La Tribune de Louveciennes

Course à la mairie

Ainsi quatre listes brigueront les suffrages des Louveciennois, le 15 mars prochain. Quatre listes, c’est inédit dans la commune qui voyait traditionnellement s’affronter une liste de gauche et deux listes du centre et de la droite.

Pour le moment la campagne publique démarre fort prudemment. Des réunions en petits comités, des messages sur Twitter ou Facebook. Les programmes se préparent mais ne sont pas encore publiés, les listes comportant 29 candidats sont en cours de finalisation.

Ont déjà été versées au débat des notes critiques émanant d’Union pour Louveciennes, le groupe d’opposition municipale et celles de Philippe Delarue qui a été maire-adjoint à la sécurité et à la circulation jusqu’à sa démission en septembre dernier (1). Et on vient d’annoncer pour la semaine du 3 février des réunions publiques qui devraient nous apprendre plus, sur les équipes, sur les programmes.

(Fabrice Luchini dans « Alice et le maire »)

Le maire, Pierre-François Viard se représente pour un nouveau mandat de six ans à la tête d’une équipe renouvelée (« Avec vous pour Louveciennes »). Il sera jugé essentiellement sur son bilan, qu’il cherchera à valoriser et que ses opposants ou détracteurs s’efforceront de critiquer ou dénigrer. C’est le jeu démocratique. Parmi ses réalisation, on peut citer le Plan local d’urbanisme révisé, les programmes immobiliers achevés ou en cours, une étude de la circulation concrétisée par certaines décisions, la future Maison médicale avec ses deux pôles au Clos et place de l’église, la démarche de classement en Site Patrimonial Remarquable enclenchée en juillet dernier, une programmation culturelle développée, des actions catégorielles en direction des jeunes, des seniors,… La situation financière de la commune, qui était un sujet de forte préoccupation en 2014, peut maintenant être qualifiée, malgré des incertitudes. de satisfaisante (2). 

Marie-Dominique Parisot, leader désigné de « Vivre à Louveciennes » est une ancienne directrice générale des services de la commune, notamment lors des mandats de l’ancien maire, André Vanhollebeke. On rappellera que la liste de ce dernier avait été battue sur le fil en mars 2014 par celle de Pierre-François Viard (de 15 voix) et très nettement le 1er février 2015 (de 415 voix) à la suite de nouvelles élections consécutives à une annulation du scrutin prononcée par le Conseil d’Etat (3). Marie-Dominique Parisot s’inscrit dans la mouvance de l’ancien maire. Sa compétence est reconnue ; il lui appartient, ainsi qu’à son équipe, d’apporter des réponses claires sur les dossiers difficiles rencontrées par la commune (en particulier sur les conséquences liées à une forte densification).

Pascal Leprêtre est conseiller municipal d’opposition depuis 18 ans. Il repart au combat à la tête d’une liste de gauche (« Pour Louveciennes Unie et Solidaire »). Homme de conviction, il défend avec constance en conseil municipal  les mesures en faveur du handicap, de la restauration scolaire, du logement social, du service public…

 

Pierre-François Viard se réinstalle dans le fauteuil de maire

(Article mis à jour le 16 févier 2015)

Un nombreux public se pressait, ce vendredi 6 février 2015, dans l'étroite salle du conseil municipal, pour assister à la mise en place du nouveau conseil municipal.

Disposant d’une majorité de 23 sièges sur 29, la réélection  de Pierre-François Viard, comme maire de Louveciennes, n’a été qu’une simple formalité. Toutefois, en se réinstallant dans le fauteuil de maire, il acquiert une légitimité qui lui avait été contestée en mars 2014 en raison d’une victoire à l’arraché (+15 voix) et après les recours - devant le tribunal administratif de Versailles, puis devant le Conseil d’Etat - qui lui avaient  été défavorables puisqu’ils se concluaient par l’annulation du vote. La victoire du 1^er février 2015 a été si nette (+ 415 voix) qu’elle ne souffre pas de discussion.

Dans la foulée, les adjoints déjà élus en avril dernier ont tous été reconduits,  vraisemblablement sans changements dans leurs attributions : Florence Esnault (Affaires sociales), Pascal Hervier (Finances), Anne-Laure Pozzo Deschanel (Urbanisme), Philippe Delarue (Sécurité, Nouvelles technologies), Roberte de la Taille (Environnement), Christine Lerat (Affaires scolaires, Sports), Daniel Godard (Travaux).

