînés dans leur démarche pour les vaccinations, prise de rendez-vous, mise à disposition de 12 créneaux de vaccination tous les 15 jours au Centre de Saint-Germain (1).
Il a défendu ensuite sa politique de communication tardive ; s’il n’a pas communiqué sur la crise, c’est parce que cela lui « paraissait presque indécent». « C’est dans la discrétion du huis clos, que nous nous sommes expliqués avec M. Brunner ; c’est en gardant de l’humour, que je me suis laissé comparer à un coronavirus et à un dictateur nord-coréen par M. Lesage ; c’est avec recul que j’ai lu M. Godard me qualifier de Prévost fou. Mais chacun a ses limites et les miennes sont franchies quand le respect des personnes cède au mépris.
Mme Parisot, Mme Esnault, M. Godard, M. Brunner, rien ne justifie le mépris que vous affichez vis-à-vis de vos collègues de la majorité. A longueur de tracts et d’éditos, vous les traitez de « conseillers dociles à défaut d’être compétents » et « d’amateurs, manquant de sérieux ». A vous lire, vous seriez les seules « forces de propositions » de ce Conseil, vous auriez le monopole « des compétences et aussi celui de l’humanité». « Privilégier l’humain », cela commence ici, dans cette instance, par le respect des personnes, de chaque conseiller, de sa valeur, de sa légitimité, même s’il a choisi la loyauté. »
Dans la foulée, le maire a cité nommément tous les élus qui lui sont restés fidèle en les complimentant pour leur travail.
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