Pierre-François Viard entouré des élus du Conseil municipal – 6 février 2015 (Crédit photo : Pauline Delarue/Pascal Hervier)

La séance avait débuté par une minute de silence à la mémoire de M. François Neveu – récemment décédé  – et qui avait été le Président de la délégation spéciale ayant  géré les affaires courantes de la commune et organisé les élections à la suite de la décision du Conseil d’Etat.

« Cette victoire nous rend plus légitime et donc plus fort pour poursuivre le travail déjà entamé »

Le discours de Pierre-François Viard, préparé avec beaucoup de soin, était placé sous le signe de l’ouverture et du rassemblement. Toutefois au début, André Vanhollebeke, son grand rival, a eu droit à une petite pique :
« On m'a refusé le rôle de maire sortant, je suis ravi que vous ayez fait de moi par deux fois le maire entrant ». On se souviendra que dans le feu de la campagne, son adversaire, lui avait demandé de « réfléchir » avant de se prévaloir du titre de « maire sortant» dont l’utilisation serait « radicalement inappropriée en droit » (1).

Pierre-François Viard a profité de son discours pour balayer les desseins que certains lui prêtent d’avoir de hautes ambitions politiques : « le travail que nous avons mené pendant ces 9 mois m’a conforté dans la conviction que le mandat de maire d’une ville que l’on aime est le plus beau mandat que puisse offrir la République à ceux qui ont comme seule ambition d’agir pour l’intérêt général au contact direct du terrain. C’est mon cas. »

Large victoire de Pierre-François Viard dès le premier tour

Il aura donc suffi d’un seul tour. Pierre-François Viard et sa liste « Louveciennes Demain » ont largement remporté  les élections municipales de Louveciennes, consécutives à l’annulation du précédant scrutin.

La liste « Louveciennes Demain » recueille 52 % des voix contre 38,07 % pour la liste d’André Vanhollebeke (« Union Pour Louveciennes ») et 9,93 % pour celle de Pascal Leprêtre (« Pour Louveciennes Unie et Solidaire » PS/Verts).

Pierre-François Viard entouré de son équipe après l’annonce des résultats

Le corps électoral est resté stable (5419 inscrits) mais les suffrages exprimés sont en net recul (plus de 500 électeurs de moins qu’en mars 2014). Le taux de participation est ainsi passé de 65,23 % à 55,67 %.

La progression de la liste « Louveciennes Demain » est spectaculaire. Au 1^er tour des élections de mars 2014, elle affichait un retard de 193 voix sur ses adversaires, pour l’emporter sur le fil au second tour avec 15 voix d’avance. Aujourd’hui elle creuse l’écart : + 415 voix de différence avec «Union Pour Louveciennes ».

En raison du système électoral qui donne une prime importante à la liste victorieuse, l’équipe de Pierre-François Viard disposera au conseil municipal de 23 sièges sur 29, celle d’André Vanhollebeke aura 5 conseillers et Pascal Leprêtre sera le seul représentant de la liste PS/Verts.

On votait également pour élire nos représentants au Conseil de la Communauté d’agglomération « Saint-Germain Seine et forêts ». Sur les trois sièges attribués à la commune (sur 49), deux vont à la liste « Louveciennes Demain » (Pierre-François Viard, Florence Esnault), un à la liste « Union pour Louveciennes » (André Vanhollebeke).

(Le scrutin en chiffres figure en annexe de cet article.)

Ces résultats sans appel méritent  un essai d’explications ; nous laisserons à nos lecteurs, par leurs commentaires, la charge de compléter ou de corriger notre analyse.

Les raisons de la défaite d’André Vanhollebeke

1. André Vanhollebeke et son équipe  pensaient que la sanction des juges entraînerait immanquablement celle des électeurs d’où ce rappel constant à « l’éthique et à l’honnêteté, valeurs que nous défendons avec conviction ».

De nombreuses analyses des élections consécutives à des annulations ou à des invalidations montrent cependant que l’électeur français reste généralement insensible au « jugement des juges ». (1)

A Louveciennes également, le message sur les « valeurs » n’a pas été décisif.

Pascal Leprêtre présente sa liste comme « une alternative sérieuse » aux deux listes de Droite

Nous poursuivons la série de nos entretiens avec les leaders des trois listes en présence à l’occasion des élections municipales des 1^er et 8 février prochain. Nous avons abordé avec Pascal Leprêtre - qui conduit la liste«  Pour Louveciennes Unie et Solidaire (PLUS) » (PS/Les Verts/PRG) - les principaux dossiers conditionnant fortement l’avenir de Louveciennes dans les prochaines années. Jean-Marie Piduch, ancien conseiller municipal (PS), a participé à l’entretien.

Pascal Leprêtre

La Tribune de Louveciennes - Vous présentez votre liste comme « une alternative sérieuse » aux deux listes de Droite. Or vous avez obtenu moins de 10 % des voix lors du second tour des dernières élections. Plutôt qu’une alternative qui paraît irréaliste, vous représentez au conseil municipal la sensibilité de Gauche. Pourquoi ne pas afficher clairement ce positionnement ?

Pascal Leprêtre/Jean-Marie Piduch - Ce n’est pas parce qu’on a recueilli moins de 10 % de suffrages au second tour des élections de mars que nous ne sommes pas sérieux. On est alternatif parce qu’on est une liste de Gauche qui s’oppose à deux listes de Droite. Celles-ci empruntent d’ailleurs à notre programme. N’a-t-on pas vu la liste Louveciennes-Demain (celle de Pierre-François Viard) reprendre certaines de nos propositions en matière de démocratie locale (diffusion sur internet en direct et en différé des séances du conseil municipal, comités de quartier,…) ?

TL - Ne craignez-vous pas que la polarisation sur les deux candidats de Droite s’exerce à votre détriment et vous élimine au premier tour ?

PL - C’est une hypothèse mais on peut également envisager un effet inverse, que nous profitions de cette division à droite et de ce qui s’est passé depuis un an. On va peut-être tirer notre épingle du jeu. Les gens lassés par la polémique vont peut-être revenir vers nous, notamment ceux qui nous avaient abandonnés lors du second tour (1).

Dans le passé nous avions réalisé de beaux scores, notamment en 1995 où nous avions recueilli 25 % des voix, certes face à une seule équipe de droite. 

Reste une inconnue, le taux d’abstention. Il était de 35 % au second tour alors que la France entière votait aux municipales, là, alors que nous sommes seuls à voter, on risque d’aller vers les 60 %.

TL - La loi SRU qui impose 25 % de logements sociaux d’ici 2025 détermine d’une façon importante les choix en matière d’urbanisme. Le déficit en logements sociaux est loin d’être comblé. Quelles sont concrètement vos solutions ? Jusqu’à présent votre approche a été essentiellement quantitative ?

PL - Nous souhaitons qu’on respecte la loi SRU au plus vite, qu’on accélère le rythme de constructions sociales, c’est en effet l’approche quantitative.

Nous continuons à privilégier les constructions dans les zones déjà urbanisées. C’est là un point de divergence avec Pierre-François Viard qui veut construire d’une façon conséquente à Villevert, ce que nous refusons.

Sur les Plains Champs, sont prévus 40 % de logements sociaux, 60 % en accession à la propriété. Nous aurions voulu qu’on inverse la proportion en construisant 60 % de logements sociaux. On aurait ainsi pu économiser 80 logements (sur un déficit de l’ordre de 360 logements sociaux) ce qui n’est quand même pas rien. Cette volonté de construire prioritairement des logements sociaux doit être valable pour tous les programmes  notamment celui prévu sur les ex-terrains de tennis de la rue de Voisins. Inversons les proportions dans les programmes immobiliers en cours.

Tout ceci irait dans le sens d’une dé-densification du centre-ville et épargnerait un certain nombre de constructions supplémentaires.

Après la décision du Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat a donc confirmé l’annulation des élections municipales de Louveciennes prononcée initialement  par le Tribunal Administratif de Versailles (1).  

Le Conseil d’Etat – Salle du contentieux

Le maire, Pierre-François Viard et l’ensemble du conseil municipal ont été remplacés par une Délégation spéciale de trois membres nommée par le Préfet et chargée des affaires courantes et de l’organisation de nouvelles élections qui se dérouleront les 1eret le 8 février 2015 (2).

La nouvelle campagne électorale s’ouvre dans une atmosphère bien lourde. Les comptes Twitter et les sites proches des candidats sont déjà en ébullition. Les tracts d’une dureté inusitée à Louveciennes se succèdent. Les propos se durcissent, se radicalisent.

Dans ce contexte, La Tribune de Louveciennes maintiendra sa position non partisane et essaiera d’obtenir des candidats en présence des réponses claires relatives aux grands dossiers qui eux, quelle que soit l’équipe qui l’emportera, devront être traités. Quelques exemples sous forme de questions : comment éviter l’étranglement des finances communales notamment mis en lumière par l’audit financier ? sabrer dans les dépenses et/ou augmenter les impôts ? comment répondre aux exigences de la loi SRU (25% de logements sociaux) tout en respectant une urbanisation « douce » de la commune ? comment optimiser dans l’intérêt de Louveciennes le projet Villevert ? comment résoudre les questions des déplacements (et donc de stationnement) déjà difficiles actuellement et qui le seront plus avec la croissance attendue de la population ?

Les attendus du Conseil d’Etat

Le jugement du Tribunal administratif de Versailles du 27 juin 2014 avait annulé les opérations électorales qui se sont déroulées les 23 et 30 mars dernier pour l’élection des conseillers municipaux et communautaires. Pierre-François Viard avait introduit un recours auprès du Conseil d’Etat qui juge en appel les contentieux électoraux. C’est cette requête qui vient d’être rejetée par la décision du Conseil d’Etat du 23 décembre 2014. Dans ses considérants, le Conseil d’Etat reprend le motif du Tribunal administratif, à savoir la diffusion tardive d’un tract sur l’urbanisme comportant un élément nouveau auquel la liste d’André Vanhollebeke ne pouvait plus répondre dans les délais restant à courir. En cela, le Conseil d’Etat s’appuie sur l’article 48-2 du code électoral (3) pour motiver sa décision (4).

Les oppositions sont frontales

La décision du Conseil d’Etat a entraîné, non seulement le « buzz » sur les réseaux sociaux (principalement Twitter) mais également la diffusion de tracts  sans concessions.

Municipales 2014 : le Tribunal administratif annule le vote

 

Saisi d’un recours introduit par l’ancien maire, André Vanhollebeke et par 5 élus de son groupe (1), le Tribunal administratif de Versailles, dans un jugement rendu le 27 juin 2014, a annulé les élections municipales de Louveciennes (2).

A vrai dire cette annulation ne constitue pas une surprise car l’écart entre les deux listes était faible, 15 voix sur 3497 suffrages exprimés. Dans cette situation, l’examen des cas de jurisprudence nous enseigne que les tribunaux administratifs prononcent d’une manière assez systématique des annulations.

En l’occurrence, l’annulation se fonde sur les dispositions de l’article 48.2 du code électoral « Il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n’aient pas la possibilité d’y répondre utilement avant la fin de la campagne électorale. »

Etait dans le viseur le tract « Spécial Urbanisme », distribué par la liste « Louveciennes Demain » à quelques heures de la fin de la campagne. Le Tribunal a retenu dans ses considérants  le caractère massif de la distribution du tract (5000 exemplaires commandés), la présence sur le tract d’informations non débattues pendant la campagne (l’annonce d’une  perte de 2 à 3 millions d’euros due à l’opération des Plains Champs, l’annonce d’un échec commercial conduisant un promoteur à se retirer), le montage photographique de certains projets de constructions de nature à « tromper les électeurs justes avant la clôture de la campagne » et rendant « toute réponse utile difficile à mettre en oeuvre rapidement. » (3)

Pierre-François Viard, à l’occasion d’un reportage diffusé par Yvelines Première (4) s’est déclaré surpris par la décision du Tribunal administratif. « Nous considérons que cette décision n’est pas justifiée au regard des éléments que nous avons fournis et au regard de ce que nous avons mis dans ce tract. »

Et maintenant ?

Le nouveau maire, Pierre-François Viard, se trouve devant un choix. Soit accepter le jugement et de retourner dans de brefs délais devant les électeurs de Louveciennes, soit le contester auprès du Conseil d’Etat.

Les conséquences ne sont pas les mêmes dans les deux cas de figure.

Dans le premier cas, Pierre-François Viard et son équipe sont remplacés par une Délégation spéciale, nommée par le Préfet, Délégation qui assure la gestion courante et l’organisation de nouvelles élections, dans les trois mois.

Dans le second cas, le recours auprès du Conseil d’Etat, qui doit être fait dans le mois, est suspensif. Pierre-François Viard, ses adjoints, sa majorité restent alors en place. Ils peuvent continuer à gérer la commune jusqu’au jugement du Conseil d’Etat qui interviendra dans les six mois. Si celui-ci ci confirme le jugement du Tribunal administratif, la Délégation spéciale se mettra en place pour organiser les élections (c’est un peu comme « le safety car » dans les Grand Prix de Formule 1) ; ces élections se tiendront alors dans les premiers mois de l’année 2015.

On a pu comprendre que Pierre-François Viard fera appel devant le Conseil d’Etat. De son point de vue, cette démarche paraît logique car il disposera ainsi de quelques mois pour incarner la fonction de maire, selon la formule à la mode. Son équipe aura également l’opportunité de montrer, la communication aidant, des réalisations concrètes de la nouvelle ère (rentrées scolaires avec leur nouveau rythme, programme culturel,…) ; sur les grands dossiers d’urbanisme (Plains Champs, Villevert) la partie s’annonce cependant plus délicate.

L’ancien maire, André Vanhollebeke et ses co-listiers, s’ils ont emporté une victoire, à confirmer, devront lutter contre le facteur temps qui, a priori, ne leur est pas favorable. La promesse d’un « simple retour en arrière » est loin d’être une garantie de succès électoraux futurs.

 

Pierre-François Viard officiellement élu maire de Louveciennes

Vendredi 4 avril 2014, le nouveau conseil municipal a élu officiellement Pierre-François Viard comme maire de Louveciennes. En même temps, la porte-parole d’ « Union pour Louveciennes », celle du  maire sortant, annonçait que les élus de la liste avaient déposé un recours auprès du Tribunal administratif tendant à faire annuler le scrutin du second tour. Ce recours n’est pas suspensif et n’empêche pas la nouvelle équipe d’agir. Cependant cette démarche montre que les tensions liées à la campagne du second tour et à l’étroitesse des résultats sont loin d’être apaisées.

***

L’affluence était inhabituelle. Près de cinquante personnes se pressaient dans l’étroite salle du conseil et dans la pièce attenante. Une absence remarquée : celle d’André Vanhollebeke, le maire battu, qui avait donné une procuration à Caroline de Bailliencourt, la n°2 de sa liste.

Au programme, l’installation du nouveau conseil municipal, l’élection du maire puis celle de ses huit adjoints.

La séance filmée par les équipes de « Louveciennes Demain » a été mise en ligne sur You Tube : http://www.youtube.com/watch?v=oNssxfAEW0M#action=share

En début de séance, sous la présidence de Daniel Godard (« Louveciennes Demain »), le doyen d’âge, il a été procédé à l’appel des conseillers nouvellement élus à savoir les 22 conseillers de la liste de Pierre-François Viard, « Louveciennes Demain », les 6 conseillers  de la liste du maire sortant, André Vanhollebeke, « Union pour Louveciennes » et enfin le représentant de l’alliance PS/Vert réunie sous la bannière « Pour Louveciennes Unie et Solidaire », Pascal Leprêtre.

Une élection sans surprise

L’élection du nouveau maire, au scrutin secret, n’a été qu’une formalité et a été acquise dès le premier tour : Pierre-François Viard avec 22 suffrages a fait le plein des voix de son camp, André Vanhollebeke a recueilli 6 suffrages, un bulletin nul était décompté dont il était facile de déterminer l’identité de celui qui l’avait glissé dans l’urne.

(Election du maire - Proclamation du résultat par Daniel Godard- Photo Bernard Tournier)

Dans son discours inaugural, Pierre-François Viard, après les remerciements d’usage, s’est appuyé sur un souvenir personnel :   « Si on avait dit au jeune garçon qui venait passer ses week-end sur les coteaux de Louveciennes qu’il serait un jour le maire de ce village, il aurait ouvert de grands yeux. Si j’emploie le terme de village, c’est à dessein, car c’est là ce qui nous uni, c’est cette qualité de vie unique dans un environnement exceptionnel à deux pas de Paris. (...)

Municipales 2014 : A la fin du suspense, Pierre-François Viard

Déjouant les pronostics, Pierre-François Viard et son équipe, « Louveciennes Demain », l’ont finalement emporté … de 15 voix.

« Louveciennes Demain » a recueilli lors de ce second tour, 1597 voix soit 45,67 % distançant de peu « Union pour Louveciennes », la liste du maire sortant, André Vanhollebeke, qui a obtenu 1582 voix soit 45,24 %. La liste PS/Verts qui s’est présentée sous la bannière « Pour Louveciennes Unie et Solidaire –PLUS », n’a rassemblé que 318 voix soit 9,09 %, et marque un net recul.

Pierre-François Viard, l’heureux vainqueur

La défaite sur le fil d’André Vanhollebeke est plus qu’honorable mais également très cruelle quand on considère le nombre de sièges obtenus par sa liste.

Le système électoral donne en effet une prime importante à la liste arrivée en tête. Ainsi l’équipe de Pierre-François Viard,  disposera au conseil municipal de 22 sièges sur 29, la liste d’André Vanhollebeke aura 6 conseillers et Pascal Leprêtre sera le seul représentant de la liste PS/Verts.

La liste complète des élus figure en fin d’article.

Cette élection constitue également une victoire pour  Pierre Lequiller, député de la circonscription, ancien maire de Louveciennes, qui s’était fortement impliqué dans la campagne.

On a eu tendance à l’oublier, mais on votait également pour nos représentants au Conseil de la Communauté « Saint-Germain, Seine et Forêts » qui a commencé a fonctionné au 1^er janvier de cette année. Nous disposons dans cette communauté de 3 sièges sur 40 ; deux sont attribués à la liste « Louveciennes Demain », un à la liste « Union pour Louveciennes ».

Le retournement

La liste de Pierre-François Viard avait au premier tour unhandicap de 193 voix. Le retournement est spectaculaire  par rapport à ce premier tour. Qu’on en juge. L’équation se présente ainsi :  

• 144 votants supplémentaires (en grande majorité des abstentionnistes du premier tour) ; le taux de participation est passé de 62,60 % à 65,23 % % (pendant toute la journée jusqu’à 18h00,l e taux de participation était inférieur à celui du 1^er tour) ;
• la liste « Pour Louveciennes Unie et Solidaire » a perdu 82 voix ;
• le nombre de suffrages blancs ou nuls est en diminution de 12 voix ;

Les bénéficiaires de ces changements ont été :

+ 223 pour « Louveciennes Demain »

+15 pour « Union pour Louveciennes »

Comment interpréter ces évolutions ? Très prudemment, nous avancerons les interprétations suivantes :

-      l’augmentation du taux de participation qui a constitué une surprise a profité presque exclusivement  à Louveciennes Demain ;

-      l’effondrement de la liste PS/Verts et la perte de voix qui en a résulté s’est portée sur la liste de Droite affichant clairement l’étiquette UMP, ;

-      les effets de la campagne  tonique menée par la liste de PF Viard entre les deux tours  contrastaient avec celle du maire sortant, assez discrète. Des électeurs qui avaient voté pour « Union pour Louveciennes » ont changé d’opinion pour passer du côté de « Louveciennes Demain » ;

-      l’idée du renouvellement a également pu jouer, sans qu’il soit possible de mesurer ses effets.

Alors que le maire arrivait en tête dans trois bureaux de vote sur quatre lors du premier tour, il ne conserve plus la majorité que dans le centre du village (avec les résidences du parc de Château et de Dauphine) et aux Clos (BV3). « Louveciennes Demain » réalise une percée très nette dans la zone correspondant au bureau de vote 2, près de 10 points d’avance (cette très large zone englobe Maubuisson, Voisins, les Angelards, Plains Champs, Prunay, Croix de Marly, Cœur volant).

La campagne a été âpre et a accentué les fractures

L’équipe du maire pensait certainement que l’écart du premier tour serait suffisant (193 voix) pour l’emporter. Son programme s’inscrivait dans la continuité de l’action municipale. Peu de nouvelles annonces propres à galvaniser les énergies. Quelques mises aux points sur les propositions ou critiques de l’équipe « Louveciennes Demain » (le dossier de Villevert, les fontis…).

Municipales 2014 : « bis repetita placent » ?

A l’issue du premier tour des élections municipales du 23 mars 2014, la liste « Union pour Louveciennes » conduite par André Vanhollebeke, maire sortant, a recueilli 46,90 % des suffrages exprimés et devance la liste «Louveciennes Demain» de Pierre-François Viard (41,13  %) et très nettement, celle constituée par les socialistes et les verts (« Pour un Louveciennes Unie et Solidaire ») de Pascal Leprêtre (11,97 %). 

Le taux d’abstention toujours élevé dans ce type d’élection (37,40 %) régresse cependant par rapport à 2008.

Dans l’attente de la proclamation des résultats- Photo Véronique Skrotzky

Les données de la compétition

Il s’agit du remake de l’élection de 2008. Les leaders sont les mêmes. L’élection oppose le maire sortant, tenant du titre, à son challenger et opposant au conseil municipal, le représentant socialiste essayant de maintenir le mieux possible la sensibilité de gauche  dans cette ville qui ne lui est pas à priori favorable.

Deux listes ont changé de nom, « Osons le dynamisme pour Louveciennes » est devenue après certains apports « Louveciennes Demain », la liste PS/Verts a opté  en faveur de « Pour Louveciennes Unie et Solidaire (PLUS) » au lieu de prolonger « Louveciennes Ensemble ».

Des changements sont visibles dans la composition des équipes. La liste du maire a été renouvelée à 60 % en raison, notamment, du départ, après de longues années passées au conseil, de trois maires-adjoint dont deux poids lourds (Marianne Merlino et Daniel Dériot) et de 5 conseillers, dont un maire-adjoint, qui sont passés du côté de Pierre-François Viard. Dans la liste de « Louveciennes Demain », une place de choix a été réservée aux « transfuges » (Anne-Laure Pozzo Deschanel, Philippe Delarue, Henri Douady, Pascal Hervier, Christine Lerat) puisqu’ils figurent parmi les dix premiers.

Ni « Union pour Louveciennes », ni « Louveciennes Demain » n’ont reçu l’investiture de l’UMP/UDI ; Pierre-François Viard a cependant bénéficié du  « soutien personnel » de Valérie Pécresse, responsable départemental de l’UMP et de Pierre Lequiller, député de la circonscription. Ces soutiens n’ont pas été appréciés par le maire qui l’a fait savoir, rappelant au passage que sa liste comportait des membres de l’UMP (en particulier Caroline de Bailliencourt, Stéphane Pihier).

Les programmes des candidats ont été diffusés bien tardivement. L’observateur, s’il note un certain nombre de divergences (sur la gouvernance, sur l’approche du dossier de Villevert, sur le PLU), constate également de nombreuses convergences (pas d’augmentation des taux d’imposition, politique d’investissement prudente, poursuite du désendettement, promotion des circulations douces et des transports collectifs…). Bien entendu du côté des candidats, tout est mis en œuvre pour revendiquer l’originalité et la pertinence de leur programme…

Les enseignements du scrutin

1. Le nombre d’inscrits (5414) est en diminution par rapport à 2008 (5542). Début d’explication : la mairie a procédé à la radiation des personnes ayant quitté Louveciennes, les nouveaux arrivants ne se sont pas nécessairement inscrits dans la foulée sur les listes électorales. En se référant aux bureaux de vote, on constate des pertes en centre ville (BV1) et dans le quartier des clos (BV3).(La carte illustrant la correspondance entre bureau de vote et secteur d’habitation des électeurs figure en fin d’article).
2. Le taux de participation augmente passant de 61,21 % à 62,60 % de telle sorte que le nombre de votants est quasiment identique entre les consultations de 2008 (3392) et 2014 (3389).
3. La liste d’André Vanhollebeke, si elle arrive en tête (1567 voix, 46,90 %), voit son avance diminuer par rapport à 2008 : 5,63 % au lieu de 11%. Elle reste majoritaire au centre du village (BV1), et en tête aux BV3 (Les Clos)  et BV4 (Les Coteaux).
4. La liste de Pierre-François Viard progresse mais sans avoir pu inverser au cours de ce premier tour le « rapport de force ». (1374 voix, 41,13 %). Cette liste fait son meilleur score dans le BV2 (Prunay, Coeur Volant) où elle est en tête.
5. La liste de Pascal Leprêtre, perd des voix (elle ne recueille plus  que 400 voix, soit 11,97 %) ce qui reflète plus l’impopularité actuelle des partis de gouvernement que le bilan des conseillers socialistes sortants ou leur programme. Elle obtient ses meilleurs résultats dans le BV4.

Peut-on prévoir les résultats du second tour ?

En 2008, André Vanhollebeke et sa liste avaient recueilli 11 points de plus que la liste de Pierre-François Viard. La partie était jouée. Les résultats du second tour étaient inscrits dans ceux du premier.

En sera-t-il de même en 2014 alors que l’avance de la liste du maire n’est plus que de 5,63 % soit 193 voix ? Pierre-François Viard arrivera-t-il à inverser la tendance ?

Plusieurs observations à cet égard :

1. Selon toute vraisemblance, les trois listes vont se maintenir. Elles peuvent le faire sans problèmes puisqu’elles ont toutes obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 10 % du total des suffrages exprimés. C’est ce qu’elles vont faire. La fusion des deux listes de Droite est théoriquement possible, mais compte tenu du contentieux, la probabilité est proche de zéro.
2. Il est fait grand cas des abstentionnistes. A regarder de près les chiffres, les abstentionnistes du premier tour représentent 2025 inscrits, bien plus que les voix obtenus respectivement par les listes d’André Vanhollebeke (1567) et de Pierre-François Viard (1374). S’agit-il d’un véritable « réservoir de voix » qui pourrait apporter un avantage décisif à une des listes ? Si l’on observe ce qui s’est passé en 2008, il y a bien eu un dégel de l’ordre de 100 voix mais le partage entre les deux listes de Droite s’est fait d’une manière quasi-égale. A priori cela ne devrait pas jouer.
3. La campagne du second tour va être indiscutablement active avec de nouveaux arguments, de nouvelles propositions, une présence encore plus forte des équipes sur le terrain. Ces éléments seront-ils aptes à faire bouger les convictions et par conséquent les votes ? Selon les lois de la sociologie électorale, l’inversion du sens des votes par les électeurs ne devrait être que marginal. Mais qui sait, tant que la partie n’est pas jouée, les surprises sont toujours possibles. Les membres et partisans de chaque liste espèrent toujours qu’ « un effet de mobilisation » jouera en leur faveur.
4. La campagne électorale se fera également plus âpre. En effet, la liste qui arrivera en tête, même de quelques voix, ramassera la mise (20 à 22 sièges sur 29) ne laissant qu’une portion congrue au vaincus ; la liste PS/Verts aura pour sa part du mal à conserver deux sièges de conseiller car elle devra atteindre dans ce cas 14 % des voix (1).

FK

 

Municipales 2014 : Entretien avec Stéphane Pihier

Cet entretien avec Stéphane Pihier, maire-adjoint chargé de l’environnement et faisant partie de la liste « Union pour Louveciennes » vient en complément de celui d’André Vanhollebeke, maire sortant, avec lequel nous n’avons pas eu l’occasion d’aborder les questions relatives aux déplacements à Louveciennes et dans le Grand Paris. Vous retrouverez dans les interviews de Pascal Leprêtre (PLUS) et de Pierre-François Viard (« Louveciennes Demain ») leurs réponses respectives à ces mêmes questions.

La Tribune de Louveciennes - Le PLU affirme qu’il faut « faire des déplacements doux une véritable alternative à la voiture ». Comment arriver à décourager les automobilistes louveciennois et les inciter à utiliser des modes  de déplacement plus doux (la marche à pied, le vélo,…) ?

 Stéphane Pihier - Naturellement dans bien des circonstances la voiture reste et restera un mode de transport incontournable et il n'est ni question ni envisageable de la chasser de Louveciennes.

Il n'en demeure pas moins qu'il est de notre devoir conformément au Grenelle de l'environnement et de notre intérêt collectif (cadre de vie et préservation de l'environnement, lutte contre le bruit, problématiques de santé…) de pouvoir proposer des modes de transports alternatifs pour limiter l'usage de l'automobile.

 

 Les circulations douces font parties de ce dispositif en particulier pour les déplacements de proximité.

A Louveciennes, plus qu'ailleurs probablement, les choses ne sont pas simples. D'une part, les rues sont souvent étroites ce qui ne facilite pas la mise en place de voies séparées. D'autre part, les pentes sont nombreuses et  fortes. Aussi, les déplacements à vélo sont plutôt réservés aux jeunes ou aux sportifs à moins de disposer d'une assistance électrique (encore trop peu répandue).

Les circulations douces intègrent aussi ce que l'on appelle "les voies tranquilles" où peuvent cohabiter en toute sécurité les voitures et les vélos. La généralisation de la zone 30 dans Louveciennes comme la création d'une zone 20 (zone de partage) autour de l'église entrent dans cette logique.